André Demenus
est né le 19 septembre 1909 à Belfort (Territoire de Belfort)
André DEMENUS est né le 19 septembre 1909 à Belfort (90). Fils de Pierre DEMENUS et de Marie Jeanne JEANPIERRE, il habitait avec ses 3 frères et ses deux s?urs à Valentigney dans le Doubs. Après sa scolarité, il devient mécanicien à l?usine Peugeot cycles à Beaulieu Mandeure .
Homme de culture il s'adonne à la lecture et adore la poésie allant même jusqu'à écrire quelques poèmes. Grand sportif il atteint un excellent niveau en natation et surtout en gymnastique.
Incorporé dans la marine au titre du service militaire le 18 octobre 1930 (matricule 2906 T 30), c'est en qualité de matelot qu'il embarque à bord du croiseur "Lamotte-Picquet" le 9 novembre 1930.
Rayé des contrôles de l'activité le 8 octobre 1931 il reprend son activité professionnelle antérieure. Il se marie en 1933 avec Lucie Georgette GIRARDIN elle aussi ouvrière d'usine à Peugeot cycles. De leur union naquirent Jeannine en 1934 et Micheline en 1935. André est un père attentif et attentionné.
Il inculque à ses filles cette culture littéraire qu'il affectionne tant. Mobilisé le 30 mai 1939 il embarque à bord du cuirassé « Bretagne ». Victime avec 1296 autres marins de la tragédie de Mers el kébir André disparaît le 3 juillet 1940. Son corps n'est pas retrouvé. On imagine la douleur de sa famille qui, n'habitant pas une zone côtière, ne pouvait pas partager sa peine avec d'autres familles éprouvées par le même destin. Jeannine sa fille aînée qui avait 6 ans au moment du drame raconte « pendant 5 longues années nous avons attendu son retour, car lorsqu'on est enfant de « disparu en mer » cela ne veut pas dire mort. Cette illusion d'un retour probable était entretenue par des paroles, des souvenirs de personnes l'ayant connu. Il savait très bien nager, il avait même sauvé une personne qui se noyait dans le Doubs, donc il n'avait pas pu se noyer lui-même et avait dû échapper au massacre. Puis des messages personnels et sybillins émis par Radio Londres étaient interprétés par des personnes de bonne foi qui faisaient parfois un long chemin pour nous dire que notre papa n'était pas mort... Puis la fin de la guerre est arrivée, les prisonniers rentraient, les déportés aussi et nous ne voyons pas revenir notre père. Peu à peu la triste évidence s'est imposée, il ne reviendrait pas ? Ma grand-mère paternelle s'est éteinte en 1951 et avait au coeur toujours l'espoir de revoir son fils ».
Courageuse et admirable comme tous les mamans veuves Lucie Demenus reprend le travail pour subvenir aux besoins de sa famille. C'est un combat de tous les instants qu'elle mène en souvenir de son mari pour offrir à ses filles la meilleure éducation possible et des conditions de vie décentes. Quel bonheur de pouvoir dans ses pensées faire part à son mari de la réussite scolaire et professionnelle de ses filles ? Lucie décède en 2002 après 62 ans de veuvage sans jamais s'être remariée. Aujourd'hui la descendance d'André Demenus et de Lucie Georgette Girardin comprend outre leurs deux filles Jeannine et Micheline, 4 petits enfants (Agnès, François, Lionel, Aline) et 8 arrière petits enfants (Lucas, Maud , Marine, Agathe, Marie, Lucie, Antoine et Juliette). Tous ont conscience que leur père, grand père et arrière grand père André Demenus a une part dans la liberté dont nous jouissons aujourd'hui. C'est un héros dont ils sont légitimement fiers.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
Bretagne (cuirassé)
Bretagne : cuirassé construit à Brest en 1916. Après la capitulation signée par le maréchal Pétain, pour éviter qu'elle ne tombe entre les mains des Allemands, Churchill décide de détruire la flotte française qui stationne à Mers-el-kébir (6 km d'Oran) : opération Catapult. Les négociations entre les amiraux Somerville (anglais) et Gensoul (Français) échouent...