Loïc, Alexandre, Yves, Heifara LE PAGE est né le 28 novembre 1975 à Montpellier (34).

Fils du général Maurice LE PAGE et de Thérèse BONNO il effectue sa scolarité au lycée militaire d'Autun de septembre 1986 à juin 1995, dont une année de préparation au concours de Saint Cyr.

Il rejoint la faculté de Montpellier (branche administration économique et sociale) en septembre 1995. Admis sur concours à l'Ecole de Maistrance (spécialité fusilier), il intègre celle-ci le 8 janvier 1996. Affecté en tant qu'élève à l'Ecole des Fusiliers Marins Commandos de Lorient le 6 mai 1996, il suit le stage commando (1998). Il obtient le brevet militaire de parachutiste le 6 mai 1998 à l'Ecole des Troupes Aéroportées de Pau. Loïc est major de sa promotion du brevet supérieur (septembre 2002 à avril 2003) à l'Ecole des Fusiliers Marins de Lorient. Breveté moniteur parachutiste à l'Ecole des Troupes Aéroportées de Pau le 17 décembre 2004, il sert au commando JAUBERT et au commando TREPEL dont il prend le commandement du groupe d'assaut n° 2 en juin 2005.

Il tombe au champ d'honneur à la tête de ses hommes en Afghanistan, le 4 mars 2006, au cours de l'opération "Makila", dans une zone particulièrement sensible de la vallée de Maruf, propice aux infiltrations terroristes. Alors qu'il effectue la reconnaissance d'un village de Salam Kalay à la tête de son escouade, il est pris sous le feu d'une dizaine de talibans. Il riposte avec son groupe durant plus de vingt minutes face à un ennemi lourdement armé. Lors de cet engagement, il trouve la mort dans l'accomplissement de son devoir en luttant contre le terrorisme.

Sa mort héroïque est saluée par tous, notamment par les Forces Spéciales Américaines qui, fait exceptionnel, inscrivent son nom sur le mémorial qu'ils ont dressé en Afghanistan.

L'HOMME ET SA PERSONNALITE

Loïc était un homme de caractère à forte personnalité et au tempérament de feu. Exigeant vis-à-vis de lui-même, il ne supportait pas la médiocrité et encore moins les « médiocres », car il avait une haute conception de son métier. Dynamique, rieur et volontiers moqueur, il vivait intensément chaque moment. Fidèle en amitié, il n'hésitait pas à prendre fait et cause pour ceux qui partageaient les mêmes idées et les mêmes valeurs que lui. Il a tout vécu à grande, très grande vitesse !

Tout jeune, il était déjà un excellent sportif aussi à l?aise sur terre que dans l'eau : Le parachutisme (il n'avait pas 16 ans lors de son premier saut en aile), la plongée sous marine, le tennis, la voile, le ski nautique, l'escalade et le ski de descente, le judo etc.. Il se passionnait pour les échecs, l'informatique où il excellait, le tir sportif (il était un remarquable tireur), le footing bien sur, car il entretenait soigneusement sa forme physique.

Il s'adonnait à la lecture chaque fois que la vie trépidante qu'il menait le lui permettait. A l'instar de sa jeunesse, sa carrière militaire fût fulgurante. Esprit vif et ouvert, il avait soif d'apprendre. Réfléchi, assimilant très rapidement, il se passionnait pour les techniques les plus modernes ainsi que pour les procédés de combat les plus innovants de sa spécialité ! Energique et courageux, ayant le goût du risque, Loïc était un meneur d'hommes apprécié et aimé de ses subordonnés auxquels il se vouait corps et âme. Il arborait avec fierté son béret vert, qui symbolisait son appartenance à un corps d'élite, pour lequel il était prêt à se sacrifier comme de nombreux anciens l'avaient fait avant lui.

Héritier d'une longue lignée militaire aux ancêtres prestigieux, il était un fils idéal, très attaché aux siens et aux traditions. Il fondât à son tour une magnifique famille, en épousant le 1er février 2003 une jeune fille originaire de KERVIGNAC (Morbihan), Aude LE TOUZE. De cette union naquirent deux enfants à Lorient, ALEXIS (le 25 Janvier 2004) et ELEONORE (le 27 mars 2005). Il était un père et un mari aimant, très attentionné. Ayant soif d'aventure et conscient des risques encourus, il était parti pour l'Afghanistan afin de vivre pleinement son métier en servant son idéal et la France. Les conditions glorieuses dans lesquelles il a trouvé la mort le 4 mars 2006, concrétisent son engagement de soldat et ses grandes qualités humaines. Il repose désormais au cimetière de KERLETU à Lorient et son nom est inscrit sur le monument aux morts du carré militaire du cimetière de CARNEL. Parmi tous les hommages qui lui ont été rendus, l'épitaphe que ses camarades de combat ont fait graver sur la plaque déposée sur sa tombe, est sans doute le plus poignant, car il résume à lui seul l'homme qu'il était et qu'il continuera à être pour nous tous, dans la gloire et l'immortalité : "Loïc, Homme épris d'absolu, Ennemi de la médiocrité Force tranquille au service de la Paix Ta vie sans fin germera". Arès VII/31