Jean Pierre Pierrès
est né le 26 août 1888 à Trédarzec (Côtes-d'Armor (22))
Jean Pierre Pierrès est né le 26 août 1888 à Trédarzec, petite commune des Côtes d'Armor (22), qu'Ernest Renan mentionne dans ses "Souvenirs d'enfance et de jeunesse". Proche de Tréguier, Trédarzec fait actuellement partie de la communauté de communes de Lézardrieux.
C'est le fils de François Marie, laboureur instruit, qui a signé l'acte de naissance de son fils, et d'Anne Marie Le Chaffotec, journalière, 20 ans seulement à la naissance du petit Jean Pierre. D'autres enfants viendront ensuite agrandir la fratrie.
Après une scolarité sans histoire à Trédarzec, le jeune homme est appelé sous les drapeaux, le 22 octobre 1908.
Il ne partira toutefois servir son pays qu'un an plus tard : devenu orphelin de père et de mère, il bénéficie d'un sursis d'un an, afin de s'occuper de ses jeunes frère et sœur.
Il délèguera d'ailleurs la totalité de sa modique solde à son oncle paternel, Yves Marie Pierrès, afin de l'aider à subvenir à leurs besoins.
Trédarzec n'est pas si éloigné de Paimpol, un des principaux ports de pêche de la Manche, et c'est vers la pêche que se dirigera Jean Pierre. Il embarquera d'ailleurs comme matelot sur le "Gand" durant sa période de sursis.
Incorporé à Brest, il naviguera 11 mois durant sur le croiseur cuirassé "Marseillaise", de novembre 1909 à octobre 1910.
Démobilisé, il retourne au cabotage, et embarque le 1er octobre 1910 à Nantes sur le vapeur "Indre", qu'il quittera à Rotterdam en avril 1912 après différentes périodes de navigation.
Confirmé dans sa vie professionnelle, il aborde également une étape importante de sa vie privée. Le 3 novembre 1911, il épouse à Hengoat (22), qui deviendra sa commune de résidence, la jeune Anaïs Le Collen, qui en est originaire. Fille d'Yves Marie, militaire, et de Marie Yvonne Le Bolloch, elle exerce le métier de couturière.
Après une dizaine de jours sur le vapeur "Marguerite", il va à Saint Nazaire embarquer sur le vapeur "Saint Marc", qu'il quittera à Rotterdam après une campagne de 4 mois.
Il totalise près de 21 mois de cabotage lorsqu'il embarque sur le vapeur "Saint André" pour pratiquer la pêche au long cours huit mois durant, de décembre 1913 à août 1914.
Mais la guerre éclate, et le jeune matelot, mobilisé le 5 août 1914, embarque aussitôt sur le croiseur cuirassé "Léon-Gambetta".
Dans la nuit du 26 au 27 avril 1915, le navire, torpillé par un sous-marin autrichien, coule en 10 minutes.
Jean Pierre Pierrès, qui compte au nombre des 684 victimes, ne sera jamais retrouvé.
Le jeune matelot n'avait que 26 ans.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
Léon Gambetta
Le "Léon Gambetta", construit à l'arsenal de Brest (29), était un navire d’une longueur de 146,50m, une largeur de 21,40 m au maître-bau, un tirant d’eau de 8,20 m, il avait un déplacement de 12600 tonnes. La propulsion était assurée par 3 machines à vapeur regroupant 28 chaudières qui assuraient une puissance de 28500 cv.
Le "Léon Gambetta" pou...