Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Jean-Jacques André Lesieur

est né le 05 août 1918 à Etretat (Seine-Maritime (76))

Jean-Jacques est le fils d'André Charles Marie Lesieur, industriel de la chimie, et de Jane Roulier, son épouse. Il est le cadet d'une fratrie de deux enfants. Il passe son enfance avec sa sœur aînée à Paris 16e, où résident ses parents. En période estivale la famille réside à Étretat en bord de mer où Jean-Jacques dévoile son désir de devenir marin. Jean-Jacques fait ses études primaires et secondaires, dès 1926, en pensionnat chez les pères Eudistes à l'École Saint-Jean de Béthune à Versailles. De 1936 à 1938, il prépare les concours aux grandes écoles à l'Institut Sainte-Geneviève de Versailles.

Il est reçu au concours de "l'École navale" en septembre 1938. A la sortie de l'école il embarque sur torpilleur "Forbin" de la "1re Escadre de la Méditerranée". Son bâtiment est immobilisé, en juillet 1940, à Alexandrie (Egypte) par les forces britanniques. En septembre, Jean-Jacques rejoint les Forces navales françaises libres (FNFL) à Londres où il embarque sur le cuirassé "Courbet". Pour y arriver, il a dû faire un périple par Suez et le cap de Bonne-Espérance.

Enseigne de vaisseau de 1re classe, il embarque de mars à mai 1941 sur le torpilleur "Bouclier". En mai 1941 il embarque sur la corvette "Mimosa" qui assure la protection des convois sur l'Atlantique-Nord : Islande, Terre-Neuve, Halifax, etc. En décembre 1941, il embarque sur la corvette "Aconit", bâtiment sur lequel l'amiral Muselier, commandant en chef des Forces navales françaises libres a hissé sa marque, et qui participe, en compagnie des corvettes "Alysse" et "Mimosa", du sous-marin "Surcouf", au ralliement des territoires de Saint Pierre et Miquelon à la France libre.

En octobre 1942, Jean-Jacques rejoint l'école de canonnage britannique sur le HMS "Excellent" et le HSM "Drake". Après 2 mois à l'État-major de la FNFL, il est nommé, officier en second de la corvette "Commandant Détroyat" qui patrouille le long des côtes africaines. Le bâtiment recueille 239 survivants du paquebot français "de La Salle" et 76 survivants du cargo britannique "Manchester Citizen" coulés par un sous-marin allemand. En février 1944, il embarque sur le torpilleur "Simoun" qui assure l'escorte de convois en Méditerranée.

En août 1944 le torpilleur prend part au débarquement de Provence des Forces alliées. Jean-Jacques obtient sa première citation à l'ordre de la division en août 1945 en ces termes " A fait preuve de courage et d'endurance au cours de la guerre 1939-1945 en effectuant dans des conditions souvent périlleuses trente-neuf mois de navigation en opérations."

La guerre terminée, Jean-Jacques continue à naviguer sur le torpilleur "Simoun" jusqu'en janvier 1946. En mars 1946, il obtient le commandement du dragueur de mines MMS "D 342" de la "34e Division des dragueurs de mines de l'Atlantique" qui effectuent les opérations de dragage le long des côtes de France. Au cours de cet embarquement il est promu lieutenant de vaisseau le 1er décembre 1946. Un témoignage de satisfaction lui est adressé en ces termes "Pour avoir participé au dégagement des grands ports français de l'Atlantique et contribué à la destruction de 100 mines magnétiques et acoustiques dans des conditions difficiles et au prix d'un effort très remarquable par sa continuité et son efficacité." En mars 1947, il embarque comme officier navigateur sur la frégate météorologique "Le Brix" qui est positionnée en Atlantique.

Jean-Jacques reçoit aussi la médaille de la Résistance française par décision du 31 mars 1947.

Volontaire pour servir en Indochine où le corps expéditionnaire français lutte depuis 1945 pour le maintien de ce territoire dans l'empire français, Jean-Jacques est nommé commandant du dragueur YMS "Glycine" (D 332) des Forces maritimes du Mékong en Cochinchine. Il prend son commandement en août 1948 sur le fleuve Mékong. Dès son arrivée il effectue des missions particulièrement actives dans les eaux cambodgiennes de ce fleuve. Il est amené à tirer à plusieurs reprises avec succès sur des groupes de rebelles du Viêt Minh.

Le 21 avril 1949, il est envoyé pour la deuxième fois en soutien du poste d'An Nhon, tenu par une unité de l'armée de terre dans la Plaine de Joncs. Le bâtiment saute sur une mine en un point où les rebelles avaient préparé une très importante embuscade, sur l'affluent du Mékong nommé Thuong, situé à quelques kilomètres au nord du village de Tan Chau, près de la frontière avec le Cambodge. Le bâtiment, très endommagé, coule immédiatement par plusieurs mètres de fond. Les rebelles mitraillent les survivants qui sont tous anéantis, sauf l'officier en troisième.

Jean-Jacques est porté disparu. C'est sa sœur Elisabeth qui est prévenue par les autorités militaires de cette disparition. Elle se souvient de la douleur ressentie durant le trajet pour aller annoncer la nouvelle à ses parents. Pendant quelques années les parents ont été contactés de temps à autre par le Ministère de la Marine pour examiner des photos de camps de prisonniers indochinois pour voir si jamais ils ne reconnaitraient pas leur fils. Ces démarches étaient très douloureuses à supporter pour la famille.

Le 17 mai 1950, Jean-François est cité à l'ordre de l'Armée de mer en ces termes : "Le dragueur Glycine, affecté le 29 mars 1949 aux Forces Maritimes du Mékong, a effectué sous le commandement du Lieutenant de Vaisseau Lesieur une patrouille particulièrement active dans la zone cambodgienne du Mékong, exécutant les 4 et 20 avril des tirs contre les rebelles et assurant avec intelligence et énergie la surveillance fluviale de son secteur.

A sauté sur une mine le 21 avril alors qu'il effectuait pour la deuxième fois une mission de soutien d'un poste isolé en Plaine des Joncs, dans une zone fortement tenue par les rebelles et où avait été montée une très forte embuscade."

Un jugement rendu le 8 juin 1956 par le Tribunal Civil de la Seine déclare constant le décès de Jean-Jacques, avec la mention "Mort pour la France".

Le nom de Jean-Jacques Lesieur est inscrit sur le monument aux morts de la ville d'Etretat, il figure aussi sur le mémorial de l'Ecole Saint-Jean de Béthune à Versailles

Il était Lieutenant de vaisseau.
Son unité : Glycine
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Croix de Guerre TOE avec palme
  • Médaille de la Résistance
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
  • Citation à l'Ordre de la Division
Il est décédé le 21 avril 1949.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Paris 16e (Seine)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

Glycine

48

Dragueur de mines, type YMS (US) 280 tx, ex YMS 18, la Glycine D 332 qui naviguait seule, a sauté sur une mine le 21/04/1949 vers 16h, sur le fleuve Mékong, dans le rach (affluent) Thuong à 11 km dans le Nord-nord-est de Tanchau. Le dragueur a été coupé en deux derrière le bloc passerelle, il a coulé rapidement. Le personnel à l'eau a été mitraillé par des armes automatiques placées sur la berge. 2 officiers et 30 hommes ont été tués ou portés...

Glycine
6917
Lesieur
Etretat
Seine-Maritime (76)
05 août 1918
DG
174149,174150,174151,174152,174153,174154,174155,174156,174157
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Citation à l'Ordre de la Division,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Croix de Guerre TOE avec palme,Médaille de la Résistance
Acte de décès
B 15x21
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