Arthur Auregan
est né le 27 avril 1918 à Morlaix (Finistère (29))
Arthur Joseph Aurégan naît le 27 avril 1918 à Morlaix (Finistère 29), fils d’Arthur Aurégan, ancien marin de 1914-1918 sur le croiseur "Champagne" et de Joséphine Jaoudour.
Membre d’une famille qui compte quatre garçons, il fréquente d’abord l’école primaire du Poan Ben avant d’entrer au collège de Morlaix. Dès l’enfance, il se révèle doué pour les sports; il pratique d’abord le football puis très vite il se tourne vers l’athlétisme et sous le maillot des "gars de Morlaix" il enlève le grand prix de vitesse des jeunes. Avec le G.E.S., la Marine possède, à Lorient, une pépinière d’athlètes de classe internationale. Arthur Auregan s’engage le 1er février 1937 à Brest, il gagne Lorient où il acquiert très vite le brevet élémentaire de fusilier le 1er octobre 1937. Son affectation à Lorient va lui permettre de parfaire ses dons , améliorer ses performances – ses records ont tenu longtemps après la guerre - à tel point que ses victoires dans les championnats de la marine lui valent d’être cité à l’ordre des équipages de la Flotte par le ministre, en ces termes : "Arthur Aurégan a mérité , par ses titres sportifs d’être cité en exemple à tout le personnel de la Marine". Rien ne semble devoir empêcher sa participation aux Jeux Olympiques prévus à Helsinki.
Mais, en novembre 1939, la France s’installe dans la " drôle de guerre". Dans les ports français, les bâtiments sont armés pour partir vers les côtes de Norvège afin d’empêcher les Allemands de s’installer en Scandinavie. Le rêve du jeune Arthur, âgé de 22 ans qui vient d’apprendre qu’il est sélectionné pour les Jeux Olympiques (ils n'auront finalement pas lieu) va se briser sur les rivages glacés de la Norvège. Le 7 mars 1939 il est affecté sur le contre-torpilleur "Bison" comme matelot mitrailleur. Le bâtiment quitte Lorient pour rapatrier le corps expéditionnaire français qui est parti se battre à Namsos (Norvège). Les Allemands sont là et leur aviation harcèle les bâtiments, la bataille est rude. Dans une lettre à son frère Georges, lui aussi marin, qui mourra au combat, il dit : "Tous les jours, nous avons la visite de l’aviation ennemie. Les U-boat guettent mais notre défense est bonne. Constamment à notre poste de combat, nous sommes tous très fatigués. Bientôt nous rentrerons en France." Il l’espère d’autant plus qu’il a laissé en France celle avec laquelle il doit se marier.
Le 3 mai 1940, klaxon d’alerte, le ciel est plein d’avions, les stukas de la Luftwaffe attaquent le groupe de bâtiments alliés. Le combat dure deux heures. Un stuka pique sur le "Bison" qui se désintègre dans les flots en feu. Arthur est au nombre des disparus.
Les lettres qu’il a échangées avec les siens montrent un jeune homme attaché à sa famille. Les anciens qui ont couru avec lui s’en souviennent avec émotion : " Arthur, un vrai sportif, pas un copain, un frère." Il aime les distractions des jeunes de son âge : danser, chanter. " Je me souviens, dit son frère, de l’entendre chanter Marinella". Il devait se marier le 27 avril 1940 avec Paule Abomnès de Locquenolé.
Il disparaît à l’âge de 22 ans.
Un stade de Morlaix porte son nom qui figure aussi sur le monument aux morts de la ville.
Cité à l’ordre du Corps d’Armée, à titre posthume, il reçoit la médaille militaire et la croix de guerre avec étoile de vermeil : "Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat".
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45
Bison
Le contre-torpilleur Bison
Du type Guépard/Valmy (1930-1940), le contre-torpilleur Bison (2.700 tonnes), construit par l’arsenal maritime de Lorient, a été mis en service le 24 octobre 1930. Capable d’atteindre la vitesse record de 40 nds, il a d’abord été affecté à Brest en 1932.
Dans la nuit du 7 au 8 février 1939, les croiseurs de la 2e escadre de Brest servent de but aux flottil...