Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Joseph Piriou

est né le 22 janvier 1902 à Quimerc'h (Finistère (29))

La famille de Joseph Piriou est originaire des environs de Logonna-Quimerc’h (aujourd’hui Pont-de-Buis-lès-Quimerch - 29) : son père Louis Marie était cultivateur au lieu-dit Ménez-Huré, et sa mère, Françoise, née Suignard, était native de Rosnoën mais habitait Pleyben au moment de leur mariage.

C’est dans cette région, proche à la fois des Monts d’Arrée et de la rade de Brest, que Joseph passe une jeunesse sans problème avec sa sœur Marie Jeanne née le 30 septembre 1907. Il était sans doute résolu à exercer le même métier que son père, mais était aussi attiré par les machines comme l’indique la profession de mécanicien mentionnée à son entrée dans la Marine.

Le 16 février 1922, à l’âge de 22 ans, il est appelé pour satisfaire à ses obligations militaires : il se rend au ῝2e Dépôt des Équipages῞ à Brest et contracte un engagement volontaire de 3 ans (suivront ultérieurement trois autres rengagements de 3 ans, avant admission au cadre de maistrance). Il est alors apprenti marin, reçoit la formation militaire et maritime de base, et, à l’issue, le 1er juin 1922, est désigné pour le cuirassé ῞Jean-Bart῞, intégré dans la flotte de Méditerranée, afin d’y apprendre le métier de chauffeur.

Six mois plus tard, il obtient le brevet élémentaire de cette spécialité, est promu matelot de 1re classe, et, après un court passage en attente de désignation au ῞5e Dépôt῞ à Toulon, il rallie, le 26 janvier 1923, sa nouvelle affectation : la ῝Flottille du Rhin῝.

En effet, en raison des réticences de l’Allemagne à régler les dommages de guerre fixés par le Traité de Versailles, les gouvernements français et belge décident d’occuper la région industrielle de la Rhur pour montrer leur détermination. L’opération débute le 11 janvier 1923, et les éléments de la Marine Nationale qui ont pour mission d’exercer la police de la navigation sur le Rhin reçoivent des renforts en matériels et en hommes. Joseph fait partie de ce contingent.

Il est promu quartier-maître le 1er juillet 1924, une promotion qu’il aurait tant voulu annoncer avec fierté à sa maman, mais on lui a annoncé son décès à Logonna-Quimerc’h le 20 février précédent.

Joseph quitte Strasbourg, port-base de sa flottille, avant la fin de l’occupation de la Rhur (25 août 1925) car il a été désigné le 1er octobre 1924 pour le croiseur cuirassé Condé῝, vieux bâtiment programmé pour être amarré sur la rive gauche du Scorff à Lorient afin de servir de caserne au profit de l’École des fusiliers῞. Cette affectation n’est en fait que provisoire, et des perspectives plus enthousiasmantes pour un jeune marin s’ouvrent à lui.

Le 24 mai 1925, il est affecté sur le croiseur cuirassé ῞Jules Michelet῝ qui vient de bénéficier d’une importante période d’entretien de ses chaudières à Toulon. Le 15 juin, le croiseur est désigné comme bâtiment amiral de la ῝Division Navale d’Extrême Orient῞, composante pour la haute-mer des ῞Forces Navales d’Extrême Orient῝ (῝F.N.E.O.). Compte-tenu des dates respectives de présence à bord des uns et des autres, Joseph a certainement croisé dans les coursives les enseignes de vaisseau Honoré d’Estienne d’Orves et Jean L’Herminier.

Après un trajet vers l’Asie qui a dû être très éprouvant pour le personnel des machines, particulièrement pour les chauffeurs, le bâtiment arrive le 12 août à Saïgon, son nouveau port-base.

De là, il rayonne dans une zone comprise entre le détroit de Malacca et la Manche de Tartarie (détroit reliant la mer d’Okhotsk à celle du Japon) car il s’agit avant tout de montrer le pavillon et d’affirmer sa puissance.

Le 21 mai 1927, ayant accompli deux années de campagne, Joseph rentre en France : il est placé pendant 7 mois en attente d’affectation au ῞2e Dépôt῝ à Brest, ce qui lui laisse un peu de temps pour songer à fonder une famille.

Il épouse, le 11 août 1927, Philomène Le Floc’h, originaire de Lopérec, c’est-à-dire tout près de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h, et qu’il connaissait certainement depuis sa jeunesse. Le mariage a lieu à Bergerac (24), car à l’époque la promise travaillait comme ouvrière dans une usine de cette ville (Au cours de la guerre 14/18 les besoins en munitions étant énormes, les poudreries fonctionnaient jour et nuit ; celle de Bergerac, la plus importante, avait un besoin en main d’œuvre tel qu’elle avait recruté, en partie par l’intermédiaire de la poudrerie de Pont-de-Buis, des centaines de femmes - les hommes étant au front - en majorité bretonnes, dont un certain nombre de jeunes filles âgées entre 16 et 18 ans, et, selon toute vraisemblance, Philomène en avait fait partie. Après la guerre, elle avait dû trouver dans cette usine un emploi stable).

Peu après le mariage, le couple s’installe dans le Finistère, car le 22 décembre 1927, Joseph est désigné pour la ῝Division des Torpilleurs de Brest῞.

Le 13 septembre 1928, un premier garçon, Joseph François, naît à Brest-Recouvrance. Malheureusement, il ne vivra qu’un peu plus de 3 mois. Le couple retrouve alors la sérénité tout près de ses origines, à Saint-Ségal, et un second fils, Robert, y naît le 5 mars 1930.

Le 1er juillet de la même année, Joseph est affecté à l’῞École des mécaniciens/chauffeurspour une formation de 6 mois à l’issue de laquelle il est désigné pour le tout nouveau croiseur-école ῞Jeanne d’Arc῝ au moment où le bâtiment est livré pour essais par les chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire.

Joseph participe à tous ces essais, d’ailleurs assez mouvementés pour les machines, mais ne part pas, le 10 octobre 1931, avec le croiseur pour la 1ere campagne (1931/1932) d’application autour du monde des enseignes de vaisseau ; il est placé au ῝2e Dépôt῞ en attente d’une nouvelle affectation.

Le 15 septembre 1931, un troisième fils, Serge, naît à Saint-Ségal, et, quatre mois plus tard, le second maître Piriou (il a été promu le 1er octobre 1931) rallie la ῞Direction du port de Lorient῝ pour faire partie de l’équipe d’armement du contre-torpilleur ῝Tartu῝ en achèvement aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Nantes.

Le bâtiment étant en état de recevoir un noyau d’équipage pour entrer en armement, Joseph le rallie le 1er juillet 1932. Suit la période des essais avec une mise en service en décembre et un départ vers Toulon où le ῝Tartu῞ est intégré dans l’῞Escadre de Méditerranée῝.

Durant cette affectation, un nouveau garçon, Jean, naît au foyer familial de Saint-Ségal le 19 août 1933. Et quelques mois après, le 16 février 1934, Joseph a la satisfaction d’être admis dans le cadre de maistrance (corps des officiers mariniers de carrière) et de se voir conférer la Médaille militaire (4 juillet 1934) pour la qualité de ses services.

Puis, le 16 juin 1935, il est désigné pour le porte-avions ῝Béarn qui termine, aux Chantiers de La Seyne, une grande refonte commencée en février 1934 et au cours de laquelle, en particulier, de nouveaux équipements destinés à faciliter l’appontage des avions sont installés. Le bâtiment reprend du service actif en novembre 1935 au sein de l’῞Escadre de Méditerranée῝ mais ne donnant pas satisfaction en raison de sa faible vitesse qui gêne son escorte composée de bâtiments potentiellement rapides qui doivent réduire leurs capacités en les rendant vulnérables, il est décidé de l’affecter à Brest où les bâtiments d’escorte sont moins puissants, à compter du 1er octobre 1936. Il participe alors à de nombreuses sorties de l’῝Escadre de l’Atlantique῞, mais sans que son potentiel en tant que porte-aéronef ne soit mis en valeur, si ce n’est par quelques essais d’aviation, comme ceux d’expérimentation du pilotage sans visibilité.

Les deux escadres auront l’occasion de se réunir au large de Brest le 27 mai 1936 au cours d’une revue navale présidée par monsieur Gasnier-Duparc, alors ministre de la Marine.

La dernière tournée à laquelle Joseph participe conduit le bâtiment en croisière de printemps de l’῞Escadre de l’Atlantique῝ au Portugal et au Maroc en mai/juin 1938.

Puis, il débarque du ῝Béarn῞ le 21 août 1938 pour attendre, pendant 7 mois, au 2e Dépôtune nouvelle affectation.

Cette désignation tombe le 1er avril 1939 : ce sera le ῞Dunkerque῝ qui a été admis au service actif deux ans auparavant. Bâtiment amiral de l’ ῝Escadre de l’Atlantique῞ sous la férule de l’amiral Gensoul, le cuirassé effectue jusqu’en avril 1940 de nombreuses missions d’escorte (en particulier le retour du croiseur ῞Jeanne d’Arc῝ des Antilles, le transit du croiseur ῝Plutonjusqu’à Casablanca, le transport d’une partie de l’or de la Banque de France jusqu’à Halifax au Canada …) et accomplit plusieurs déploiements conjoints avec la flotte britannique y compris avec le cuirassé ῞Hoodportant la marque de l’amiral Somerville, qu’il retrouvera en juillet 1940 en de toutes autres circonstances.

Le 3 juillet 1940, l’escadre française encore appelée ῞Force de raid῝ est au mouillage de Mers el-Kébir, en rade d’Oran. Churchill déclenche l’opération ῝Catapult῞ pour « se saisir de la flotte française ou la neutraliser dans tous les ports de guerre où elle se trouve ». Cette attaque est complétée le 6 juillet, pour le ῝Dunkerque῞, par des raids d’acharnement d’avions torpilleurs.

Le second maître Piriou a été tué lors de l’opération du 3 juillet.

Il a été cité à l’ordre de l’Armée de Mer pour le motif suivant :

« Mort courageusement à son poste de combat, le 3 juillet 1940, au cours de l’attaque du DUNKERQUE par des forces navales adverses ».

En 1944, il a été nommé au grade de chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur, à titre posthume : les insignes de chevalier ainsi que la Croix de guerre 39/45 ont été remis en son honneur à sa famille à Saint-Ségal.

Le nom de Joseph Piriou, Mort pour la France, est gravé sur le Monument aux Morts de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h.

Il était Second-maître chauffeur.
Son unité : Dunkerque
  • Légion d'Honneur (chev.)
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 03 juillet 1940.
Son corps repose au cimetière de Mers el-Kébir (Algérie)
Son décès est inscrit à la commune de Saint-Ségal (29)
Document portant la mention MPLF : Nomination dans l'ordre de la légion d'honneur
  • Service Historique de la Défense (Brest)
  • Mairies de Pont-de-Buis-lès-Quimerc’h, Lopérec, Saint-Ségal

Dunkerque

Dunkerque001

Le cuirassé Dunkerque était tête de série des cuirassés rapides. Il avait été construit à l'arsenal de Brest à partir de 1932, alors que son sister-ship le cuirassé Strasbourg avait été construit aux Ateliers et Chantiers de la Loire à Penhoët, à partir de 1934. Cette série de cuirassés comprenait le Dunkerque et le Strasbourg. Ils avaient été programmés pour remplacer les cuirassés France, et O...

Dunkerque
6969
Piriou
Quimerc'h
Finistère (29)
22 janvier 1902
GE
174309,174310,174311,174312
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Légion d'Honneur (chev.)
Acte de décès 1941/29
C 12x17
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