Lucien Louis Alphonse Hersant
est né le 20 août 1898 à Chartres (Eure-et-Loir (28))
Fils de Hersant Alphonse Marie, jardinier, et de Yvon Alice Christiane Octavie, repasseuse, Hersant Lucien naît et grandit à Chartres (28) avant de déménager à Clichy (92). Il est le seul garçon d’une fratrie de cinq enfants.
Après sa scolarité il suit une formation de chaudronnier.
Le 11 septembre 1915 il s’engage pour sept ans dans la marine Nationale. Il rejoint le "5e Dépôt des équipages de la flotte " de Toulon, puis est placé en subsistance à bord de la frégate cuirassée désarmée "Couronne" transformée en caserne de "l’Atelier central de la flotte ".
Il est matelot de 2e classe, classé mécanicien en raison de sa formation.
Le 4 février 1916 il est affecté sur le croiseur protégé " Friant " stationné à Douala dans le cadre de la prise de contrôle du Cameroun par la France.
Le 23 septembre 1916 il rallie le " 1er Dépôt des équipages de la flotte" de Cherbourg.
Le 16 novembre 1916 il est affecté sur le "Coucou", ex chalutier armé en patrouilleur pour le conflit et appartenant à la "Flottille de chalutiers de la Manche".
En 1917 il embarque sur le torpilleur d’escadre "Doxa", bâtiment saisi à la Marine Royale Hellénique par la France lors des évènements d'Athènes en décembre 1916. Ce torpilleur est rattaché à la "2e Escadre de la Mer Egée" au sein de la "1ère Armée navale". Il assure en Méditerranée centrale la protection des transports de troupes et des navires de commerce.
Le 27 juin 1917 le "Doxa", en compagnie du torpilleur "Fronde", appareille de Messine (Sicile) à destination de Navarin (Grèce). Ils escortent les navires de commerce "California" et "Saint Barnabé."
Vers 21 h 30, à la hauteur de Reggio-de-Calabre, le "Doxa" est torpillé par le sous-marin allemand UB 47. Il coule par l'arrière et disparaît en quelques minutes faisant 33 victimes dont le commandant.
La "Fronde" qui se trouve à l'avant du convoi fait demi-tour et se porte aussitôt sur les lieux sauvant 42 hommes. Il est probable que la torpille qui a coulé le "Doxa" était destinée au Saint-Barnabé.
Lucien fait partie des disparus, il laisse une famille dans la douleur, laquelle est déjà endeuillée par le décès de son papa un an auparavant. Sa petite sœur, âgée de sept ans, adorait son grand frère, elle aura beaucoup de mal à se remettre de cette disparition et gardera sa photo sur son chevet jusqu’à sa mort à presque cent un ans.
Hersant Lucien est mort pour la France.
Il est décoré de la médaille militaire avec l’inscription suivante :
" Mort pour la France le 27 juin 1917. Glorieusement disparu en mer lors de la perte du torpilleur d’escadre Doxa".
Ce torpilleur d’escadre est cité à l’Ordre de l’Armée en ces termes :
" Le torpilleur Doxa a assuré pendant plusieurs mois la protection de nombreux transports et bâtiments de commerce et a disparu avec une bonne partie de son équipage dans la nuit du 27 au 28 juin 1917, torpillé par un sous-marin ennemi. "
- Médaille Militaire
: Comptes courants de la solde équipage fournis par les SHD Cherbourg et Toulon ;
Rôle d’équipage fourni par SHD Brest ;
Archives de Paris concernant le registre d’engagement ;
Site « histormar-net » relatant la fin du Doxa.
Photos : famille.