Guy Marcel Gransart
est né le 27 août 1941 à Arboucave (Landes (40))
Guy naît le 27 août 1941 à la ferme Fêt à Arboucave, commune proche de Mont-de-Marsan dans le département des Landes (40). Il est le fils de Jacques Alphonse Louis Gransart, mécanicien, et de Louise Odette Dumartin, mécanographe, son épouse. Il est second d’une fratrie de trois enfants. Il passe son enfance et fait sa scolarité à l'école primaire d'Arboucave.
Dans sa famille il se fait remarquer par sa douceur et son intelligence. Adolescent, il participe aux camps de jeunes en Belgique organisés par l’abbé de la paroisse. Puis il suit ses parents à Paris où son père exerce la profession de mécanicien. Sorti de l’école technique Saint-Roch de Paris avec son certificat d’aptitude professionnel de radio-électricien, il commence sa vie professionnelle à la compagnie française de radio. Il est célibataire et domicilié chez ses parents, 12 Rue du Commerce, Paris 15e.
A 20 ans il est appelé dans la Marine nationale pour effectuer son service militaire. Il est incorporé le 1er mai 1961 au "Centre de formation maritime d’Hourtin" (Gironde) comme matelot de 3e classe sans spécialité, sous le matricule n° 31801 T 61.
Après deux mois de formation maritime, il est désigné pour le "Centre d’instruction des réserves de Siroco", à Matifou, près d’Alger (Algérie) pour suivre une formation accélérée de fusilier. A l’issue de son stage en août 1961, il est nommé matelot d’équipage de 2e classe, certifié fusilier, et affecté, à la "Demi-brigade de fusiliers marins" (DBFM) qui a pour mission de sécuriser le secteur de Nemours (Algérie).
Il est en poste au 3e bataillon qui a pour mission d’assurer l’étanchéité de la frontière dans ce secteur. Ce bataillon comprend 3 compagnies, réparties dans de nombreux postes. La 31e compagnie a son poste central à "Gabriel" et les sections sont réparties à "Gabriel", "Allazetta", et "Méchour". Guy fait partie d’une section en poste à "Gabriel". Ce poste situé à quelques centaines de mètres du barrage électrifié, est formé d’une enceinte triangulaire, construite en bordure d’un plateau dominant la vallée du Kiss. A chaque angle est construit un blockhaus, dont le plus haut à l’ouest forme le poste central. Au sommet du blockhaus principal, une plate-forme est disposée avec un projecteur, des jumelles, des moyens de communications, et d’un canon de 20 mm.
Les marins de la compagnie effectuent des patrouilles à pied de jour (la Lessive), des embuscades et des patrouilles de nuit en véhicule blindé le long du barrage électrifié (la Herse). Des marins des sections sont en permanence sur le terrain le jour et la nuit pour harceler les rebelles qui tentent de franchir la frontière. Ils effectuent de nombreuses opérations de garde et de surveillance de jour et de nuit depuis la tour du poste.
Depuis quelques mois les postes reçoivent des obus de mortier de 80 mm tirés depuis le Maroc sans avoir la possibilité de riposter. Quand le vent souffle les impacts d’obus sont éparpillés autour du poste. Une protection en béton armé a été construite au dessus de la plate forme d’observation pour protéger les personnels, sauf au droit du canon de 20 mm qui dispose de sa propre protection.
Dans la nuit du 15 au 16 novembre 1961, alors que Guy vient de prendre son service de garde sur la plate-forme, un obus éclate sur le parapet de la tour. L’officier en second de la compagnie, l’EV Genève, qui se trouvait à ce moment là sur la plate-forme à la conduite des opérations et le matelot Guy Gransart, chargeur du canon, sont mortellement blessés; le second maître Dreumont, tireur au canon, est blessé également mais il est partiellement protégé par le blindage du canon. L’acte de décès de Guy est dressé le 16 novembre 1961 à la mairie de la ville de Nemours (Département de Tlemcen), et transcrit le 21 novembre 1961 à la mairie du 15e arrondissement de Paris (Seine). Il est rectifié le 26 janvier 1962 pour ajouter la mention "Mort pour la France" (Décision du ministre des armées n° 936-MA-DPC7-MA du 8 janvier 1962).
Son corps est rapatrié en métropole et inhumé dans le caveau familial à Arboucave.
Guy est cité à l’ordre de l’armée de mer par décision du 21 décembre 1961 (publiée au bulletin officiel, page AI - 77), en ces termes :
"Affecté à la 31e compagnie de la demi-brigade de fusiliers marins depuis le 20 août 1961 comme voltigeur, le matelot d’équipage Gransart Guy a effectué de très nombreuses patrouilles en avant et le long du barrage franco-marocain montrant en toute occasion de réelles qualités de combattant.
Dans la nuit du 15 novembre 1961, sous un violent harcèlement au mortier le matelot Gransart, chargeur au canon de 20 m/m, a été mortellement blessé à son poste de combat".
Cette citation comporte l’attribution de la Croix de la valeur militaire avec palme. Il est titulaire de la Médaille militaire, à titre posthume par décret du 21 mars 1962 (publié au JO du 28/03/1962).
Le nom de Gransart Guy Marcel est inscrit sur le mémorial AFN du département des Landes à Pontonx-sur-l’Adour et sur le mémorial AFN de la ville de Paris au cimetière du Père Lachaise.
- Médaille Militaire
- Croix de la Valeur militaire avec palme
- Médaille commémorative des opérations de sécurité et de MO AFN
DBFM Demi-Brigade de Fusiliers Marins
En mars 1955, à l’issue du vote favorable du parlement, le gouvernement décrète l'état d'urgence en Algérie. Un an plus tard, le 16 mars 1956, les pouvoirs spéciaux sont donnés aux forces armées ; et les décrets relatifs à organisation territoriale et à l'envoi des appelés du contingent en Algérie pour assurer le « maintien de l'ordre », sont publiés. En outre, le parlement vote la loi sur l'allongem...