Louis François Théréné
est né le 03 août 1905 à Brest (Finistère (29))
Il est le fils de Louis Marie Théréné qui finira sa carrière de marin comme maître principal mécanicien, titulaire de la Légion d’honneur et de Louise Marie Françoise Corre qui habitent tous deux rue Fautras à Brest.
A l’époque de son engagement dans la Marine, Louis est chaudronnier en cuivre. Recruté comme apprenti marin, il arrive au corps le 4 octobre 1921 et s’engage pour 5 ans à la mairie de Lorient le 5 janvier 1922. A sa sortie de "l’Ecole des mécaniciens" Il est inscrit sur la liste de recrutement de la classe 1921 dans le canton de Brest. Le 1er avril 1923, après 18 mois de formation , il devient matelot mécanicien de 1ere classe. A cette date, il embarque sur le "Magellan", ponton école des apprentis mécaniciens , annexe de "l’Armorique", où il parfait sa formation , ce qui lui vaut une promotion rapide , il est quartier-maître mécanicien le 15 octobre 1923. La Marine a dû repérer en lui une recrue de qualité car il poursuit sa formation à "l’Ecole des mécaniciens chauffeurs".
Par la suite, il embarque, le 1er octobre 1924,sur le cuirassé "Provence" qui appartient à "la 1èredivision de la 1ère escadre". Durant cette affectation, il est promu second maître, il n’a pas encore 20 ans. Le 19 juin 1925, il est affecté successivement sur deux torpilleurs le "Somali" et le "Touareg" qui appartiennent tous deux à "l’Escadre du nord". Il va débarquer le 1er avril 1926 pour intégrer "l’Ecole des mécaniciens" de Toulon où il va compléter encore une fois sa formation jusqu’au 13 janvier 1927. A cette date, il embarque sur le croiseur "Strasbourg" jusqu’au 1er juillet 1927, il est alors promu au grade de maître mécanicien. Après un court séjour au "2e dépôt " à Brest, il embarque sur le "Mulhouse " croiseur de 2e classe, ancien bâtiment allemand reçu au titre des dommages de guerre. Il va rester sur ce bâtiment 17 mois , jusqu’au mois de janvier 1929, c’est à son bord qu’il est promu cadre de Maistrance le 1er avril 1928. Le 4 octobre 1927, il épouse à la mairie de Levallois Perret Madeleine Bunout, ils auront trois enfants. Son premier fils, Jean-Louis, naît le 4 juin 1928 à Brest. Il est alors affecté au CMM à Paris jusqu’au 15 décembre 1931 ; durant cette affectation il est promu premier maître mécanicien. Après un nouveau court séjour au dépôt à Brest, il part en campagne le 1er février 1932 et rejoint Saïgon, sa famille le suit et son deuxième fils ,Yves, va y naître. Il reste au Vietnam jusqu’au 3 mars 1935. Louis rentre de campagne à Toulon puis regagne le "2e dépôt "à Brest où il restera jusqu’ au 1er octobre1935. A cette date il retrouve "l’Ecole des apprentis mécaniciens" à Lorient probablement comme formateur. C’est le poste qu’il occupe jusqu’à la déclaration de guerre en septembre 1939. Du 6 septembre 39 au 1er juillet 1940 , il est affecté au centre des Fusiliers-marins de Lorient. La chute du port de Lorient , malgré la tentative de le défendre menée par l’amiral Penfentenyo, est acquise. La kriegsmarine occupe le port, l’arsenal et son personnel jusqu’en 1944.
Marins et soldats français obéissent à une proclamation allemande qui les invite à se rassembler sur la place d’armes. Ils forment un long défilé de 5500 à 6000 hommes vers un camp à Pont Scorff puis à Hennebont. Beaucoup de ces marins sont transférés en Allemagne, c’est sans doute ce à quoi fait allusion une lettre à sa femme par laquelle il cherche à la rassurer. Mais un certain nombre de ces hommes est gardé sur place avec le statut de prisonnier de guerre en Frontstalag ou en congé de captivité pour faire fonctionner le port et l’arsenal de Lorient. C’est le sort qui est réservé à Louis François. Maître principal depuis le 1er avril 1940, il est affecté au centre administratif du 3e dépôt à partir du 1er juillet 1940 jusqu’à la date de sa mort le 23 août de la même année.
Ce jour-là Louis Théréné est à bord du "Montjoie" qui vient de charger les déblais de la ville de Rochefort et se dirige vers le large pour vider son chargement. Le chaland heurte une mine qui touche l’arrière du bateau, celui-ci explose, les trois hommes des machines sont tués et parmi eux Louis François Théréné. Le reste de l’équipage est secouru par un bateau de pêche. Il venait d’être libéré du camp de prisonniers d’Hennebont 4 jours auparavant. Son corps sera retrouvé à Larmor Plage le 23 août 1940. Ses trois enfants , en effet, une fille, Madeleine va naître après son décès , sont pris en charge par la Nation.
- Légion d'Honneur (chev.)
- Médaille Militaire
- Médaille Coloniale - Maroc
Montjoie
Navire de servitude, chaland-porteur à vapeur du port de Lorient. Après la prise de la ville par les Allemands et la capitulation française, le navire continue ses activités portuaires avec un équipage français. Le 23 août 1940, après avoir chargé des déblais de la drague Ville de Rochefort, le Montjoie a fait route vers le large par le chenal de Port-Louis pour vider son chargement à la mer. Après avoir croisé deux vedettes (dragueurs de...