Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Roland Marcel Karmann

est né le 12 décembre 1934 à Sarralbe (Moselle (57))

Roland Marcel, fils de Willybald Jacques (22 ans, employé de bureau à la SNCF) et de Joséphine Schwartz (20 ans sans profession) passe une partie de sa jeunesse jusqu’en 1952 à Keskastel (Bas-Rhin) en compagnie de ses frères et sœur : Willibald Hellmuth (1932), Anita Mathilde (1941) et Yves Eugène (1949).

En 1953, suite à la nomination de chef de gare de son papa, la famille s’installe à Sarralbe (Moselle) au 81 route de Strasbourg. A contrario Roland lui, rien qu’en regardant un avion voler, son mantra est déjà : “Un jour, moi aussi, je serai pilote“ et ce désir n’aura jamais de cesse.

Il fréquente d’abord le cours complémentaire de Sarre-Union puis celui de Sarralbe. Excellent élève, toujours passionné d’aviation, ses professeurs le poussent dans cette voie. Et c’est ainsi qu’après l’obtention de son brevet élémentaire (BEPC) en 1951, il passe avec succès, le 6 décembre de la même année, les tests psychotechniques à la profession de pilote d’aéronavale.

Dès lors à 17 ans, Roland s’engage dans la marine nationale pour cinq ans, sous le matricule N° 14549-T-51 à compter du 17 décembre 1951. Il suit dans un premier temps durant deux mois de classe, une formation générale au “ Centre de Formation d’Hourtin“ (Gironde) avant d’être dirigé, selon son vœu le plus cher, vers l’“école de formation des pilotes et navigateurs de la B.A.N Saint Mandrier“ (Var). Il est alors matelot de 3è classe.

Après de nouveaux tests poussés et des cours de pilotage intensifs, Roland atteint son graal en 1952 et déclare avec fierté à ses parents, ses frères Willy et Yves et sa sœur Anita : “Ce matin j’ai touché une belle prime…“. L’année suivante tous ses efforts sont récompensés par sa promotion au grade de second maître pilote. A présent son rêve de gamin devient réalité, le ciel s’offre à lui.

Il se familiarise aux commandes des avions écoles biplaces “Stampe“ et “T 6“ et écrit encore à ses parents : “Une séance de pilotage nous met en joie et nous fait oublier les peines quotidiennes“ ou encore : “piloter est le plus beau métier du monde“.

Roland connaît alors dans le cadre de sa formation et de spécialisation la plupart des aérodromes français situés à Lartigues, à Tlemcen et Oran (Algérie), à Bizerte (Tunisie), à Dakar (Sénégal) ou à Khouribga (Maroc). Affecté à l’“Escadrille 51 S“, elle-même basée à Khouribga, il est breveté pilote aéro et promu, le 1er juin 1954. Il a alors 20 ans.

En l’espace de 3 ans, il connaît 3 escadrilles : la “51 S“ à Khouribga du 11/10/52 au 1/12/53 où il est promu quartier maître de 2è classe le 11/10/1953, “la 57 S“ à Lartigues du 1/12/53 au 1/08/54 où le 26 juillet 1954 Roland reçoit la merveilleuse mention de “pilote de chasse“ et la “54 S“ à Hyères du 1/08/54 au 1/08/55.

Le 1er août 1955, rattaché à la “14è Flottille de chasse“ de la base aéronavale de Karouba (Tunisie), sa carrière prend alors de la hauteur. Sa qualification opérationnelle se poursuit sur le porte-avions l’“Arromanches“, “comprenant le vol aux instruments, les différents types de tirs, la préparation aux missions de guerre et sa formation de chef de patrouille. Voler sur le “Corsair“, véritable avion de chasse, est le rêve de tout jeune pilote et l’aboutissement d’une longue et parfois pénible période de formation“. Le “Corsair“, ce redoutable chasseur américain requiert un pilotage très pointu. Utilisé pendant la guerre du Pacifique, il s’est fait connaître ensuite dans la série télévisée “Les têtes brûlées“.

Le 1er janvier 1955, pour l’ensemble de son travail, il se voit attribuer, le “mérité“ Brevet Supérieur Technique (BST). En 1956, Roland se retrouve embrigadé dans l’affaire du canal de Suez. La “14 F“ embarquée sur les porte-avions “Arromanches“ et “La Fayette“ reçoit comme mission, de bombarder les aéroports égyptiens et ses pilotes deviennent alors des pilotes de guerre. Le 5 novembre, la formation dans laquelle se trouve Roland reçoit l’ordre de porter assistance au lieutenant Donald Mills, un pilote anglais qui, touché par une roquette s’est éjecté de son “Sea Hawk“. Ceci valu à la “14 F“ la croix de guerre des TOE (Théâtre d’Opérations Extérieures) avec étoile de bronze.

Pour Roland, la décision N° 33 du 7 mai 1957, précise dans la citation suivante à l’ordre de la brigade : “Pour sa brillante conduite des opérations d’Egypte, du 31 octobre au 7 novembre 1956, en particulier en assurant le 5 novembre la protection d’un pilote britannique abattu à l’intérieur des lignes ennemies qui a pu, grâce à cette section, être sauvé par la suite“. Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures (T.O.E) avec étoile de bronze et de la médaille commémorative des opérations du Moyen Orient.

Après ces faits, il rejoint l’Algérie où il totalise encore de nombreuses heures de vol en service commandé. En effet, les “ Corsairs“ s’envolent régulièrement de Télergma pour exercer un “droit de suite“.

Roland, motivé par cette carrière exceptionnelle, ne se fait pas prier pour signer un rengagement de trois ans, qu’il signe le 1er février 1957 à Bizerte.

En août 1957, il miroite une permission de 60 jours pour retrouver sa famille et ses amis mais le destin en a décidé autrement. Le dimanche 21 juillet 1957, aux commandes de son “Corsair F4 U“, rentrant d’une mission de bombardement sur le massif de Nementcha dans le sud algérien, Roland s’écrase à proximité de la piste d’atterrissage de Telergma/Oued Seguin, sous les yeux de son camarade de promotion et de chambrée, Bernard Puren qui avoue : “ qu’il gardait toujours de son ami, le souvenir d’un chic type, ayant marqué son entourage par son calme et sa sérénité“. Qualités essentielles pour un pilote effectivement !!!

 De même, son commandant le Lieutenant de vaisseau Kremer le présente comme : “Jeune pilote de chasse très doué et unanimement apprécié par l’état-major et les gars de l’escadrille…Roland a déjà rejoint, dans sa 22è année, le paradis des pilotes“.

En témoignage, Roland reçoit, en date du 7 octobre 1957, une nouvelle citation à l’ordre de l’armée de mer pour le motif suivant : “Jeune second-maître pilote exceptionnellement doué pour le vol et enthousiaste de son métier, chef de patrouille à l’entrainement a conduit avec succès de nombreuses missions de maintien de l’ordre en Algérie, a trouvé la mort le 21 juillet 1957 au retour d’une mission de bombardement dans le Nementcha. Totalisait 918 heures de vol dont 31 de nuit et 30 heures de vol de guerre en 17 missions“. Cette citation comporte l’attribution de la médaille militaire et de la croix de la valeur militaire avec palme.

Son nom figure sur la plaque commémorative 1939-1945 de la mairie de Sarralbe et à Hyères (83) au mémorial de l’aéronautique navale.

Il était Second maître de 2e classe.
Son unité : Flottille 14F
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre TOE avec étoile
  • Croix de la Valeur militaire avec palme
Il est décédé le 21 juillet 1957.
Son corps repose au cimetière de Sarralbe
Son décès est inscrit à la commune de Télergma/oued-seguin
Document portant la mention MPLF : Acte de naissance

Lettres de la famille

Coupures de journaux locaux

Flottille 14F

14F-Corsair-F4U

La 14F vit le jour à la fin 1952 lorsque les premiers pilotes rejoignirent les USA pour un stage sur Corsair. A la mi-janvier 1953, les premiers F4U-7 équipaient la flottille portant les couleurs françaises. Un an plus tard, désignée pour l'Indochine, la 14F s'embarqua sur un avion de transport, sans ses armes, mais avec ses bagages. Sur place, le personnel de la flottille fit connaissance avec les AU-1 Corsair prêtés par les Américains, diffé...

Flottille 14F
184723
Karmann
Sarralbe
Moselle (57)
12 décembre 1934
H1
NULL
Il a été décoré : Croix de Guerre TOE avec étoile,Croix de la Valeur militaire avec palme,Médaille Militaire
acte de naissance 1934/4
C 12x17
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