Jean Marie Grall
est né le 08 février 1873 à Taulé (Finistère (29))
Jean Marie Grall est né le 8 février 1873 dans le petit village de Taulé proche de Saint Pol de Léon. Il est le fils de Mathurin Grall, cultivateur et de Catherine Néa, il a un frère et une sœur. On ne connaît que peu de choses sur son enfance sinon qu’il fréquente l’école de Taulé jusqu’à l’âge de 12 ans.et, à treize ans, choisit le métier de marin.
Dans un premier temps et du fait de son jeune âge il est mousse à la pêche, inscrit maritime le 21 avril 1891 sous le numéro 608, il embarque sur les sloops " Jean Marguerite " puis " Marie Olive ". Sa famille suit ses pérégrinations et garde précieusement les cartes postales écrites d'Amérique du Sud.
Dès qu’il en a la possibilité, à 20 ans, le 13 février 1893 il s’engage dans la Marine Nationale. Il suit alors une formation de base à bord du cuirassé "Colbert" puis celle de canonnier à bord de la frégate cuirassée "Trident", puis diverses affectations embarquées à Toulon, Rochefort et Brest. Profitant d’une affectation au 2e dépôt de Brest le quartier-maître Grall épouse le 22 avril 1900 sa cousine Marie Olive Néa. En 1901 il regagne Cherbourg pour un embarquement sur le garde-côte cuirassé "Tonnant", puis deux ans à terre et termine son affectation avec le grade de second maître.
Bien qu'affecté dans les ports français sa carrière se poursuit outre-mer, en 1907 il est sur le croiseur cuirassé "Desaix" qui assure le transport à Sfax en Tunisie des mutins du 17e Régiment d'Infanterie qui ont refusé de porter les armes contre les vignerons du Languedoc. La même année il est sur le"Mytho" transport-hôpital engagé dans la guerre des boxers en Asie. En 1908 réaffecté sur le croiseur cuirassé "Desaix" il participe au sauvetage de l'équipage du transport "Nive" engagé dans la Guerre du Rif et échoué au large de Casablanca après avoir débarqué les troupes du maréchal Lyautey. L'année 1910 le retrouve en Asie, d'abord l'"Achéron" puis le "Styx", canonnière cuirassée qui assura le sauvetage du contre-torpilleur "Takou" échoué dans la baie de Poulo Condor dans la partie méridionale de la Mer de Chine.
Avec le contre-torpilleur "Mousquet" il gagne la Méditerranée avec le grade de maître. Le 1er avril 1914 il est nommé premier maître, affecté sur le cuirassé "Condorcet" basé à Bizerte puis, en 1916, participe à l'affaire d'Athènes à bord du cuirassé "Vergniaud". Dès lors basé à Bizerte Jean Marie Grall fait plusieurs embarquements à bord des patrouilleurs auxiliaires de la flottille des chalutiers de Bizerte "Patrie", "Panther", "Auguste Le Blond". Le 1er janvier 1918 le premier maître Jean Marie Grall prend le commandement du patrouilleur "Saint Jean" chalutier de Boulogne sur Mer réquisitionné au début du conflit, le 27 avril il est tué à la passerelle à l'occasion d'un engagement avec le sous-marin allemand "UB 48".
Décédé en mer le premier maître Jean Marie Grall est inhumé au cimetière de Gammarth dans la baie de Tunis. Il laisse une veuve et quatre enfants. Il est décoré de la médaille commémorative du Maroc avec agrafe Casablanca en 1907, de la médaille militaire par arrêté du 15 juillet 1916 et de la Croix de Guerre, il est chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur par décret du 5 février 1917, cité à l'ordre de l'armée le 30 juillet 1918pour le motif suivant : "Tué glorieusement à son poste de combat au cours d'un engagement avec un sous-marin ennemi"
Il a été déclaré mort pour la France, l'acte en a été transcrit le 24 mai 1918 sur les registres de la mairie de Morlaix. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Morlaix (29).
- Légion d'Honneur (chev.)
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 14-18 avec palme(s)
- Médaille commémorative de la Grande Guerre
- Médaille du Maroc
- Citation à l'Ordre de l'Armée
Saint-Jean
// Pas de naufrage // Historique : le Saint-Jean était un chalutier de Boulogne sur Mer, réquisitionné comme patrouilleur auxiliaire en 1914. Le 17 avril 1918, il a eu un accrochage avec un sous-marin ennemi au cours duquel au moins un marin Jean Marie Grall a été tué. Le Saint-Jean qui faisait partie de la 3e escadrille de Méditerranée occidentale a regagné la Tunisie, sans doute Bizerte. Il a été déréquisitionné en 1919.