Goulven Marie Corfa
est né le 08 juin 1879 à Kernilis (Finistère (29))
A sa naissance, son père Jean Marie Corfa, 28 ans, est charron à Kernilis, petit village du Finistère Nord, sa mère, Marie Louise Salaun, 32 ans, originaire de Lesneven (29) y est cabaretière. Deux enfants sont déjà nés dans ce foyer : Thénénan né en 1876 et Marie Olive en 1878, qui décèdera à l'âge de 4 ans en 1882.
Goulven Marie grandit à Kernilis mais sa mère décède le 12 février 1883 à l'âge de 36 ans, Goulven n'a que 3 ans et demi. Son père se remarie le 5 novembre 1883 à Kernilis avec Marie Jeanne Riou, originaire de Milizac-Guipronvel. De cette union naît Hervé en 1884, Yves en 1886 et Marie Yvonne en 1888. Mais Jean Marie perd sa seconde épouse le 16 septembre 1889, Goulven n'a que 9 ans et demi. Son père décide de quitter Kernilis où il travaillait avec son frère Hervé, pour vivre à Brest-Lambézellec. C'est dans cette ville que Goulven grandit avec ses trois frères et sa sœur. A la suite de sa scolarité il apprend le métier de forgeron.
A l'âge de 20 ans, il s'engage le 17 mai 1899 pour 5 ans dans la Marine nationale à Brest comme matelot ouvrier mécanicien forgeron au ʺ 2e Dépôt ″ à Brest et commence sa formation sur le cuirassé " Charlemagne " qui appartient à " l'Escadre de Méditerranée " à Toulon le 25 juin 1899. A cette époque, l’empire ottoman perd peu à peu les territoires qu’il occupait depuis des siècles parfois, la Grèce, la Bulgarie, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte n'en font déjà plus partie. La France à qui les grandes puissances ont accordé le protectorat de Jérusalem est en conflit avec le sultan Abdülhamid II qui refuse de céder. Le cuirassé est envoyé à Mytilène en Grèce pour faire pression et accélérer les accords. Goulven Corfa gagne alors ses galons de quartier-maître de 2e classe le 1er octobre 1901. Il est très vite affecté sur le croiseur-cuirassé " Chanzy " de " l'Escadre de Méditerranée " commandé par Frédéric Richard-Foy puis Adolphe Somborn jusqu'au 1er octobre 1902.
De retour à Brest le 5 décembre 1902, il embarque sur le cuirassé " Courbet ". C'est un navire à 3 mâts à voile carrée, focs et beaupré armé d’une batterie d'artillerie lourde. Il quitte Brest et retourne à Toulon, puis revient à Brest. Il est alors promu quartier-maître de 1ère classe le 1er avril 1903 et s'engage de nouveau pour 3 ans le 3 décembre 1903.
Goulven est désigné pour le croiseur " Lavoisier " qui est chargé de la surveillance des pêches en Islande pendant une année, commandé par Henri De Faubourgnet de Montferrand.
Le 22 août 1904 il dépose son sac sur le croiseur " Troude " et cela jusqu'au 5 octobre 1904, date à laquelle il rejoint le " 1er Dépôt " à Cherbourg puis revient à Brest au " 2e Dépôt ".
Il se marie le 26 mars 1905 à Saint Pabu (29) avec Jeanne Adrienne Quéré native de Brest. Ils auront ensemble trois garçons : Francis, Jean-Louis et Victor. Les deux premiers disparaîtront l'un à 24 ans et l'autre à 25 ans de maladie.
Le 22 juin 1906 Goulven embarque successivement sur la chaloupe-canonnière de rivière à roue ʺJacquin " qui est inscrite à la station de l'Annam et du Tonkin pour chasser les pirates, puis sur la chaloupe-canonnière à hélice " Estoc " à Haiphong jusqu'au 16 septembre 1906, date à laquelle il rejoint Toulon puis un peu plus tard Brest. Il est réadmis à Brest pour 3 ans le 20 avril 1907.
Il embarque à Brest sur le cuirassé d'Escadre " Liberté " le 5 septembre 1907 jusqu'au 1 avril 1910.
Il remonte à Brest où, le 12 avril de cette même année, il est affecté sur le croiseur-cuirassé " Edgar Quinet ". Il ne quitte ce navire qu’en août 1913. C’est à bord de ce navire qu’il est promu au grade de second maître le 1er octobre 1910, il n'a pas encore 22 ans.
Après quelques mois passés au " 2eDépôt ", il est nommé sur le cuirassé " Danton " le 30 mars 1914. La Première Guerre Mondiale éclate en août 1914. De décembre 1914 à mai 1915 il participe au blocus de l'Adriatique à bord de la flotte de Méditerranée.
En avril 1916, le " Danton " fait partie de la " 2e Escadre " qui est chargée d’assurer l’approvisionnement et de protéger de la marine austro-hongroise les troupes engagées sur le front des Dardanelles.
Le 19 mars 1917, le " Danton " a quitté Toulon et fait route vers la base française de Corfou, dans l'ouest de la Grèce, pour se joindre au blocus du Canal d'Otrante qui permet aux navires austro-hongrois l'accès à la Méditerranée. (Ce canal est situé entre les côtes albanaises et le talon de la péninsule italienne). Au large de San Pietro, une île au large de la Sardaigne, son bâtiment reçoit une salve de torpilles lancées par le sous-marin allemand U 64, peu après 13 heures 15, le cuirassé
" Danton " coule en 30 minutes. 296 marins sombreront malgré l’aide de l’escorteur " Massue " et du chalutier " Louise Marguerite " Goulven est de ceux-là. Il n'a que 37 ans et laisse dans le chagrin son épouse de 29 ans et ses 3 enfants de 10 ans, 6 ans et 2 ans et demi, qui seront adoptés par la Nation le 9 avril 1919, (le statut de pupille de la Nation est créé le 27 juillet 1917).
Pour son père la douleur est énorme. Il avait déjà perdu 2 jeunes épouses, une fillette de 4 ans, et son fils Hervé était "Mort pour la France" le 2 janvier 1917 au bois de la Lampe près de Nancy, soit 2 mois et demi avant Goulven.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 14-18
Danton
Cuirassé de 18 400 t, type semi-dreadnought, armé de 4 canons de 305 et de 12 canons de 240. Le Danton faisait route de Toulon vers la base française de Corfou dans l'ouest de la Grèce pour se joindre au blocus du canal d'Otrante. Il avait à bord 1 102 hommes et était escorté par un seul torpilleur : Massue. L'U64, capitaine Lt Cdr Robert Moraht, lui expédia une salve de torpilles alors qu'il se trouvait dans le su...