Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Jacques-Louis Tuffigo

est né le 15 février 1920 à Saint Pierre Quiberon (Morbihan (56))

Jacques est le fils de Louis Tuffigo et de Rose Alphonsine Henry, son épouse. Jacques est l'aîné d'une fratrie de quatre enfants : Maxime Alfred (1926-1944), combattant des Forces françaises de l'intérieur, mort pour la France au fort Penthièvre à Saint Pierre Quiberon, torturé et exécuté avec 59 camarades le 13 juillet 1944, et deux sœurs, Jacqueline Florestine (1921-1939) et Marie Louise Alexine. Jacques passe son enfance en famille au lieu-dit Kerbourgnec, commune de Saint-Pierre Quiberon (Morbihan (56)). Il y fait sa scolarité.

A 19 ans, il s’engage dans la Marine nationale pour une durée de cinq ans. Il est incorporé le 9 novembre 1937 au "3e Dépôt des équipages de la flotte " à Lorient, comme matelot de 2e classe sans spécialité sous le matricule n° 1395 L 37. A l’issue de sa formation maritime le 7 décembre 1937, il va suivre le cours de spécialité fusilier à "l’École des fusiliers" implantée à Lorient (Morbihan (56)). Nommé matelot de 1re classe breveté fusilier, le 1er juillet 1938, et après un bref séjour au "3e Dépôt des équipages", il embarque le 20 septembre 1938 sur le croiseur "Algérie" de la "1re Division de croiseurs", basée au port de Brest. Le 1er août 1939, il est nommé quartier-maître de 2e classe fusilier. A la déclaration de guerre contre l’Allemagne, le croiseur "Algérie" se trouve au port de Dakar (Sénégal). Le 25 octobre 1939, le croiseur arraisonne le cargo allemand "Santa-Fȅ". En mars 1940, le Croiseur "Algérie" transporte une partie de l’or de la banque de France de Toulon à Halifax (Canada).

Le 18 mars 1941, Jacques débarque du croiseur, et après un cours séjour au "5e Dépôt des équipages" à Toulon, il rejoint le "Dépôt des équipages" de Casablanca au Maroc. Le 1er mai 1941, il est affecté à "Défense contre avions" du Port de Casablanca. Le 1er janvier 1942, il est promu quartier-maître de 1re classe. Le 10 octobre 1942, il rejoint "l’Unité Marine" à Alger (Algérie).

Le 7 novembre 1942 a lieu le débarquement en Afrique du Nord des "Forces anglo-américaines", nommée Opération Torch. Le 8 novembre, les combats entre les "Forces anglo-américaines" et les "Forces armées françaises" restées aux ordres du gouvernement français de Vichy provoquent de nombreux affrontements au Maroc et en Algérie.

Le cessez-le-feu du 10 novembre et l’occupation des principales bases militaires françaises par les Américains aboutissent à un accord signé le 13 novembre 1942 par l’Amiral français Darlan et le Général américain Eisenhower. L’accord signé le 7 décembre 1942 par l’Amiral Darlan, le Général Eisenhower et le gouverneur Boisson de l’Afrique occidentale française, mentionne que les ports, bases aériennes et flottes sont mis à la disposition des Alliés. Les drapeaux de toutes les nations nouvellement alliées flottent sur toutes les bases militaires d'Algérie, du Maroc et de l'Afrique occidentale française.

Le 13 mai 1943, Jacques Tuffigo signe un engagement dans les "Forces navales Françaises Libres" (FNFL), matricule n° 11 110-FN-40. Il rejoint le 14 août 1943 le "1er Régiment de fusiliers marins", intégré à la "1re Division de la France Libre", qui vient d'être positionnée à Casablanca (Maroc) pour recevoir des armements neufs et équipements de "l'Armée américaine". Le "1er RFM" reçoit des chars et auto-mitrailleuses pour constituer une unité de reconnaissance articulée selon les règles de la Cavalerie. Les trois escadrons du régiment sont formés avec des chars blindés, des voitures de reconnaissances blindées armées de mitrailleuses, d'engins chenillés blindés tractant un canon antichar, d'obusiers chenillés avec un canon et de voitures légères armées d'une mitrailleuse, de camions transport de troupe. La "1re DFL" reste à Casablanca jusqu'au mois avril 1944 et se consacre à l'entraînement militaire. Jacques est désigné chef de la voiture Half-Track formant poste de commandement du lieutenant de vaisseau Brasseur Kermarrec, commandant le 3e Escadron du 1er RFM.

 La "1re Armée française", comprenant plusieurs divisions, dont la "1re DFL", et le "1er RFM", débarque à Naples en Italie. Dès le 12 mai, débute la bataille d'Italie (Garigliano du 11 au 12 mai 1944, Montefiascone le 10 juin, et Radicofani du 16 au 18 juin, puis la libération de Rome. Jacques Tuffigo est promu au grade de second maître fusilier le 1er juin 1944.

Le 16 août 1944, sous le commandement du capitaine de corvette de Morsier, le "1er RFM" débarque en Provence à Cavalaire, à la tête de la "1re DFL". Après les combats pour la libération de Toulon et d'Hyères, l'unité remonte le Rhône, et atteint Lyon le 3 septembre.

Du 8 au 10 septembre 1944, le "1er RFM" et la "1re DFL" libère la Ville d'Autin (Saône-Loir) après de violents combats contre des Forces allemandes remontant du sud de la France.

Le 12 septembre 1944, à Saulieu (Côte d'Or), le "1er RFM", prend contact avec des éléments de la "2e Division blindée", qui assure la flanc-garde de l’armée du Général Patton des Forces alliées. La première liaison entre les "Forces alliées de Dragon", débarquées en Provence, et celles "d’Overlord", débarquées en Normandie, est réalisée. La "1re DFL" poursuit son avance en direction des Vosges, en passant par Dijon (Côte d'or). Le "1er RFM" occupe une ligne de front entre Villersexel (Haute-Saône) et Médière (Doub). Le commandant du "1er RFM" installe son PC à Rougement. Les escadrons libèrent les villes et villages d'Esprels, de Lyoffans, Palante, Andornay, Clairegoutte, et Magny-Jobert, en faisant de nombreux prisonniers.

C'est au cours de ces engagements du 29 septembre 1944, alors que la voiture Halftrack de commandement se trouve près du carrefour de Lyoffans, le second maître Jacques Tuffigo, est gravement blessé au ventre par un éclat d'obus. Il est déjà très affaibli par la perte de sang, lorsqu'il est embarqué dans l'ambulance. Il est transporté à "l'Ambulance chirurgicale légère" de la "1re DFL" stationnée à Villersexel, où il décède dans la soirée.

L'acte de décès de Jacques est dressé le lendemain à "l'Ambulance chirurgicale légère". L'acte de décès est transcrit le 16 février 1945 à la mairie de la commune de Saint Pierre Quiberon. Le corps de Jacques, après avoir été inhumé temporairement au cimetière de Villersexel, a été rapatrié en Bretagne, et inhumé dans la tombe familiale au cimetière de la commune de Saint Pierre Quiberon.

Par décision du 10 août 1944, le second maître Tuffigo Jacques est cité une première fois à l'ordre de l'Armée en ces termes : " Beau type d'officier marinier fusilier, intelligent et avisé. Magnifique conducteur d'hommes. S'était déjà fait remarquer au cours de la campagne d'Italie par son esprit d'initiative. A trouvé le mort face à l'ennemi le 29 septembre 1944 à Lyoffans." Cette citation comporte l'attribution de la Croix de guerre, avec palme.

Par décret du Ministre des Armées du 7 septembre 1946, portant concession de la Médaille Militaire, le second maître Tuffigo Jacques, est décoré de la Médaille militaire à titre posthume. Il est cité une deuxième fois à l'ordre de l'Armée en ces termes : "Chef de la voiture de reconnaissance poste de commandement du 3e Escadron du 1er RFM n'a cessé de servir avec courage, initiative et compétences au cours des campagnes d'Italie et de France ; Magnifique officier marinier fusilier, ayant beaucoup d'ascendants sur son équipage, auxiliaire précieux du Commandant d'Escadron. A trouvé une mort glorieuse à son poste de combat en septembre 1944 dans les Vosges. Déjà cité."

Le cours de brevet élémentaire à "l'École des fusiliers marins" de Lorient, session de juin à novembre 2003, porte le nom de "Cours SM Tuffigo".

Le nom de Jacques Tuffigo est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Saint-Pierre Quiberon. Il est aussi inscrit sur le monument érigé à "l'École des fusiliers marins" de Lorient à la mémoire des marins des unités de fusiliers marins tués à la guerre 39-45. Il est aussi inscrit, avec les noms de quatre autres marins du "1er RFM", sur une plaque commémorative apposée dans la commune d'Andornay (Haute-Saône), à la mémoire des marins du "1er RFM" tués pour la libération de la France dans le secteur de Villersexel.

Après la guerre, la famille Tuffigo, malgré la douleur d'avoir perdu les deux fils dans la lutte pour la libération de la France, et une fille décédée de maladie, a le courage de reprendre la vie courante à Saint Pierre Quiberon avec toujours en tête ces souvenirs d'évènements tragiques.

Il était Second maître.
Son unité : Fusiliers marins FNFL – 1940-1945
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée
Il est décédé le 29 septembre 1944.
Son corps repose au cimetière de Saint Pierre Quiberon
Son décès est inscrit à la commune de Saint Pierre Quiberon
Document portant la mention MPLF : Acte de naissance 5/1920

Fusiliers marins FNFL – 1940-1945

Ecusson

Le "1er Bataillon de fusiliers marins" (1er BFM) est créé le 17 juillet 1940 à bord du croiseur "Courbet" à Portsmouth. L'amiral Muselier en confie le commandement au capitaine de corvette Détroyat.

Après une période d'entraînement à Aldershot, le bataillon...

Fusiliers marins FNFL – 1940-1945
184674
Tuffigo
Saint Pierre Quiberon
Morbihan (56)
15 février 1920
H1
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Médaille Militaire
Acte de naissance 5/1920
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