Doris - Sous-marin
Au début de la seconde guerre mondiale, en 1939, la France ayant la responsabilité du théâtre méditerranéen, c’est en Méditerranée que sont basés la plupart de ses sous-marins. Au début de l’année 1940, dans le but d’empêcher l’Allemagne de s’approvisionner en fer suédois transitant par le port de Narvik en Norvège, l’amirauté française donne son accord à son homologue britannique pour détacher des sous-marins, basés à Bizerte, dans des bases anglaise de la mer du nord, et de les placer sous commandement britannique. C’est ainsi que le sous-marin Doris (capitaine de corvette Favreul), de la série des sous-marins de deuxième classe de 600 tonnes, construit pas les chantiers Schneider (Chalon-sur-Saône), mis en service en 1930, rallie en avril 1940, la base d’Harwich, en compagnie d’autres sous-marins et du ravitailleur Jules Verne.
Le 19 avril, la Doris, en compagnie de l’Orphée (autre sous-marin français de 600 tonnes mis en service en 1933), appareille pour une première mission de surveillance devant Helgoland, une île au sud-est de la mer du nord, abritant une base sous-marine allemande. Mais ces deux bâtiments, en avarie de diesel pour le premier et de moteur électrique pour le second, doivent abréger leurs patrouilles.
Devant l’imminence de l’invasion de la Hollande par les troupes terrestres allemandes et d’un débarquement par la côte, la Doris, bien que toujours en avarie (jugée non majeure par les autorités, ne la dispensant pas d’un retour en activité) reçoit l’ordre, le 7 mai, d’appareiller en compagnie d’un autre sous-marin français l’Amazone et du bâtiment britannique HMS Shark, pour patrouiller devant la côte hollandaise dans une zone où opèrent d’autres bâtiments français et britanniques. Dans la nuit du 8 au 9 mai, peu après 23h00, la Doris, naviguant en surface, vraisemblablement pour recharger ses batteries, est torpillée par le sous-marin allemand U-9.
Il n’y eu aucun survivant de l’équipage du sous-marin Doris, soit 45 hommes, dont 4 officiers, y compris le commandant, 9 officiers-mariniers, 15 quartiers-maîtres, 14 matelots et 3 marins de l’équipe de liaison britannique, dont un officier.
L’épave de la Doris a été découverte en 2003, à 26 m de fond par deux plongeurs hollandais, MM. Ton Van der Sluijs et Hans Van Leeuwen, au point 52° 47’ N, 3° 49’ E. La position exacte de l’épave a été déterminée par le chasseur de mines français Cassiopée en novembre 2003.
Le 16 juillet 2004, a eu lieu une cérémonie en mer au-dessus de l’épave à bord du patrouilleur français Pluvier, accompagné par le sous-marin Dolfijn de la Marine hollandaise ; puis à Brest, le 27 novembre, en présence des familles des marins disparus.
Sources :
(Sources :1 - L’histoire du naufrage de la Doris ;
2 – « Les sous-marins français des origines (1863) à nos jours » d’Henri Le Masson – Editions de la Cité)