Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Raymond Jézéquel

est né le 03 avril 1920 à Le Relecq-Kerhuon (Finistère (29))

C'est le cinquième et dernier enfant de Pierre, 35 ans, second maître infirmier, et de son épouse Marianne, 30 ans, fille d’un artificier. Lorsqu’ils se marient, Pierre a 23 ans, et Marianne seulement 18 ans. Ils ont la douleur de perdre leur premier enfant, André Pierre, né en 1910, à l’âge de 5 ans : Raymond Alain n’aura pas l’occasion de le connaître. Après André Pierre naîtront Marie Blandine, en 1913, un second garçon lui aussi prénommé André Pierre, 4 mois après le décès de l’aîné, et en 1917 Jean.

Lorsque naît Raymond Alain, Le Relecq-Kerhuon compte environ 4800 habitants. C’est une commune de petite superficie, située à l’est de Brest, et limitrophe de la commune de Guipavas dont elle est issue. C’est une presqu’île qu’entoure la mer sur 3 côtés, et où se trouve la pyrotechnie Saint Nicolas. Les plages y sont nombreuses et un microclimat en a fait une riviera très fréquentée, bien desservie par les chemins de fer.

Cette enfance heureuse est hélas assombrie par la mort prématurée de sa maman Marianne, à seulement 35 ans, en 1925, puis, deux ans plus tard, par celle de son papa Pierre, à son domicile.

Depuis un jugement du tribunal de Brest du 4 mars 1926, la Nation a adopté Marie Blandine, 12 ans, André Pierre, 10 ans et demi, Jean, 9 ans, et Raymond Alain, 5 ans seulement.

En juillet 1940, le jeune Raymond, qui vient tout juste d’avoir 20 ans, gagne le port de Cherbourg, d’où il rejoindra Plymouth à bord d’un chalutier. Engagé Volontaire pour la durée de la Guerre (+ 3 mois), il deviendra membre des Forces Navales Françaises Libres, et fera partie de l’équipage du sous-marin "Minerve" du 10 août 1940 au 13 août 1942.

En carénage à Cherbourg lors de la déclaration de guerre, la "Minerve" est alors remorquée en Angleterre, où Churchill la fera saisir le 3 juillet 1940. Elle est officiellement armée par les FNFL en janvier 1941, et basée à Dundee, en Ecosse, sur la Mer du Nord où la base navale HMS Ambrose abrite des sous-marins des 5 nations, dont le "Rubis" et la "Junon". Un mémorial pour les sous-mariniers de la neuvième flottille y a été érigé.

La "Minerve" effectuera durant cette période des croisières sur les côtes de Norvège, Trondheim, et coulera même un pétrolier en avril 1941 avant d’escorter les convois de l’Arctique qui avaient pour mission d’acheminer en URSS du matériel vital à cette dernière dans son combat contre l’Allemagne nazie, suivant les termes du programme Lend-Lease. Les navires anglais apportaient avions, tanks… et repartaient avec de l’or à destination des Etats-Unis, fabricants du matériel livré. Les sous-marins avaient pour mission d’assurer la sécurité des navires convoyeurs en les protégeant des attaques allemandes.

Après ces deux ans passés à bord de la "Minerve", Raymond restera 4 mois à la base Dundee, où les compétences du jeune mécanicien seront particulièrement appréciées : les sous-marins français sont en effet soumis à rude épreuve et la main d’œuvre peu nombreuse.

Le premier janvier 1943, le quartier-maître Jézéquel fait de nouveau partie de l’équipage du sous-marin "Minerve". Celui-ci, qui a subi des avaries de moteur restera en carénage à la base, avant de reprendre la mer en mai.

Fin août, commandé par le LV Henri Simon-Dubuisson à la tête d’un équipage de 42 hommes, il rejoint le "Curie" qui doit prendre la direction de la Méditerranée

Ce 10 octobre, en Manche, le sous-marin navigue en surface à la suite d’une intervention sur le gyro-compas, afin d’en vérifier le bon fonctionnement. Il a fait connaître sa position, afin d’éviter toute confusion avec un U-Boote. Mais dans l’après-midi, un avion de la Royal Air Force le bombarde par erreur, pensant avoir affaire à un sous-marin allemand. Un projectile traverse la coque et le compartiment des moteurs électriques. Raymond Jézéquel "un grand garçon toujours joyeux", écrit Pierre Sonneville qui a été son commandant, est mortellement touché à la tête, comme en témoigne Jean Cornan, un membre de l’équipage. Le bombardement cause également la mort du matelot François Charles, son meilleur ami.

Le quartier-maître Raymond Jézéquel est cité à l’ordre de l’Armée avec la mention suivante : "Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat. Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre 39-45 avec étoile de vermeil"

Son nom figure au monument aux morts du Relecq-Kerhuon, et est gravé sur le monument aux morts édifié sur l’îlot du Diben à la mémoire des Bretons des Forces françaises libres.

Il n’avait que 23 ans

Il était Quartier-maître.
Son unité : Minerve 1940
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
Il est décédé le 10 octobre 1943.
Son corps repose au cimetière de Le Relecq-Kerhuon (29)
Son décès est inscrit à la commune de Le Relecq-Kerhuon (29)
Document portant la mention MPLF : Listing FNFL

 Documentation et Photos issues de la collection personnelle de Monsieur Raymond Jézéquel, neveu du Mort pour La France.

Minerve 1940

SM-Minerve-FNFL

Le sous-marin Minerve – 1940

 

Construction de la Minerve

Six sous-marins de deuxième classe, type standard « Amirauté », seront construits, en deux étapes, selon les plans de l’ingénieur en chef du génie maritime Léon Roquebert.

Minerve 1940
8090
Jézéquel
Le Relecq-Kerhuon
Finistère (29)
03 avril 1920
CD
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre du Corps d'Armée,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Médaille Militaire
Acte de naissance
C 12x17
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