Marie Joseph François Carmantrand
est né le 31 octobre 1914 à Villevieux (Jura (39))
Joseph fils de René et de Marie Thérèse Chalumeaux, cultivateurs à Villevieux en Côte d’Or, nait pendant la mobilisation de son père lors du 1er conflit mondial 1914-1918. Jusqu'à l'âge de 20 ans Joseph travaille sur l’exploitation familiale.
Le 22 octobre 1935 il est appelé sous les drapeaux, incorporé comme matelot de 2ème classe. Le 15 novembre 1935, il est affecté sur le torpilleur "Boulonnais". Le 1er octobre 1936 il embarque sur le cuirassé "Lorraine", il y exerce la fonction de maître d’hôtel. Démobilisé le 15 octobre 1937, il regagne sa commune natale.
La seconde guerre mondiale éclate, Joseph est rappelé le 23 août 1939. Il est affecté à la batterie de la D.C.A. de la Marine à Toulon au Fort de La Croix Faron. Le 27 juillet 1940 il est démobilisé et se retire à Villevieux dans le Jura.
En 1944 Joseph, engagé au sein de la résistance du Jura, est le chef du groupe F.F.I. de Villevieux. Il mène ses hommes avec courage contre l’ennemi afin d’assurer la protection des parachutages, notamment d’émetteurs récepteurs, qui ont lieu sur le terrain d’aviation d’Orion.
Le 17 juin 1944 Joseph se retrouve avec ses compagnons face à une colonne d’allemands et de nombreux miliciens. Ces derniers furieux d’avoir échoué dans un complot mené la veille contre l’assemblée générale de plusieurs groupes de résistants, ouvrent le feu sur Joseph et ses hommes. Il s’en suit un combat sans merci. Sur les 15 résistants F.F.I., 9 sont abattus ou sauvagement achevés. Il a fallu quelques jours pour identifier certains d’entre eux, dont Joseph.
L’extrait ci-dessous du texte d'A.Paillot confirme la grande inégalité de ce combat :
" Combat bien inégal, suicide héroïque. En face de leurs pauvres fusils plus ou moins démodés et de leurs mitraillettes à portée réduite, l’ennemi opposait des mitrailleuses et des blindés. Le combat se transforma en chasse à courre en terrain découvert et l’auto mitrailleuse n’eût qu’à faucher...".
Entre 17h et 19H dans le hameau de Bissia, sur la commune de Boissia dans le Jura, Joseph est mort pour la France à l’issue d’une résistance héroïque.
Lors d'une commémoration en 2014, le journal "Le Progrès" rend hommage aux FFI et relate ces tragiques événements dans un article intitulé " Soixante-dix ans après la tuerie de Bissia, le village se souvient".
Joseph est inhumé au cimetière de Villevieux avec 4 autres compagnons F.F.I.
Forces françaises de l'intérieur (FFI)
Le 1er février 1944, à l’instigation de Jacques Bingen, la fusion des principaux mouvements de résistance intérieure qui s’étaient constitués dans la France occupée, allait donner naissance aux Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Cette organisation placée sous le commandement du général de Jussieu jusqu’à son arrestation en 1944 regroupait l’Armée Secrète (AS) d’obédience gaulliste et rassemblant les groupes « combat »...