Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

François Le Houerou

est né le 30 juillet 1919 à Plougonven (Finistère (29))

Fils de Louis Marie, artisan couvreur, et de Marie Louise Prigent, François passe son enfance entouré de ses trois frères Emile, Armand et Albert et sa sœur Jeanne, dans le quartier de Coz Castel à Plougonven petite commune proche de Morlaix (29).

Il fréquente l’école St Bernard de son village, puis apprend le métier de couvreur qu'il pratique dans l'entreprise familiale sous la direction de son père.

François s’engage volontairement dans la Marine nationale pour 5 ans le 2 juin 1938 au "2e dépôt de Brest" en tant que matelot de 2e classe non breveté.

 Le 11 juin de cette même année il embarque sur le cuirassé "Paris" jusqu’au 1er octobre. D'octobre 1938 à janvier 1939 il est successivement affecté sur le cuirassé "Courbet" puis sur le croiseur cuirassé "Duquesne". Le 1er janvier 1939 François est certifié matelot de 2e classe breveté canonnier.

Il est affecté sur le torpilleur "Alcyon" au début de cette même année 1939. Au cours de cet embarquement il est successivement  promu matelot de 1re classe le 1er janvier 1940, puis quartier-maître de 2e classe le 1er aout 1940. Le 1er juillet 1942 François est promu quartier-maître de 1re classe.

En septembre 1942  les négociateurs alliés s’accordent pour désigner Casablanca, Oran et Alger comme cibles pour le débarquement en Afrique du Nord, nom de code "Opération Torch".

Le 8 novembre 1942, l' "Opération Torch" est lancée. Une force aéronavale anglo-américaine d'une supériorité écrasante entreprend la destruction systématique des moyens militaires Français d'Afrique du Nord pour préparer le débarquement des troupes alliées.

 Les navires Français au mouillage et les installations militaires du port de Casablanca subissent alors un bombardement massif par les unités de la "Western Task Force" commandées par le général Patton.

Le 8 novembre 1942 à 09h00, la "2e escadre légère" française, composée de torpilleurs et de contre-torpilleurs dont le torpilleur "Alcyon", sort du port de Casablanca et se met en formation de combat.

A l'extrémité de la jetée, le Père Lenner, l'aumônier du  cuirassé "Primauguet", bénit chaque navire qui sort de la passe.

Le chef du poste central d'artillerie du torpilleur "Alcyon", Bommelaer, est au côté de François Le Houerou lors de ce tragique épisode, il relate les faits et témoigne  de l'attitude de François  durant l'engagement dans une lettre envoyée à la famille en janvier 1945 :

"….Le 8 novembre 1942, l' "Alcyon" appareille de Casablanca avec la "2e escadre légère" pour s'opposer au débarquement américain. La journée se passe en engagement contre des forces américaines d'une supériorité écrasante et dès midi l' "Alcyon" demeure le seul bâtiment de la 2e escadre apte au combat.

Etant chef du poste central d'artillerie, j'ai passé dans ce poste toute la période du combat en compagnie de votre fils dont la compétence technique et le tranquille sang-froid avaient toujours fait mon plus précieux auxiliaire…vers 16 heures l' "Alcyon" est attaqué par deux vagues d'avions mitrailleurs qui neutralisent en quelques minutes ses moyens de combat et font une quarantaine de blessés dont votre fils….Nous réussissons à regagner Casablanca à faible vitesse et à évacuer nos blessés graves, votre fils, les premiers moments de douleurs, passés ne profère plus une plainte tout en conservant sa lucidité et en cherchant à aider ses camarades blessés qu'on évacuait avec lui dans des conditions précaires…".

Le lieutenant de vaisseau Marie également présent sur l' "Alcyon" le 8 novembre 1942 écrit au père de François  en janvier 1945 :

"…Je servais moi-même sur l' "Alcyon" le 8 novembre 1942 et je tiens à vous dire l'estime que j'avais pour Le Houerou et la peine que m'a causée sa perte… "Quartier-maître canonnier d'une valeur technique  et morale exceptionnelles…" dit sa citation ; et, certes, pendant un an j'avais pu apprécier ces qualités que son dévouement et sa bonne humeur rendaient encore plus précieuses.

Je comprends trop bien, Monsieur, la peine profonde qu'a dû vous causer la perte d'un fils dont vos soins avait fait un garçon d'élite…

La certitude que la dignité de sa vie et l'absolution reçue le matin du combat lui ont assuré une mort de chrétien vous sera, j'en suis sûr, une précieuse consolation…"

Dans la nuit du 8 au 9 novembre 1942, François âgé de 23 ans est grièvement blessé par une rafale de mitrailleuse tirée d'un avion allié. Evacué vers l'hôpital de Casablanca il y décède le 9 novembre, dans le courant de nuit "…muni des secours de la religion…".

 Il repose au cimetière  militaire de Ben Sick près de  Casablanca.

L'annonce du décès de François plonge sa famille et sa jeune fiancée dans une profonde et cruelle douleur. Le mariage des deux jeunes gens  était prévu peu de temps après ce tragique épisode.

Le corps de François  est rapatrié en 1948. Lors de la cérémonie, l'évocation de l'entrain, du courage et de l'abnégation de ce valeureux marin ravive le chagrin mais aussi la légitime fierté de ses proches.

François Le Houerou est cité à titre posthume à l'ordre de l'Armée de mer par ordre n°22 en date du 15 décembre 1942 pour le motif suivant :

 "Mortellement blessé à son poste de combat, a donné l’exemple d’un grand courage, soutenant le moral de ses camarades blessés pendant un combat inégal".

Il était Quartier-maître de 1re classe.
Son unité : Alcyon
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 09 novembre 1942.
Son corps repose au cimetière de Plougonven (29)
Son décès est inscrit à la commune de Plougonven(29)
Document portant la mention MPLF : Etat Signalétique et des Services

Alcyon

Alcyon-01

Ce torpilleur de 1800 t, long de 107,2 m, large de 9,91 m et d’un tirant d’eau de 4,24 m, mis sur cale aux Forges et Chantiers de la Gironde (Bordeaux) en février 1925, lancé en juin 1926, a été mis en service en décembre 1929. Son système de propulsion composé de 3 chaudières et de 2 turbines pouvait développer près de 31000 cv sur 2 hélices, pour une vitesse maximale de 33,5nd. Son système de combat comprenait des canons, des grenadeurs, des...

Alcyon
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Le Houerou
Plougonven
Finistère (29)
30 juillet 1919
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Il a été décoré : Médaille Militaire,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
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