Yves Marie Salou
est né le 14 novembre 1922 à Ploudalmézeau (Finistère (29))
Yves Marie Salou naît le 14 novembre 1922 au domicile familial situé au lieu-dit Le Cleguer en Ploudalmézeau, près des dunes de Tréompan. Il est le fils aîné de Joseph Marie, marin de commerce, et de son épouse Marie Philomène Eliès.
En compagnie de son frère Albert, de trois ans son cadet, il passe son enfance à Portsall. Il y fréquente l’école Notre-Dame où il suit une éducation religieuse.
Après l’obtention du certificat d’études primaires, il est inscrit maritime en novembre 1937. Il embarque sur plusieurs bateaux de pêche, toujours à Portsall, en qualité de novice puis de matelot jusqu’en 1941.
Yves s’engage dans la Marine Nationale le 7 juin 1941 pour une durée initiale de trois ans (matricule : 5503 T 41) et est incorporé au "5e Dépôt" à Toulon.
Il rallie l’aviso-dragueur "Commandant Rivière" le 15 juin suivant à bord duquel il obtient le brevet élémentaire de gabier le 1er janvier 1942.
Après dix-sept mois d’affectation, il est muté mi-novembre 1942 pour le "Centre de formation des indigènes de Sidi-Abdallah" en Tunisie avant de rejoindre fin décembre le "5e Dépôt" puis en mai 1943 l’"Unité marine Brest".
Pour compter du 1er février 1944, il résilie son contrat dans la Marine nationale et souscrit un engagement de trois ans auprès des mariniers du port à la "Direction du port de Brest" en qualité de matelot de 2e classe.
Au printemps 1944, les soldats russes (les russes de l’armée Vlassov, nom de leur général, étaient des dissidents antistaliniens de l’armée rouge, volontaires pour servir dans l’armée allemande) présents sur le littoral léonard terrorisent la population. Ces militaires mal encadrés, privés de la logistique allemande sont en permanence à la recherche de nourriture.
Un soir de mai, deux russes ivres tentent d’abuser d’une fillette de douze ans dans une ferme de Lampaul-Ploudalmézeau.
Le dimanche suivant, jour de pardon de Lampaul, un groupe de cinq ou six fermiers vont à la Kommandantur protester auprès du commandant allemand. Yves accompagne son futur beau-père, Robert Laot de la ferme de Kerivinoc. L’officier leur demande d’aller au cantonnement de Saint-Pabu pour identifier les délinquants.
Après avoir reconnu les coupables, ils se rendent tranquillement au café Autret à Corn-Ar-Gazel où ils se font servir une boisson.
Peu après, un sergent russe arrive. Il est armé mais personne ne s’inquiète ; il est connu et parle assez bien le français. De plus, il ne fait pas partie des accusés.
Tout sourire, à travers la porte vitrée, il fait signe de sortir. Le père Laot est tué sur le seuil de l’entrée. Servais Kerboul s’échappe vers la grève, blessé au bras, il fait le mort. C’est la débandade : les autres clients rentrent dans le café et s’échappent par les fenêtres sur l’arrière de l’établissement.
Le russe, réputé bon tireur, tire de loin. Yves est abattu d’une balle dans le dos. Son camarade François Begoc est également mortellement blessé.
Marie Philomène, sa mère, ira récupérer le corps de son fils le lendemain et le ramènera dans une charrette au domicile familial. Yves est inhumé au cimetière de Portsall en Ploudalmézeau.
Après la guerre, son nom sera gravé en lettres d’or sur le monument aux morts de Ploudalmézeau.
En 2016, grâce à l’action de l’association "Aux marins", la mention "Mort pour la France" lui est attribuée.
Direction du port - Brest
Chaque port militaire abrite ce que les marins appellent familièrement la "dépé" qui existe depuis Colbert puisque créée en 1674 par ordonnance. Son origine est liée à l'organisation même de la marine royale. C'est en 1664 que la première capitainerie est installée à Saint Tropez. Dix années plus tard, un édit royal officialisera les lieutenances et capitaineries. C'est à cette époque que furent créés les corps d'o...