Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Louis-Marie Bourgain

est né le 06 mai 1897 à Equihen (Pas-de-Calais (62))

Louis Marie voit le jour à Equihen, petit port de pêche du Pas-de-Calais situé à environ 6 km au sud de Boulogne-sur-Mer (62), mais faisant, à l’époque, partie de la commune d’Outreau. Son père, Louis, est patron d’un "flobart", robuste bateau de pêche à fond plat très utilisé sur la côte du Boulonnais car sa forme de coque en facilitait l’échouage et la mise à l’eau. Sa mère, née Virginie Labarre , est "matelotte" : elle vend les poissons et crustacés de la marée sur les marchés locaux. La vie n’était pas forcément facile sur ce qu’on appelle aujourd’hui la Côte d’Opale, mais la famille qui s’était agrandie par la naissance d’une petite fille n’était pas malheureuse.

Aussi, c’est tout naturellement que Louis Marie, après des études élémentaires, s’oriente vers le même métier que son père qui aurait vu d’un bon œil qu’il lui succède à la barre du flobart. Très tôt donc le patron le forme à la pêche, et, dès ses seize ans, le fiston devient inscrit maritime provisoire.

Deux années plus tard, le 30 novembre 1915, ayant acquis plus de 16 mois de navigation et dépassé l’âge de 18 ans, il devient inscrit maritime définitif au quartier de Boulogne, sous le numéro 1620. Mais à cette date la Première Guerre mondiale a déjà été déclarée, et Louis Marie qui avait bénéficié de quelques mois de sursis du fait de son statut, est mobilisé, pour rallier Toulon, semble-t-il le 3 janvier 1916.

De là, il est désigné pour embarquer sur le cuirassé "Danton", sur lequel d’ailleurs il ne se sentira pas complètement esseulé car quatre autres marins d’Equihen s’y trouveront affectés en mêmetemps que lui. À partir de novembre 1916 le cuirassé bénéficie de travaux importants à Toulon, et, à l’issue, le 18 mars 1917, il appareille, escorté par le contre-torpilleur "Massue", en direction de Corfou, sur la côte occidentale de la Grèce, avec près de 300 passagers. Le bâtiment fait en effet partie de l’Armée navale qui a reçu pour mission de bloquer la flotte autrichienne en Adriatique ; mais depuis le 21 décembre 1914, date à laquelle le "Jean Bart" (qui était d’ailleurs suivi à faible distance par le "Danton") a reçu une torpille, les cuirassés n’effectuent plus qu’un blocus à distance, et à partir de juillet 1916 font souvent relâche à Corfou qui est devenue une base navale importante.

Le capitaine de vaisseau Delage qui commande le "Danton" décide de passer à l’ouest de la Sardaigne car des sous-marins ennemis ont été signalés en mer Tyrrhénienne. Le 19 mars, à 14 h 05, alors qu’il se trouve à 25 milles au sud-ouest du phare de l’île de San-Piétro, lecuirassé est frappé par deux torpilles ; il chavire en une demi-heure et coule par l’avant à 13 h 50. Le contre-torpilleur "Massue" et deux chalutiers réquisitionnés, le dragueur auxiliaire "Louise-Marguerite" et le patrouilleur auxiliaire "Chassiron", pourront recueillir 806 hommes, mais 302 marins périssent dans le naufrage (14 décédés ayant pu être inhumés, et 288 déclarés disparus).

Le matelot Louis Marie Bourgain n’aura pas la chance de ses quatre compagnons d’Equihen qui seront, eux, sauvés : son corps ne sera pas retrouvé et il sera cité, comme ses camarades disparus, en ces termes à l’ordre de son unité :

"Bourgain (Louis-Marie), matelot sans spécialité, Boulogne, 1620) ; Glorieusement engloutis avec leur bâtiment le cuirassé « Danton », torpillé par un sous-marin ennemi, le 19 mars 1917. Croix de guerre avec étoile de bronze".

Il avait 19 ans et son père ne s’en remettra jamais : il mourra de chagrin à 47 ans.

Louis Marie laissait dans son village natal un petit orphelin de 9 mois, prénommé Louis, comme son grand-père, et qui fut déclaré pupille de la Nation. En novembre 1939 ce fils, qu’il n’avait pu vraiment connaître, accomplit lui aussi son devoir : fait prisonnier dans les Ardennes en janvier 1940, il dût attendre jusqu’en mai 1945, dans un stalag de Dortmund, sa libération.

Il était Matelot.
Son unité : Danton
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 14-18 avec étoile (s)
  • Citation à l'Ordre du Régiment
Il est décédé le 19 mars 1917.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Equihen (62)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

Danton

46_0

Cuirassé de 18 400 t, type semi-dreadnought, armé de 4 canons de 305 et de 12 canons de 240. Le Danton faisait route de Toulon vers la base française de Corfou dans l'ouest de la Grèce pour se joindre au blocus du canal d'Otrante. Il avait à bord 1 102 hommes et était escorté par un seul torpilleur : Massue. L'U64, capitaine Lt Cdr Robert Moraht, lui expédia une salve de torpilles alors qu'il se trouvait dans le su...

Danton
7090
Bourgain
Equihen
Pas-de-Calais (62)
06 mai 1897
GE
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre du Régiment,Croix de Guerre 14-18 avec étoile (s),Médaille Militaire
Acte de décès 1918/2940
B 15x21
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