André naît le 5 octobre 1919, à Fougères (Ille-et-Vilaine (35)).

Il est le fils d'André Jules Daiger, et de Marie-Josèphe Marguerite Françoise Thomas, son épouse. André, qui est fils unique, passe son enfance et fait sa scolarité à Fougères, où son père exerce la profession de cordonnier et sa mère la profession de piqueuse en chaussures. Vers 1930, ses parents vont travailler à Paris; ils sont domiciliés 70 rue de Romainville, Paris 19^e. Sa mère décède en 1933. Son père, qui était réformé de la 1^re guerre mondiale décède en 1935. André est adopté par la nation, sous la tutelle de sa grand'mère maternelle domicilié à Fougères, 40 rue de l’échange.

A 20 ans, André s’engage dans la Marine nationale pour une durée de trois ans. Il est incorporé le 21 avril 1939 au "5^e Dépôt des équipages de la flotte" à Toulon (Var), comme apprenti marin, sous le matricule n° 51 B 39. Après une formation maritime, il est affecté sur le bâtiment école "Courbet", pour suivre le cours de spécialité en vue d’obtenir le brevet élémentaire canonnier. Nommé matelot de 2^e classe breveté canonnier le 1^er août 1939, il est affecté sur le cuirassé "Dunkerque", bâtiment amiral de l’escadre française. Lors de l’opération "Catapult" du 3 juillet 1940, le cuirassé est gravement touché par les tirs des cuirassés britanniques. Avec de nombreux marins tués ou blessés, il finit par s'échouer près du port de pêche de Mers el Kébir. André est cité à l’ordre du régiment pour son action au cours du sinistre. Cette citation comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Il est alors affecté à l’"Unité Marine Oran", en attente d’une nouvelle affectation.

Le 1^er janvier 1941, il est affecté à l’"Artillerie de côte d’Oran" et il rejoint la "Batterie côtière de Nemours", qui vient de recevoir des canons de 155 mm. La batterie mobile est installée à la pointe du phare, située à l’ouest du port. Ce port marchand de Nemours, situé à l’ouest de l’Algérie, près de la frontière marocaine est aménagé pour le développement du commerce avec le Maroc oriental et l’Algérie occidentale.

Le 28 mars 1941, un convoi de 4 cargos marchands français appareille du port de Casablanca (Maroc), chargés de caoutchouc à destination du port de Marseille. Le convoi qui est escorté par le torpilleur d’escadre "Simoun" de la Marine nationale française franchit le détroit de Gibraltar sans problème et entre en mer Méditerranée. Le 30 mars, vers 9 heures du matin, le convoi est rejoint par une escadre anglaise composée d’un croiseur et de quatre torpilleurs, qui désire le contrôler. Le commandant du torpilleur français refuse d’obtempérer et ordonne aux cargos d’aller se mettre à l’abri dans le port de Nemours. Ce port est défendu par une batterie mobile de 4 canons  de 155 mm. Deux pièces sont en état de tirer. Un engagement a lieu entre l’artillerie des unités britanniques et la batterie côtière. L’échange ne dure que quelques minutes, mais le bilan de ce combat est lourd du côté français : 4 morts, dont André, et 11 blessés, dont 3 graves.

L’acte de décès est dressé le 31 mars 1941 à la mairie de Nemours (Algérie). Des obsèques solennelles sont organisées à Nemours. A l’issue de l’office religieux célébré à l’église paroissiale, les honneurs militaires sont rendus sur le parvis, en présence du vice-amiral d’escadre préfet de la 4^e région maritime et du préfet d’Oran. Les autorités se rendent au cimetière où les corps des quatre marins sont inhumés. Un mémorial est érigé dans le cimetière à la mémoire des quatre marins morts pour la France.

André est cité à l’ordre du corps d’Armée en ces termes : "Jeune Matelot Canonnier plein d’allant et de courage. Servant d’une pièce de 155 au cours de l’engagement du 30 mars 1941, a été tué à son poste .Déjà cité".

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Fougères.