Louis Marcel Placide Baray
est né le 20 juin 1910 à Fécamp (Seine-inférieure)
Rien ne semble prédisposer à la pêche Louis, Marcel, Placide, aîné des deux enfants de Louis, Placide Baray qui exerce la profession de domestique et de Louise, Léonie Cadinot, mère au foyer. La famille est établie à Fécamp, rue Herbeuse, près de l’avant-port et Louis fréquente l’école élémentaire publique du Port.
Dans ces années 20, la majorité de la flotte de pêche de Fécamp est vouée à la grande pêche et se compose de trois-mâts, gréés en goélette. En 1927, Louis n’a pas encore dix-sept ans quand, jeune inscrit maritime provisoire, il embarque pour Terre-Neuve, directement comme novice, sur le voilier "Étoile de la Mer", puis sur le vapeur "René Moreux". Mais, à partir des années 30, la main-d’œuvre se faisant plus rare, les voiliers terre-neuviers sont remplacés par des chalutiers, grands navires dotés d’un équipage de soixante hommes en partance pour une pêche d’environ cent dix jours. Louis, désormais inscrit maritime définitif depuis mai 1929, se voit donc contraint d’apprendre un nouveau métier, celui de la pêche au chalut. C’est avec le grade et la fonction de matelot léger, qu’il embarque successivement sur deux chalutiers morutiers fécampois, détachés à Arcachon, alors berceau du chalutage à vapeur, le "Commandant Émaillé" et l’"Avant-garde".
Appelé à Cherbourg en janvier 1931, pour y accomplir son service militaire, Louis se voit affecté d’emblée à la 1re Escadrille de sous-marins comme matelot de 2e classe. Puis, à compter de septembre 31, matelot breveté dans la spécialité de gabier, il est muté à la Direction du port de Cherbourg, et participe à la Défense littorale.
Louis rejoint la vie civile fin janvier 1933 et retrouve le monde de la pêche, celui de la pêche profonde, à Port-en-Bessin. Le 8 juillet 1933, dans la commune limitrophe de Sainte-Honorine-des-Pertes, il se marie avec Yvonne Flaux qui lui donnera deux filles, Yvonne et Louise. Son épouse meurt dans les bombardements de Marseille, le 2 décembre 1943, et les fillettes sont confiées à sa sœur, religieuse à St Wandrille.
D’avril 1935 jusqu’à sa mobilisation en 1939, il s'établit à Arcachon et navigue comme matelot sur divers chalutiers, alternant pêche hauturière et pêche littorale.
Rappelé à l’activité dans les équipages de la flotte le 24 août 1939 et officiellement démobilisé le 5 septembre 41, il reste affecté au 5e dépôt de Toulon ; en effet, basés à Marseille, les chalutiers sur lesquels il embarque successivement sont réquisitionnés par la Royale comme ravitailleurs ou arraisonneurs-dragueurs : ainsi de l’"Ibis" devenu AD146, de l’"Auguste Denise" AD198 et du "Loup de Mer" AD187.
Le 23 août 1942, Louis embarque sur le "Loup de Mer", chalutier employé à la surveillance des pêches comme dragueur auxiliaire, qui a rallié Casablanca le 8 novembre 1942 et patrouille le long des côtes marocaines. Dans la nuit du 16 au 17 février 1943, au large de Dar Bouazza, à 15 miles au sud ouest d’El Hank, un ouragan surprend le "Loup de Mer" qui sombre à onze heures. Les conditions météorologiques épouvantables et la crainte d’un torpillage feront que les recherches ne pourront commencer que le lendemain et ne permettront de retrouver aucun survivant ni aucune épave.
C’est parce que le chalutier opérait pour la Marine nationale que les marins disparus furent déclarés « morts pour la France ». L’acte de décès fut rendu par le Tribunal Civil de Lorient à la date du 27 novembre 1945.
Loup de mer
Le Loup de Mer (L3717) était un chalutier classique propulsé par une machine à vapeur de 400 cv.
ses autres caractéristiques étaient les suivantes : longueur : 36,90 m – largeur : 7,28 m – creux : 3,48 m - jauge brute : 228,04 tx – jauge nette : 96,04 tx – 1 pont 2 mâts –