Centre Siroco - Ecole de spécialité
A la fin de la seconde guerre mondiale, toutes les infrastructures du port de Lorient sont détruites. L’école des fusiliers ne peut pas s’installer à Lorient où elle était établie avant la guerre. La Marine nationale décide alors d’implanter l’école des fusiliers au Cap Matifou en Algérie, où elle dispose d’une base navale qui peut être opérationnelle rapidement. Le cap Matifou est situé à une vingtaine de kilomètres d’Alger ; il ferme la baie du même nom à l’est. La Marine est présente en ce lieu depuis le milieu du 19e siècle, où subsistent diverses installations militaires, dont un fortin et un lazaret. En 1941 la Marine nationale y logeait ses chantiers de jeunesse. A la suite du débarquement des troupes américaines en Algérie en 1942, des unités des forces françaises libres occupaient les lieux : une compagnie de l’infanterie coloniale et une compagnie de marins.
Dès juillet 1945 est créé le "Centre Siroco" au Cap Matifou. Il comprend :
Un centre de formation maritime pour tous les marins engagés et conscrits, d’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie) incorporés dans la Marine nationale;
L’école des fusiliers qui a pour mission de former tous les personnels de la spécialité.
Pour réaliser sa mission le centre dispose de nouveaux bâtiments pour accueillir l’état-major, l’encadrement des cours et les personnels permanents. D’autres bâtiments sont construits pour recevoir les stagiaires. Les terre-pleins, les falaises et les plages situés aux alentours sont aménagés pour l’entraînement des stagiaires. Les embarcations nécessaires à la formation maritime sont amarrées au port La Pérouse, qui dispose aussi d’un quai où les bâtiments de débarquements peuvent accoster.
En 1956, à la suite de l’insurrection en Algérie et la création de la "Demi-brigade de fusiliers marins" (DBFM), un centre d’instruction des relèves (CIR) est créé au "Centre Siroco". Ce centre d’instruction est destiné à former rapidement en six semaines tous les personnels, quelle que soit leur spécialité autre que fusilier, les personnels rappelés, réservistes, ou engagés, homme d’équipage et gradés, disponibles en métropole qui seront affectés à la sortie du stage, soit à la DBFM de Nemours, soit dans les compagnies de protection des ports, bases et établissements de la Marine en Algérie. Tous les deux mois plus de 500 stagiaires sont ainsi formés et certifiés fusilier.
Vers la fin de chaque session de stage, le "Centre Siroco" participe à une opération dans le djebel, conduite par l’état major du général commandant le secteur d’Alger. Ces opérations sont toujours dangereuses pour les apprentis fusiliers, encore inexpérimentés, qui subissent le baptême du feu avant leur affectation dans les unités combattantes. Le commandement est conscient des risques encourus. Ce risque est considéré comme un excellent élément d'instruction. A plusieurs reprises l’adversaire très aguerri fait subir de nombreuses pertes humaines, en particulier lors de l’opération du 23 juillet 1957 au djebel Taoudet, et lors de l’opération du 3 juin 1960 au djebel Guergour.
En juillet 1962, le "Centre Siroco" est dissout. L’école des fusiliers est de nouveau implantée au port de Lorient, sur la rive gauche du Scorff, en la commune de Lanester (56).