Jean Hector Henri Hubert Aubert, communément appelé Hector, est né à Saint Pierre, sur l'île de la Martinique, le 6 juin 1887. Son père Auguste Adolphe, originaire de la Drôme, est professeur au lycée de St Pierre, où il s'est lié d'amitié avec des collègues. Sa maman, née Marie Louise Laugier, veille à l'éducation des aînés, Gustave, 11ans, et Louis Henry Charles, 5 ans. Un quatrième garçon, Max Augustin, viendra un an plus tard compléter la fratrie.

Est-ce l'appel du large, né de la vie insulaire, ou simplement le désir de servir la patrie ? Charles, Hector, et Max, deviendront tous les trois officiers de marine.

Cependant, la famille regagne la métropole, et Jean Hector Henri Hubert passe avec succès les épreuves de la première partie du baccalauréat à la Faculté des lettres de Poitiers le 31 juillet 1903, à l'âge de 16 ans.

Le jeune diplômé s'inscrit ensuite comme élève de marine au lycée de Toulon, afin de préparer l'entrée à l'Ecole navale, où il est admis le 1er septembre 1905, ainsi que son frère Max. Ils obtiendront tous les deux une bourse avec trousseau.

Doué pour les lettres, les langues et la physique, Jean Hector laisse à ses professeurs le souvenir d'un élève sérieux et travailleur, original quoiqu'un peu timide, qui progresse régulièrement.

En juillet 1907, il obtient une bourse d'équipement pour se former sur le croiseur-école "Duguay-Trouin". Il est aspirant de 2e classe le 5 octobre de la même année, et de 1re classe un an plus tard, avec un rattachement au port de Lorient.

Le 1er janvier 1909, l'aspirant Aubert embarque sur le cuirassé "Jauréguiberry", puis est désigné pour remplacer un officier de l'aviso "Vaucluse". Il effectuera sur ce navire un an de campagne hydrographique à Madagascar (du 25/04/1909 au 14/06/1910), au cours de laquelle il contractera une fièvre paludéenne et une anémie tropicale, qui le contraindront à plusieurs mois de convalescence.

Le 5 octobre 1910, il est nommé enseigne de vaisseau, puis rattaché en 1911 au port de Lorient. Après un embarquement en 1912 sur le cuirassé "République", il suit en 1913 une formation d'officier torpilleur. Le voilà officier breveté.

Un de ses instructeurs écrit à son propos : "Officier de quart sérieux - manoeuvre avec coup d'oeil, calme et décision".

Il embarque sur le cuirassé "Gaulois" au 1er janvier 1914, puis sur le cuirassé "Bouvet".

Le 18 mars 1915, devant Tchanak dans le détroit des Dardanelles, le jeune officier disparaît avec son bâtiment éventré par une mine.

Il sera cité à l'ordre de l'armée navale : "Chef de la tourelle arrière du "Bouvet", a soutenu son feu de la façon la plus remarquable pendant le combat du 18 mars 1915 ; est mort à son poste."

La croix de guerre attribuée à titre posthume sera remise à la femme de son frère Charles, domicilié au manoir de Penanrun à Lambézellec (Brest).

L'association recherche la famille ou toute personne susceptible de fournir des informations (lettres, photos...) concernant ce marin.