Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

René Gustave Désiré Durand

est né le 12 octobre 1895 à Cayenne (Guyane (973))

Fils de Gustave Marius Durand, surveillant militaire au bagne de Cayenne, et de Marie-Agathe Léopoldine Lanne, René Gustave Désiré Durand naît le 12 octobre 1895 à l’Île Royale, au large de Cayenne, où il passe son enfance.
Il a deux frères : son aîné, Marcel Edmond Frédéric, né en 1893, trouvera la mort en 1918 dans les Ardennes. Seul le plus jeune, Albert Charles Gaston, né en 1898, échappera aux combats guerriers et survivra jusqu’en 1961.

René s’engage dans la Marine nationale le 2 juin 1914 pour une durée initiale de 5 ans (matricule : 231-V2-Cayenne). Avec le grade de matelot de 1ère classe breveté chauffeur, il termine son contrat à l’issue de la grande guerre, en septembre 1919.

Il exerce ensuite son métier de mécanicien, du début des années 1920 à 1929, dans la Marine marchande entre les ports du Havre et de New York.

Au Conquet, le 5 février 1921, René épouse Jeanne Françoise Jestin (1897/1954). Ils s’établissent au Havre puis à New York où vit Louise, la sœur de Jeanne, qui a épousé un GI américain à l’issue de la grande guerre. A leur retour au Conquet, naît leur fille unique Renée Yvette Anne (1928/2015).

En avril 1929, René embarque en qualité de mécanicien graisseur à bord du baliseur "Georges de Joly", livré cette année-là à la France en réparation des destructions opérées en territoire français occupé durant la guerre 1914-1918 et affecté à la subdivision des phares et balises de Brest.
René reste sur ce navire jusqu’en décembre 1941 date à laquelle il rejoint le baliseur "Émile Allard".

Depuis septembre 1941, le baliseur "Émile Allard" assure ses fonctions à la station de Brest. Le baliseur a en charge près de 700 km de côtes. L’équipage est composé de 14 hommes d’équipage dont fait partie René Durand. Le navire est régulièrement réquisitionné par la marine allemande. Durant ces périodes il arbore le pavillon de la Kriegsmarine.

Le 14 avril 1943, le baliseur "Émile Allard" fait route vers Brest après avoir vérifié la position des bouées du chenal du Four (Carte).Peu après 16h00, alors que le navire sous les ordres du capitaine Le Cornec de Paimpol vire la tourelle des Vieux Moines (photo), des vrombrissements emplissent le ciel. Plusieurs attaques britanniques ont déjà eu lieu (Juillet 1942-"Émile Allard", Avril 1943- "Enez Eussa"). Tous à bord espèrent que le pavillon français qui flotte à l’arrière du bâtiment et les couleurs fraîchement peintes sur son avant et sur le pont suffiront à assurer leur protection.

Le "Émile Allard" essuie pourtant un mitraillage de la part des avions de la Royal Air Force (RAF) suivi d’un largage de bombes. Une bombe frappe la passerelle du navire, une seconde pénètre dans le compartiment machines. Trois hommes sont de quart près des moteurs. Le second mécanicien  François Demazières et le graisseur René Durand sont tués sur le coup. Seul, Marcel Schnorr, grièvement blessé, parvient à s’extraire du local et décède le soir même à l’hopital maritime de Brest.

 

Le secrétaire d’Etat à la marine et aux colonies a cité à l’ordre de la marine marchande l’équipage du baliseur "Emile Allard" perdu en mer à la suite d’une attaque aérienne le 14 avril 1943 pour le courage, le sang froid et les qualités professionnelles dont ils ont fait preuve au cours du naufrage de leur bâtiment. 2 blessés, 3 morts sur un effectif de 14 hommes et à titre particulier : René Durand, matricule : Brest 1855, graisseur qui a trouvé la mort à son poste."

La presse locale, soumise à la censure de l'occupant ne souffle pas mot de la perte du navire pour ne pas avouer aux alliés et à la population les failles de la défense du port du Ponant. Aucun hommage direct n’est rendu aux victimes. La commune du Conquet perd dans ce drame deux de ses enfants, entraînant une profonde affliction parmi la population.  
La mort de son père a provoqué chez sa fille, Renée, alors âgée de 15 ans, un séisme dont elle ne s’est jamais remise. Le deuil, sans dépouille mortelle, n’a jamais été fait à tel point qu’elle refusera d’inscrire son père au mémorial « Aux marins » car cela aurait signifié qu’elle reconnaissait sa mort. Elle a cependant laissé à ses propres enfants la liberté de le faire après son décès.

Son unité : Emile Allard
  • Citation à l'Ordre de la Marine Marchande
Il est décédé le 14 avril 1943.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Le Conquet (29)
Document portant la mention MPLF : Acte de décès

Emile Allard

baliseur_emile_allard-11_0

Le baliseur Émile Allard (47m x 9.3m, 474t brut) est construit en 1933 au Havre par les Chantiers Augustin Normand (un baliseur est équipé pour placer ou relever les bouées et ravitailler les phares). C’est l’ingénieur des ponts et chaussées Émile Allard (1818- 1892) qui a donné son nom au bâtiment. Appartenant au service des Ponts et Chaussées (ancien Phares et Balises), il est basé Jusqu'en 1940, à la station de Dun...

Emile Allard
9435
Durand
Cayenne
Guyane (973)
12 octobre 1895
HF
180921
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de la Marine Marchande
Acte de décès 1943/31
D 11x15
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