Georges Henri Truchot
est né le 06 juillet 1921 à Paris (Seine)
Fils de Maurice Truchot et de Marie-Aurélie Fleurot, Georges naît le 6 juillet 1921 à Paris 4e. En 1928 la famille s'installe à Montigny sur Vingeanne (21) dont il fréquente l'école primaire jusqu'en 1931. il poursuit sa scolarité à Oyrières (70) puis à l'école Hippolyte Fontaine de Dijon.
En 1938, à l'âge de 17 ans, il s'engage dans la marine nationale. Après l'école des mécaniciens de Toulon, en mars 1940, il embarque sur le croiseur "la Marseillaise", à bord duquel il reçoit le baptême du feu le 10 juin 1940 contre la marine italienne attaquée par la flotte française à Gênes. A bord du contre-torpilleur "Lynx", il échappe au désastre de Mers-el-Kébir et reçoit sa première citation avec la croix de guerre.
Le 5 mai 1942, il se trouve de nouveau confronté aux Anglais à Diégo Suarez (Madagascar) où le sous-marin "Beveziers" à bord duquel il se trouve, est coulé, il reçoit sa seconde citation : " Au cours des combats à terre, sur la ligne de réduits à Diégo Suarez, a fait preuve d'une magnifique crânerie et d'une discipline parfaite. Volontaire pour toutes les missions de jour et de nuit ,a participé à plusieurs patrouilles au cours desquelles ont été capturés 60 officiers et soldats ennemis".
Suite à cette action, il est interné en Angleterre.
En été 1943, il intègre la 2e DB au Maroc où il est affecté dans les rangs du RBFM après avoir combattu les Allemands sur leurs retranchements de Tunisie au sein du bataillon Bizerte.
Avec la 2e DB il débarque le 1er août 1944 en Normandie à Utah Beach et participe à tous les combats du secteur : Argentan, Alençon, Ecouves puis à la libération de Paris, sa ville natale. Le front s'étend alors vers l'est, il est à la rude bataille de Dompaire (Vosges) le 10 septembre au cours de laquelle 45 chars allemands sont détruits.
Jusque là, le sort lui a été favorable malgré les périls qu'il a affrontés, mais le 1er novembre 1944 à 7 heures du matin la "baraka" le quitte. Il est fauché par un obus ennemi à Vacqueville ( Meurthe et Moselle) loin de ses parents qu'il n'avait pas revus depuis 1940.
Arrieux, le tireur du tank destroyer "Lynx,00" fait le récit émouvant de cette disparition dans son carnet de route : "J'ai pris place à l'intérieur de ma tourelle et commence à entasser les munitions dans les flancs du char ...Truchot complète consciencieusement ses pleins de gaz oil.... Soudain un jet de terre frigorifiée et de pierraille ...Le bruit de l'écoulement d'un liquide monte de l'arrière du char. Mais où est "Truche"? Nous nous précipitons vers le côté tribord du char et restons anéantis par une vision terrible.Truchot est là, face contre terre, une jambe repliée sous son corps, lui-même recroquevillé, les bras en croix... Son ceinturon de combat est coupé dans le dos, il doit avoir un éclat dans les reins. Dans l'après-midi, une nouvelle terrible que nous nous refusons à croire nous parvient : Truchot n'est plus. Tout à l'heure, dans une parcelle du territoire libéré, au fond du petit village de Clézantaine (Vosges) sur une humble croix peinte en blanc, ce nom, ce grade se trouveront suivis de cette phrase " Mort pour la France " dans sa 23e année."
Une citation à l'ordre de l'armée signée de la main du Général de Gaulle lui attribue la croix de guerre avec palmes et la médaille militaire :
"Conducteur du T.D. lynx. Remarquable par son cran, son courage et son allant. Avait participé le 14 septembre 1944 à Damblin à la destruction d'une forte colonne motorisée ennemie. Le 31 octobre 1944, dans la région de Montigny avait contribué à la destruction par son char d'un 88 anti-char et d'un Panther. A trouvé une mort glorieuse le 1er Novembre 1944 à Vacqueville à son poste de combat."
Le 3 novembre 1945, l'amiral Maggiar, ancien commandant du RBFM traçait ces quelques lignes manuscrites sur le livre de la 2e DB remis à ses parents: " Fidèle compagnon des bons et mauvais jours, laisse à tous l'image d'un camarade courageux et modeste qui unissait à des qualités de coeur une finesse et une ingéniosité d'esprit remarquable. Physionomie attachante et profondément sympathique que n'oublieront pas ceux qui l'ont vu sourire de ce sourire intelligent, moqueur et charmant."
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
- Citation à l'Ordre de la Brigade
- Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
- Citation à l'Ordre du Régiment
- Articles parus dans "Le Combattant Saonois" en date de juin et juillet 2005 et de l'ouvrage de l'Amiral Maggiar "Les fusiliers marins de Leclerc".
Régiment Blindé de Fusiliers Marins (RBFM)
Suite à l'opération TORCH, le 8 novembre 1942, les troupes américaines débarquent en Afrique du Nord. Par conséquence, des marins (45 officiers - 333 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots) emprisonnés en Grande Bretagne demandent à rejoindre Alger pour se mettre aux ordres des Alliés. Le capitaine de corvette Maggiar, qui était le commandant en second sur le croiseur auxiliaire "Bougainville<...