François Marie Le Dall
est né le 27 septembre 1904 à Guisseny (Finistère (29))
François Marie, fils de Sezny 25 ans agriculteur et de Bernadette Guiader 20 ans cultivatrice, naît au Curnic en Guissény.
Avec son frère Auguste, né en 1906 il y passe sa scolarité. Orphelin de mère à 5 ans, son père se remarie en 1910 avec Marie Guen. La famille s'agrandit alors avec deux petites filles Marie Jeanne 1911 et Marie Michelle 1914.
Il quitte l'école, son certificat d'études en poche puis comme inscrit maritime dès le 12 octobre 1919, il travaille avec son oncle Auguste à la pêche.
Alors que ses parents s'expatrient en Dordogne pour s'occuper d'une ferme versée dans la culture de la betterave lui reste chez son oncle.
Le 7 avril 1921 il est adopté par la nation.
Attiré par la mer son quotidien, il s'engage pour trois ans le 12 octobre 1923 dans la marine nationale et rejoint le "2è Dépôt des Equipages de la Flotte" puis "l'Ecole des Mécaniciens Chauffeurs" à Toulon en 1924. Brillamment sorti de ses cours, il embarque sur l'ex croiseur allemand "Koenigsberg" cédé à la France au titre des dommages de guerre et renommé "Metz" de 1924 à 1926 à bord duquel il est promu quartier-maître en 1925.
Le 20 décembre 1926, il épouse Louise Abguillerm à Plouguerneau et s'installent au lieu-dit Mesquéo. De leur union naissent huit enfants dont deux filles Marie, Aline et cinq garçons Sezni, Jean, Henri, Michel, Auguste et Joseph. Mais le malheur n'épargne pas la famille, par le décès d'Auguste dans sa première année et la maladie qui laisse Michel handicapé.
Doté d'une expérience professionnelle affutée, il rallie le croiseur cuirassé "Edgar Quinet" pour trois ans de 1927 à 1930. Ce bâtiment appartient à l'école d'application des élèves officiers de "l'Ecole Navale". Débarqué le 1er janvier 1930, il échappe à l'échouage de son bateau le 4 janvier 1930 au Cap Blanc (Algérie).
Son contrat terminé, il retourne à la pêche et fait une marée sur le chalutier "Louise" de l'Aber Wrac'h entre mars et mai 1930.
Disponible et travailleur, reconnu de ses supérieurs, automatiquement il est autorisé à rengager dans la Marine pour trois nouvelles années. Sur le contre-torpilleur "Lynx", pendant deux ans, il exerce les fonctions de chef de chaufferie de même que sur le croiseur "Dupleix" de 1932 à 1935. Ses excellents états de service lui valent d'être promu au grade de second maître et admis au cadre de maistrance.
Avec le "Dupleix", François participe au sauvetage de l'équipage du transport "Seine", coulé dans le Golfe de Gascogne en 1934. En 1935, ce bâtiment affecté à la 1ère escadre de Toulon, transporte de Marseille à Casablanca les cendres du Maréchal Lyautey.
Louise avec sa famille nombreuse ne peut pas suivre son époux dans ses affectations.
Début 1936, il a le temps de souffler pendant deux mois à terre à la "Direction du port de Brest" que de nouveau le large l'appelle. A l'aise dans ses fonctions, la chaufferie du croiseur "Dunkerque" ne l'effraie pas et il y fait des merveilles de 1936 au 3 juillet 1940.
Alors qu'il est promis à une superbe carrière, il est tué ce jour funeste du 3 juillet 1940 à son poste de combat dans sa chaufferie par un obus de 380 mm. 210 autres marins du "Dunkerque" périrent lors de l'attaque de l'aviation et du bombardement anglais contre la flotte française à Mers el Kébir.
A Plouguerneau on fêtait la première année de Joseph, le petit dernier, quand le maire est venu annoncer le décès de François.
Un peu plus tard, un copain de François de Guissény, est venu apporter à la famille les cadeaux que le papa avait achetés à Mers el Kébir pour ses 7 enfants.
François, mort à 36 ans après 17 ans de service principalement embarqué, laisse derrière lui une épouse éplorée, qui doit faire face pour nourrir et élever ses 7 enfants inconsolables.
En attendant de percevoir sa pension de veuve de guerre, elle ramasse le pioca (petit goëmon) aux grandes marées et s'exécute sans jamais se plaindre en lavandière courageuse et volontaire.
Son corps a été rapatrié et inhumé à Plouguerneau.
Il est chevalier de la légion d'honneur par décret du 24 juillet 1944 (JO du 1/8/44) et médaillé militaire par décret du 2 juillet 1936.
Son nom figure sur le monument aux morts et à l'intérieur de la chapelle du cimetière de Plouguerneau. Une pierre funéraire sur la tombe familiale l'associe à son fils tombé lui aussi au combat en 1951
- Légion d'Honneur (chev.)
- Médaille Militaire
Dunkerque
Le cuirassé Dunkerque était tête de série des cuirassés rapides. Il avait été construit à l'arsenal de Brest à partir de 1932, alors que son sister-ship le cuirassé Strasbourg avait été construit aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Penhoët, à partir de 1934. Cette série de cuirassés comprenait le Dunkerque et le Strasbourg. Ils avaient été programmés pour remplacer les cuirassés France, et O...