Forces françaises libres - FNFL

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Les Français libres

En juin 1940, la France est défaite, les forces allemandes entrent dans Paris, déclaré ville ouverte. Des millions de réfugiés errent sur les routes bombardées par les stukas allemands. Le maréchal Pétain, nouveau chef de gouvernement, réfugié à Bordeaux, demande, le 17 juin, aux Français de cesser le combat. En quelques heures, les Allemands feront 1 600 000 prisonniers.

L’armistice est signé le 22 juin 1940 en forêt de Compiègne (dans le même wagon de chemin de fer où fut signé, le 11 novembre 1918, l’armistice de la « Grande Guerre »). Quelques jours plus tard, le 10 juillet 1940, le maréchal Pétain se fait octroyer les pleins pouvoirs par le Parlement français.

Cependant, de Londres, où il s’est réfugié, le général de Gaulle, par son appel du 18 juin 1940, prononcé sur les ondes de la BBC, demande aux Français de résister, et aux officiers et soldats français qui se trouvent sur le territoire britannique, de le rejoindre pour continuer la lutte face à l’occupant allemand.

Même s’ils n’ont pas entendu l’appel du 18 juin, des Français vont se rallier à de Gaulle, et vont constituer la France Libre, avec pour emblème la croix de Lorraine, adoptée officiellement comme telle à Brazzaville, territoire de l’Empire français libéré, le 16 novembre 1940 par le général de Gaulle.

    

Outre les célébrités de tous milieux acquises au mouvement de Résistance, citons les 124 jeunes pêcheurs de l’île de Sein (Bretagne), qui, aidés par les 1 400 habitants de l’île organisant leur départ pour l’Angleterre, sont enrôlés dans les Forces Navales Françaises Libres. Vingt-deux mourront pour la patrie. La croix de l’ordre de la Libération, créée par de Gaulle en novembre 1940, sera attribuée symboliquement à l’île de Sein.

Jour après jour, autour du noyau originel des Français Libres ayant rejoint de Gaulle entre juin et décembre 1940, se constituent les Forces Françaises Libres (FFL), soit 53 000 hommes en 1943, sur tous les champs de bataille de la seconde guerre mondiale. Citons notamment :

- l’escadrille « Normandie » qui, servant en URSS, prend le nom d’escadrille « Normandie Niémen »,

- la 1ère brigade des FFL, commandée par le général Koenig, qui arrête durant plusieurs jours, à Bir Hakeim, dans le désert de Lybie, l’avance des troupes de Rommel. « À Bir Hakeim, le monde a reconnu la France », déclare le 18 juin 1942 le général de Gaulle.

Quand il sera mis fin, en janvier 1946, aux nominations dans l’ordre de la Libération, celui-ci comptera 1 068 membres (les « compagnons » de la Libération), civils et militaires, dont 260 à titre posthume, sans compter 5 collectivités territoriales et 18 unités combattantes, ainsi honorées à titre collectif.

La répartition des morts par armes, ne peut être comparée aux éléments de la Grande Guerre. L’armée de terre fournit le plus grand nombre de tués (1385, dont 38,6 % des morts FFL), suivie de près par la marine (1340 avec la marine marchande).

Les Forces Navales Françaises Libres (FNFL)

De Londres, de Gaulle s’emploie à former une véritable armée, dotée d’une marine et d’une aviation ; il charge, dès le 30 juin 1940, l’amiral Muselier (arrivant de Gibraltar) de constituer une marine. La création des FNFL souffre de nombreuses difficultés matérielles ; s’y attache également le facteur politique. En effet, au drame de Mers-el-Kébir du 3 juillet 1940 (la flotte française, au mouillage dans la rade de Mers-el-Kébir, près d’Oran, est attaquée par la Royal Navy), qui ébranle jusqu’à de Gaulle et Muselier, s’ajoute la popularité intacte, auprès des marins, des collaborationnistes, l’amiral Darlan et le maréchal Pétain. De plus, les officiers de marine se détournent de l’amiral Muselier jugé anticonformiste et réputé proche de la gauche. Ce dernier sera, du reste, contraint à démissionner, par suite de désaccords avec de Gaulle, et remplacé par l’amiral Philippe Auboyneau en mars 1942. Enfin, les interventions brutales des Britanniques prises à l’encontre des bâtiments français stationnés dans les ports anglais (saisies de navires, internements des équipages…) sont sources d’animosité entre les marins des deux pays. Ainsi, à peine 3 000 marins (dont 60 officiers) et deux bâtiments, les sous-marins Narval et Surcouf (qui disparaîtront accidentellement, le premier en décembre 1940, le second en février 1942) rejoignent les rangs gaullistes à l’été 1940. Mais Churchill change d’opinion et, par l’accord du 7 août 1940, rétrocède à la France Libre, les navires saisis dans les ports britanniques, soit le cuirassé Courbet, un croiseur, quatre torpilleurs, cinq avisos et huit sous-marins, dont le Surcouf, déjà mentionné, fleuron de la flotte sous-marine française.

Un bataillon de fusiliers marins, ainsi qu’un commando de choc, appartenant aux FNFL, s’illustreront lors de la prise de Saint-Pierre-et- Miquelon en décembre 1941, puis lors de raids sur les côtes françaises (Dieppe, août 1942, notamment). Ils se couvriront de gloire, sous les ordres du capitaine de corvette Kieffer, à Ouistreham le 6 juin 1944, lors du débarquement allié sur les côtes de Normandie.

De même, en novembre 1942, la Réunion sera intégrée à la France Libre, grâce à l’intervention du contre-torpilleur Léopard.

Cependant, la disponibilité des bâtiments français rétrocédés aux FNFL est retardée, car ils n’ont généralement pas été conçus pour pouvoir utiliser sans adaptation préalable les armes et le matériel anglais. C’est, par exemple, que, pour armer le Surcouf, il a fallu au préalable récupérer les torpilles du torpilleur Bison, coulé en 1940, ou que l’adaptation du Rubis, aux normes de la Royal Navy, demandera une année. Pour compenser ces retards, une trentaine de navires de moyen tonnage (quatre frégates, un torpilleur, deux sous-marins, des vedettes lance-torpilles) sera cédée aux FNFL par les Britanniques.

A l’été 1943, les FNFL mettent en ligne 7 000 hommes et une cinquantaine de navires, pour un total de 30 000 tonnes, qui seront utilisés à des opérations d’escorte dans la Manche et l’Atlantique. En mars 1943, l’aviso Aconit réussit à couler, dans la même journée, deux sous-marins allemands.

Intégrés aux FNFL, 3 000 marins civils servant sur une soixantaine de navires de commerce payent aussi un lourd tribut à la victoire des Alliés.

Sources :

Source : « Les Français Libres – Le refus de la défaite – Ils ont fait la France » :
une collection dirigée par Max Gallo de l’Académie française (Éditions Garnier – Paris 2012)

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