François Pierre Wendlinger
est né le 02 juin 1919 à Seppois-le-bas (Haut-Rhin (68))
Né le 2 juin 1909 à Seppois-le-bas (Haut-Rhin), François Pierre Wendlinger dit "Le Frantz", est le fils de Eugène et de Léonie Buckmann son épouse. Deuxième enfant du couple, il a une sœur, Madeleine et deux frères, Charles et Eugène. A la suite du décès de sa mère en 1916, son père décide d'installer la famille à Pont de Roide dans le Doubs où il vient renforcer le contingent des ouvriers chargés de traiter les aciers dont ont besoin les "Usines Peugeot". En 1918, son père se remarie et de cette union naissent un demi-frère, Raymond, et une demie-sœur, Fernande.
François Wendlinger travaille comme ouvrier aux "Usines Peugeot" puis à l'aube de ses 21 ans, il est incorporé dans la Marine nationale au "5e dépôt" de Toulon qu'il rallie le 15 avril 1930 comme matelot de 2e classe sans spécialité.
Deux mois et demi plus tard, il est affecté sur le croiseur de 10 000 tonnes "Tourville" qui effecuera une croisière d'instruction aux Antilles d'octobre 1930 à janvier 1931. Titulaire d'un certificat de bonne conduite avec la mention "Exemplaire", il quitte le service actif dans la marine le 15 avril 1931 et se retire à Bourguignon, cité des Gorges, situé dans le canton de Pont de Roide.
Le 1er mai de la même année, il épouse Berthe Preney, née le 11 février 1914, et de leur union naissent deux enfants : Pierre en 1932 et Marie Louise dite "Bilou" en 1933.
Il est rappelé dans la marine en 1934 en rejoignant la "1re escadre" pour effectuer une période d'exercice en temps de paix du 18 juin au 9 juillet.
Quelques jours avant la déclaration de guerre de la France à l'Allemagne, François est mobilisé. Il rejoint le "5ème dépôt" de Toulon le 30 août 1939 et embarque immédiatement sur le cuirassé "Bretagne". Lors de l'attaque menée le 3 juillet 1940 par la flotte anglaise contre les bâtiments français basés à Mers-el Kébir, le "Bretagne" est coulé et François est porté disparu.
Mort pour la France à l'âge de 31 ans, il est cité à l'Ordre du Corps d'Armée avec la mention suivante "Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat".
Son fils Pierre, âgé de 8 ans au moment de la disparition tragique de son père, en fit récemment le portrait suivant avant de décéder :
- " "Le Frantz" était connu dans tout le canton de Pont de Roide. En effet il s'adonnait à de nombreux sports : boxeur amateur, gymnaste, footballeur, pratiquant l'escrime et surtout nageur de grande classe. Des aptitudes physiques doublées d'un caractère intrépide, casse-cou dans l'âme, n'ayant peur de rien, affrontant les pires dangers, lui ont permis de réaliser de nombreux exploits (plongeons spectaculaires et artistiques, nage en hiver sous la glace, séances de canot sur le Doubs en crue, etc.) et quelques actes de bravoures (il a retrouvé le corps d'un jeune garçon noyé et coincé sous une vanne). Il pratiquait également le patinage. Il savait faire rire "la galerie" par des clowneries de toutes sortes.
Sur le plan moral, il faut noter sa grande bonté, toujours prêt à aider les autres et d'une très grande gentillesse.
En février 1940 à la fin de sa dernière permission, au moment du départ… il nous a dit "Je ne sais pas si je reviendrai" Sa belle mère lui répond "mais sur votre gros engin vous ne risquez rien" (elle pensait au cuirassé), "oui c'est sûr dit-il sauf si les bombes tombent sur la soute. Alors tout sautera et on ne retrouvera plus rien et plus personne…" Quelle prémonition !
Le plus beau souvenir que je garde de mon père c'est lorsque en 1936 après le défilé pour les congés payés mon père m'a montré le texte de la "déclaration universelle des droits de l'Homme" en me disant "mon petit c'est ce qu'il y a de plus important pour la vie. N'oublie jamais ça ! "
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Citation à l'Ordre du Corps d'Armée
Bretagne (cuirassé)
Bretagne : cuirassé construit à Brest en 1916. Après la capitulation signée par le maréchal Pétain, pour éviter qu'elle ne tombe entre les mains des Allemands, Churchill décide de détruire la flotte française qui stationne à Mers-el-kébir (6 km d'Oran) : opération Catapult. Les négociations entre les amiraux Somerville (anglais) et Gensoul (Français) échouent...