François Elisée Delinotte
est né le 23 septembre 1916 à Lagesse (Aube (10))
Fils de Delinotte Gabrielle, Delinotte François naît le 23 septembre 1916 à Lagesse (Aube).
François s'engage dans la marine nationale le 2 octobre 1933.
Il est matelot de 2e classe breveté élémentaire maître d'hôtel le 18 novembre 1933.
Après un passage au "5e Dépôt" à Toulon, il est affecté sur le porte-avions "Béarn", à Toulon, de novembre 1933 à janvier 1935, puis sur le contre-torpilleur "Indomptable" à Brest, de janvier 1935 à mars 1938.
Promu matelot de 1re classe le 1er juillet 1937, il achève son engagement sur le contre-torpilleur "Le Terrible" à Brest, de mars à octobre 1938.
Congédié le 02 octobre 1938, il se retire à Légevin-Nostang par Landévant (56).
Il épouse Anne Marie Le Lan le 7 janvier 1936 à Lorient.
Mobilisé, il rejoint le "5e Dépôt" à Toulon le 13 septembre 1939 puis est désigné le 8 décembre 1939 sur le croiseur auxiliaire "Ville d'Oran", paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique réquisitionné, armé et endivisionné au sein de la 2e Division de Croiseurs Auxiliaires (2e DCX).
Du jour de sa mobilisation jusqu'à son retour à Lorient, après démobilisation, en septembre 1940, François tient son journal. Inspirés de ce document, les quelques extraits reproduits ci-après relatent l'activité de son unité et nous renseignent sur des éléments plus personnels.
Durant ses premiers mois d'embarquement, le "Ville d'Oran" effectue de nombreuses missions vers Oran, Casablanca, Alger, Bizerte et Marseille.
Le 30 novembre 1939, François reçoit un télégramme annonçant la naissance de sa fille Micheline, la veille à Lorient. Une permission de 3 jours lui est accordée à cette occasion.
Le 03 février 1940, il installe sa famille, qu'il est allé chercher en train, aux Sablettes, quartier de La Seyne-sur-Mer.
Le 12 avril 1940, après l’embarquement à Brest de chasseurs alpins et de leur matériel, le bâtiment appareille à destination de Greenock en Ecosse où s'effectue le regroupement avec d'autres unités françaises et britanniques ainsi que leur escorte. Le 15, le groupe fait route vers Namsos en Norvège. Le convoi transite sous les attaques des avions et sous-marins ennemis. Le "Ville d'Oran" met en œuvre à plusieurs reprises sa défense contre avions(DCA). A l'ouvert du Namsenfjorden un avion largue une torpille qui longe la coque et explose à quelques mètres de la poupe occasionnant le blocage du gouvernail. Le bâtiment parvint toutefois à accoster à Namsos le 19 au soir pour y débarquer les troupes et appareille aussitôt car les survols d'avions de reconnaissance ennemis annoncent des attaques imminentes. Cette ville est d'ailleurs bombardée et détruite le lendemain. Après un nouveau passage le 24 à Greenock, le bâtiment arrive le 28 à St Nazaire.
Le 17 juin, à Brest, le bâtiment embarque des caissettes d'or (il s'agit des réserves d'or français, polonais et belge réparties sur plusieurs navires afin de les mettre à l'abri de l'avancée de l'ennemi). Les alertes aériennes sont nombreuses et la DCA ouvre le feu à plusieurs reprises. Le 18, toujours sous les alertes, le chargement d'or se poursuit. Dans l'après-midi, toutes les forces armées évacuent Brest, déclarée "ville ouverte" par l'ennemi. Le bâtiment appareille à 17h00 entouré d'une escorte. La plupart des unités se prennent dans les filets anti sous-marins abandonnés. Le "Ville d'Oran" a ainsi, une hélice endommagée. Le convoi fait route vers Casablanca où il arrive le 21 en soirée.
Le 22 juin l'armistice est signé. Le 24, le bâtiment appareille pour rallier Dakar le 28 où sera débarqué le chargement d'or.
En vue de sa démobilisation, François ainsi que 1500 autres hommes embarquent sur le "Ville d’Alger" qui appartenait également à la 2e DCX et qui vient d'être désarmé. Le paquebot appareille le 19 juillet pour Casablanca. Après un voyage en train jusqu'à Oran puis une traversée vers Marseille sur le paquebot de la Compagnie Transatlantique "Président Dal Piaz", il rejoint le 3 août Les Sablettes où réside sa famille. Le 27, il prend le train des démobilisés pour arriver à Lorient le 30 août. Son épouse le rejoint le 23 septembre.
La dernière phrase de son journal est la suivante : "Lorient sérieusement bombardé par l'aviation anglaise dans la nuit du 27 au 28 septembre, 21 victimes françaises et environ 20 allemandes, plusieurs incendies importants et maisons détruites".
François est embauché dans une entreprise lorientaise qui travaille en sous-traitance au sein de la "Base Sous-Marine" (BSM) qui abrite les sous-marins allemands de Lorient.
Son fils Jean-Claude naît le 13 mai 1942.
En octobre 1942, les alliés déclenchent une grande offensive aérienne contre les bases sous-marines (BSM) allemandes en Bretagne.
Le 21 octobre, François est à son poste de travail dans la "BSM" lorsque celle-ci est la cible d'un largage de bombes de 900kg. Victime de cette attaque, comme bon nombre de ses compagnons, son corps n'a pas été retrouvé. Il avait 26 ans.
Il laisse une veuve et deux enfants, Micheline âgée de trois ans et Jean-Claude bébé de cinq mois, tous deux reconnus pupilles de la Nation et orphelins de guerre. Sa famille sera évacuée de Lorient en janvier 1943. Jean-claude, très malade à cette époque, mettra plusieurs années à guérir grâce aux soins prodigués par sa famille
François est déclaré "Mort Pour la France" le 30 juin 1958.
Une stèle est érigée par la ville de Lorient le 21 octobre 2014 en hommage aux victimes civiles du bombardement de la "Base Sous-Marine" de Lorient le 21 octobre 1942 : 48 tués, 166 disparus et plus de 200 blessés.
Base de Keroman
La France, défaite, est envahie par l’armée allemande en Juin 1940. Le vice-amiral allemand Karl Dönitz décide, le 28 juin, d’implanter la base principale de ses sous-marins et son quartier général à Lorient. Deux années plus tard, pour faire face à la menace américaine, Hitler d&...