Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Henri Pierre Adolphe Vaillant

est né le 22 février 1901 à Toulon ()

Henri Pierre Adolphe VAILLANT, dit "Frédo", naît à Toulon le 22 février 1901. Auguste, son père, est  médecin installé en ville de Toulon. Sa mère, Anne-Marie Demarle, d'origine bretonne, adopte, tout comme Auguste, Toulon comme petite patrie. Henri a deux sœurs : Yvonne, son aînée et Annick sa cadette. Seul garçon, il porte dès son enfance les espoirs et les attentes de toute la famille : il sera marin, il sera officier de marine. Auguste Vaillant est lui-même fils d'un capitaine de frégate et petit neveu d'un amiral. Boiteux depuis sa naissance, il surmonte sa frustration en reportant ses espérances sur son fils.

Henri suit sa scolarité secondaire comme interne au collège des pères maristes de la Seyne, scolarité semble-t-il précoce et brillante, l'idée dominante d'alors étant qu'il fallait passer très jeune les concours pour espérer réaliser ensuite une belle carrière. Quand la guerre éclate en 1914, Henri a 13 ans. Il ne peut qu'admirer plus encore les exploits des marins de la Royale et poursuivre sa scolarité, tandis que son père s'engage comme volontaire dans les hôpitaux militaires de Toulon soignant avec beaucoup de compétence et de dévouement les blessés et malades rentrant d'Orient de des Dardanelles.

Après avoir obtenu son baccalauréat, il est reçu au concours de l'école navale en 1918. Il a 17 ans. Une lettre à ses parents annonçant son succès, témoigne de sa joie juvénile. Il rejoint donc Brest où, après avoir quitté le soleil toulonnais et  le cocon familial, il se rapproche de sa grand-mère bretonne. Avec elle, il fréquente la famille mais aussi les milieux musicaux car c'est un excellent pianiste.

La guerre se termine et en 1919, Henri, promu aspirant de marine, embarque pour la croisière d'application sur la "Jeanne d'Arc". Au retour, il reçoit sa première affectation d'officier sur  l'aviso "La Ville d'Ys", bâtiment affecté à la surveillance des pêches sur les bancs d'Islande et de Terre-Neuve. Quand il débarque de la "Ville d'Ys", après deux années de croisière dans les mers du Nord, il occupe divers postes d'officier subalterne dans la marine nationale de l'après-guerre, sur des avisos puis à l'école de canonnage. Comme officier canonnier, il sert sur le contre-torpilleur "Lynx", un bâtiment flambant neuf encore en essais qui navigue entre les bases de mesure de Saint-Nazaire et Lorient.

En 1924, Henri épouse à Brest Alice Lainé dite "Licette". Courant 1927, Henri alors lieutenant de vaisseau, est proposé pour occuper la fonction de chef de poste pour la croisière annuelle des enseignes de vaisseau sur le croiseur-école d'application "la Jeanne d'Arc". Il effectue deux croisières d'application : l'une sur la vieille "Jeanne d'Arc", l'autre sur le croiseur-cuirassé "Edgar Quinet" qui assure l'intérim en attendant la mise en service de la seconde "Jeanne d'Arc".

De 1929 à 1932, Henri sert à Paris, à l'état-major de la marine, rue Royale, puis à l'école de guerre navale en qualité d'officier stagiaire. En 1934, après une courte année à bord du croiseur "Suffren", il obtient une affectation à la division navale du Levant à Beyrouth où il exerce la fonction de sous-chef d'état major. Les trois années passées au Liban sont à compter parmi les années heureuses d'Henri, sur le plan privé comme sur celui de la vie professionnelle.

En avril 1937, il est de retour à Toulon. Promu capitaine de corvette, il est nommé chef du 2e bureau à la préfecture maritime, poste qu'il occupe pendant deux années qui vont orienter de façon décisive et fatale ses affectations futures. En février 1939, il prend le commandement du torpilleur "La Bayonnaise" basé à Toulon. Quand il débarque de ce dernier bâtiment en février 1941, il rejoint l'état-major de la marine à Bizerte et toute la famille part s'y installer. En 1942, Henri est promu capitaine de frégate. Il a 41 ans.

Mais en juillet de cette même année, Henri doit quitter Bizerte pour Vichy où il prend le poste de chef de la section "organisation" au sein du commandement des forces terrestres, navales et aériennes. Puis, en novembre 1942, il est mis en congé.

A son retour à Vichy, en mai 1943, il devient chef de la Sureté navale. Ses activités professionnelles restent tout à fait confidentielles. Les réseaux créés ou utilisés par Henri Vaillant en 1943, fidèle aux principes et techniques du renseignement, sont restés discrets, voire invisibles ; cela n'a pas suffi puisque le démantèlement de l'un d'eux a eu pour conséquence son arrestation.

En effet, le 18  janvier 1944, à 6 h du matin, Henri Vaillant est arrêté  à son domicile à Vichy par des agents français de la Gestapo. Conduit dans un premier temps au siège de la Gestapo de la ville, il est ensuite transféré à la prison de Moulins. Puis, il est dirigé vers le camp de Compiègne avant d'être déporté au camp de Neuengamme près d'Hambourg. Il sera alors affecté au Kommando de travail de Wattenstedt. Il est employé à la fonderie des obus aux usines Hermann-Goering, puis, après un premier séjour à l'infirmerie, aux cuisines du camp. Il est admis définitivement à l'infirmerie en janvier 1945. Il meurt d'épuisement le 3 avril suivant, un mois avant la fin de la guerre et un an à peine après la disparition de son père, Auguste, mort pour la France en Algérie. Henri Vaillant avait trois enfants âgés respectivement de 18, 17 et 6 ans.

Henri est promu capitaine de vaisseau à compter du 1er mars 1945 pour "faits de résistance".

Contrairement à la grande majorité des déportés morts dans les camps, son corps n'a pas été incinéré mais enterré et sa tombe identifiée. En 1949, Licette Lainé décide de faire rapatrier la dépouille de son mari. Les obsèques du capitaine de vaisseau Henri Vaillant sont célébrées le 23 juin 1949 en l'église de Plougonvelin (Finistère) par l'abbé Carlotti un de ses compagnons de déportation. Les honneurs militaires lui sont rendus.

Au cours de ces quatorze mois de déportation, quelques nouvelles ont pu être échangées avec sa famille grâce à l'entremise courageuse d'un jeune travailleur STO, ancien marin, Jean Griffon. Les témoignages ultérieurs d'anciens compagnons de déportation, rares et lents à parvenir du fait de la dispersion finale du camp et de l'extrême état de délabrement physique des rares survivants, ont été apportés par le Père Noël Carlotti et par Monsieur Simon Fieschi. Le docteur Jean Bizien, tout jeune déporté, infirmier au "revier" de Wattenstedt mentionne la présence du commandant Vaillant à l'infirmerie du camp dans son ouvrage "Sous l'habit rayé" (Éditions de la Cité).

Les activités de résistance du capitaine de vaisseau Henri Vaillant restent aujourd'hui très mal connues. Henri était depuis des années un spécialiste du 2e bureau. La discrétion absolue, l'absence de tout document écrit, étaient des règles de sécurité rigoureusement observées. Le commandant Vaillant aurait organisé et dirigé deux réseaux de renseignements dont le réseau SR marine. La totalité de ses liaisons et filières "police" semble avoir été anéantie en un seul coup de filet le 18 juin 1944. La sûreté navale n'a pas été inquiétée.

Le 29 mai 1945, le capitaine de vaisseau Henri Vaillant est cité à l'ordre de l'armée de mer par le général de Gaulle :

"Officier exemplaire, ayant témoigné pendant l'occupation ennemie d'un sens élevé et très pur de son devoir de Français et de militaire.

A rendu les plus grands services à nos organismes de résistance et de renseignements.

Arrêté par la Gestapo le 18 janvier 1944, a été déporté en Allemagne où il a disparu.".

Le 19 août 1944, un témoignage de satisfaction est accordé à la Sûreté Navale, par le secrétaire d'état à la Marine, pour le motif suivant :

"Sous la direction du capitaine de frégate Vaillant (HPA) puis du capitaine de frégate Blouet (JMME), a rendu à la Marine, grâce à l'ardeur, au courage et au tact du personnel d'élite qui la compose, des services considérables, particulièrement du mois d'avril 1943 au mois d'août 1944, malgré les difficultés nombreuses et les risques sérieux qui s'opposaient à son activité".

La DPSD  a donné le nom de "promotion Capitaine de Vaisseau Vaillant" à la promotion d'inspecteurs de sécurité de défense 1989.

Il était Capitaine de vaisseau.
Son unité : Résistance
  • Légion d'Honneur (off.)
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Médaille de la Résistance
  • Médaille du Levant
  • Mérite Libanais (Chev.)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 03 avril 1945.
Son corps repose au cimetière de Plougonvelin
Son décès est inscrit à la commune de Paris (75017)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès
  • Archives familiales de Georges Vaillant (fils du disparu)
  • Service historique de la défense (SHD) de Vincennes
  • Service historique de la défense (SHD) de Toulon

Résistance

En 1940, La France ne peut faire face à l’envahissement de son territoire par l’armée allemande : le gouvernement français capitule et signe l’armistice du 22 juin 1940. Mais, quelques jours avant, le 18 juin, à la

Résistance
6753
Vaillant
Toulon
22 février 1901
DG
179448,179449,179450,179451,179462
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Légion d'Honneur (off.),Médaille de la Résistance,Médaille du Levant,Mérite Libanais (Chev.)
Acte de décès 1946/1076
B 15x21
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