Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Sidi-bel-Abbès - Paquebot

Sidi-Bel-Abbes001
Large Oran
20 avril 1943

LeSidi-Bel-Abbesest un paquebot lancé en 1929 dans le cadre des fêtes qui marquaient le centenaire de la présence française en Algérie. Il appartenait à la Société Générale des Transports Maritimes (SGTM) et assurait la liaison entre Oran et Marseille.

Caractéristiques :

   Longueur: 112,2m - Largeur : 15,3 m -   Tirant d’eau : 7,1 m -   Jauge : 4422 tonneaux

   Tonnage 2278 tpl - Vitesse : 16,5 noeuds

Deux hélices et deux cheminées - Equipage : 96 hommes Armement de guerre : deux pièces de 90 mm à l’avant et à l’arrière - 4 mitrailleuses de 13,2 mm pour la défense anti-aérienne.

Réquisitionné comme beaucoup de bateaux de commerce au début de la Seconde Guerre Mondiale pour assurer le transport des troupes, il était commandé par le commandant Jules Besançon. Il est à noter qu’il était dans le port d’Oran lors de l’attaque des bâtiments français par la flotte anglaise à Mers el Kebir le 3 juillet 1940.

Le 18 avril 1943, à 16h00, le ῍ Sidi-Bel-Abbes appareille le de Casablanca à destination d’Oran (Algérie) avec à son bord le drapeau et la quasi-totalité du 4e régiment des tirailleurs sénégalais et 206 civils. Avec l’état-major réglementaire, tirailleurs, sous-officiers, officiers, 972 hommes au total auxquels il faut ajouter 206 passagers et 105 hommes d’équipage, Il transporte en outre 50 tonnes de munitions et 500 tonnes d’huile. Au niveau de Gibraltar il est intégré à un convoi formé de 9 colonnes de 42 navires de tous types, espacées de 200 mètres, escorté par des navires de guerre U.S. Le 20 avril 1943 le temps est brumeux et la visibilité mauvaise, à peine 250 mètres. A 6h45, le convoi passe devant le Cap Falcon, proche d’Oran, qu’il devait atteindre vers midi. Alors que les hommes se réveillent, retentit le signal d’alerte. Les opérations de mise en place s’effectuent dans le calme et, pour la plus grande partie de l’encadrement, sans conviction ; en effet pour eux, l’alerte n’est qu’un exercice semblable aux nombreux exercices des jours précédents. Cependant, à ce moment, un pétrolier du convoi, le ῍Michigan῍ est touché de plein fouet par une première salve de 2 torpilles tirée par le sous-marin allemand U.565 commandé par le lieutenant de vaisseau Franken et coule. Deux minutes plus tard, le sous-marin tire une seconde salve sur le ῍ Sidi-Bel-Abbes l’une des torpilles touche la cale avant, sous la ligne de flottaison, provoquant une énorme explosion. Le stock de munitions et d’huile est en feu, des flammes d’une hauteur de 200 mètres se dressent vers le ciel ; la passerelle avant est détruite et l’équipage décimé. La partie avant s’enfonce dans les flots puis la partie arrière où s’étaient réfugiés les survivants, après s’être dressée à la verticale, s’enfonce à son tour. En 3 minutes, le paquebot disparaît, sur les 1287 marins, tirailleurs, passagers, 834 disparaissent. L’équipage ayant disparu, les rescapés sont livrés à eux-mêmes, privés de canots de sauvetage détruits par l’explosion, se jettent à l’eau dans l’espoir d’être sauvés par les autres navires du convoi, mais ils ne savent pas que dans la marine existe une consigne : on n’expose pas d’autres navires au feu ennemi, ceux-ci doivent donc poursuivre leur route.

Seul le pétrolier ῍Lorraine῍, commandé par l’enseigne Saugeron, va enfreindre cet ordre, ralentir quelques instant ses moteurs, et larguer à la mer quelques uns de ses canots avant de rejoindre le convoi. De nombreux survivants, grièvement blessés, brûlés, affaiblis ou ne sachant pas nager perdent la vie. Les premiers secours arrivent à 10 heures du matin. L’U565 échappe à la traque et réussit à prendre la fuite, il sera coulé l’année suivante en rade du Pirée. On retrouve 100 corps aux îles Abibas où on a construit un cimetière. Les rescapés au nombre de 453 sauvés par deux corvettes anglaises ῍ Fox Trott ῍et ῍Stella Carina῍ et les chaloupes du῍ Lorraine ῍sont conduits à l’hôpital Baudens d’Oran

Trois marins, parmi d’autres, s’illustrent particulièrement au cours de ce naufrage, les matelots Pierre Franseschi, Joseph Berdocchi et Pierre Boccardi qui cèdent le morceau d’épave auquel ils étaient accrochés à des camarades affaiblis, ils vont payer de leur vie leur acte héroïque, ce qui leur vaudra la croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume.

25 officiers sur 41, 77 sous-officiers sur 234, 662 tirailleurs sur 907 manquent à l’appel. Quant à l’équipage, 8 officiers sur 10 et 65 membres d’équipage sur 95 ont payé de leur vie l’attaque du sous-marin allemand.

Un monument est érigé à Oran à la mémoire du 4e régiment de tirailleurs sénégalais.

Ce naufrage a marqué durablement les esprits de part et d’autre de la Méditerranée. Un ex-voto du ῍ Sidi-Bel-Abbes figure à Notre Dame de la Garde à Marseille. Ce naufrage est classé parmi les 60 naufrages les plus meurtriers du XXe siècle.

Sources :

Ce récit  paru dans la revue « Marine Marchande »
doit beaucoup à M. Alain Croce, ainsi qu’à Philippe Gallin

 

 

http://exode1962.fr/exode1962/en-savoir-plus/ 

http://souvenirfrancaisdun.free.fr/articles.

Stele-Sidi-Bel-Abbes002
Paquebot
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