Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Jean Etienne Neven

est né le 16 juin 1916 à Diekirch( Luxembourg) (Grand Duché du Luxembourg)

Jean, de nationalité luxembourgeoise, passe son enfance à Diekirch au Luxembourg.

Après ses études au Luxembourg, il s’oriente vers la mécanique et devient ajusteur.

En février 1940, il trouve un travail à Lyon pendant quelques mois et rentre au Luxembourg.

Devant la désastreuse situation de sa patrie occupée par l'armée allemande, Jean décide de quitter clandestinement le Grand-Duché le 19 juin 1941 avec son frère Antoine et Félix Peters afin de poursuivre le combat.

Pendant un an, il va traverser la France, l’Espagne, le Portugal et se retrouver à Gibraltar fin juin 42.  Son journal de marche relate avec précision les détails de ce dangereux périple (cf  extrait ci-contre)

Le 6 juillet de la même année, Il quitte Gibraltar pour le Royaume Uni.

Après quelques mois en Angleterre, il est envoyé au Congo Belge comme ouvrier spécialisé le 28 octobre 1942.

En mai 1943, il quitte le Congo Belge et rallie Pointe-Noire au Congo-Brazaville.

Jean Neven décide alors de participer activement à l’épopée de la "France Libre" et le 4 juin 1943, signe son engagement à Pointe Noire comme matelot sans spécialité.

Transféré en Angleterre par Freetown, il arrive à Liverpool le 24 novembre 1943 à bord du cargo "Orbita".

Il est immédiatement dirigé sur la "Caserne Surcouf" à Londres pour quelques jours avant de rejoindre la "Caserne Bir-Hakeim" près de Portsmouth pour faire ses classes de marin de la "France Libre".

C’est au cours de ce séjour à la "Caserne Bir-Hakeim" que Jean réussi à se faire affecter à la nouvelle compagnie de fusiliers constituée par le lieutenant Amaury qui regroupe des personnels de l’armée de terre qui ont été versés à la marine afin de grossir les effectifs du "1er BFMC" du LV Kieffer.

Jusqu’au début de l’année 1944, cette compagnie s’entraîne durement pour être prête à suivre le stage commando d’Achnacarry.

Le 17 janvier 1944, la compagnie Amaury part faire le fameux stage commando. Hélas, en cette période hivernale, le mythique camp d’Achnacarry est bloqué par la neige, la compagnie est dirigée vers le centre d’entraînement commando de Wrexhamm dans le nord du pays de Galles.

Le programme est identique et aussi dur que celui du camp écossais.

Le 3 mars 1944, Jean Néven, ayant réussi le stage, se voit décerner le fameux béret vert avec le badge n°189.
Ce renfort de personnel fraîchement breveté, constituera au sein du "1er BFMC", pour partie la section K.Guns, section de mitrailleuses lourdes Vickers et pour le reste, renforcera les deux troops existantes.

Jean Neven pour sa part est affecté à la troop n°1 de l’officier des équipages de 2e classe Guy Vourc’h.

L’entraînement intensif se poursuit.

Du 27 au 30 mars, le "n°10 commando" interallié dont fait partie le "1er BFMC" effectue un exercice de débarquement de grande ampleur à Nairn dans le Nord-Est de l’Écosse.

A l’issue, le "1er BFMC" est intégré au "N°4 Commando ", franco-anglais, commandé par le lieutenant-colonel Robert Dawson.

En avril et mai 1944, le "1er BFMC" va déménager vers Bexhill on Sea puis vers Titchefield.

Le 5 juin 1944, le commando gagne le port de Southampton. Jean Néven et sa troop embarquent sur le LCI 527 avec le Pacha, son état-major et la moitié de la section K-Gun. A 16h30, l’armada appareille vers les côtes de Normandie.

La grande aventure commence. Jean Néven en fait partie.

Le 6 juin, il débarque sur la plage de Colleville sur Orne, les bâtiments amphibies n’ont pas pu atteindre la zone sèche, il faut donc que les commandos sautent à l’eau avec leur barda, la progression à travers la plage se fait sous les balles et les explosions. Jean s’en sort sans dommage.

Une fois la plage traversée, la mission continue, il faut libérer Ouistreham. Les combats sont intenses, les allemands résistent très fortement.

Malgré tout, au soir du 6 juin, les objectifs assignés à Kieffer sont conquis. Jean s’est montré un combattant courageux et déterminé, il fait honneur au béret vert.

S’engage alors la "bataille de Normandie".

Le 10 juin, les allemands contre-attaquent, les commandos sont en positions et tiennent face à l’ennemi.

Pendant trois mois, Jean sera de tous les combats, en particulier au village de Plain les 10 et 11 juin, puis aux Ecardes, au bois de Bavent près de Troarn le 16 août et enfin à l’Epine le 19 août.

Le 5 septembre 1944, Jean Néven, matelot sans spécialité, se voit attribuer par l’état-major de la marine, la spécialité de fusilier pour faits de guerre.

Le 7 septembre 1944, le "1er BFMC" est relevé et rejoint Arromanches puis regagne la Grande Bretagne pour se reconditionner.

Un mois plus tard, le 7 octobre 1944, le "1er BFMC" et les commandos britanniques gagnent la Belgique.

Pendant un mois, les commandos vont préparer la prochaine mission : "libérer l’île de Walcheren à l’embouchure de l’Escaut" afin de sécuriser la navigation alliée jusqu’au port d’Anvers.

Le 1er novembre, il pleut, le vent est glacé et la mer formée, les commandos embarquent sur des LCA et appareillent pour Flessingue, capitale de l’île de Walcheren.

A 05h40, le débarquement commence sans renconter une grande résistance.

Jean Néven, au sein de la troop n°1 progresse vers ses objectifs, très vite la réaction allemande est violente.

Les commandos avancent mètre par mètre, chaque maison doit être fouillée.

Au cours de la progression, Jean perd le contact avec sa section, il se retrouve isolé à l’intérieur des lignes ennemies.

Il va chercher à rejoindre sa section.

Découvert par les allemands, il refuse de se rendre, s’enferme dans une maison.

C’est là qu’il est gravement blessé.

Ses camarades le retrouvent plus tard en fouillant la maison.

Jean décède pendant son évacuation.

Le matelot fusilier Jean Neven sera cité à l’ordre du corps d’armée :

"Luxembourgeois, engagé dans les Forces Françaises Libres. Volontaire pour les commandos, a participé avec son unité au débarquement du 6 juin 1944 à Ouistreham, ainsi qu’à toute la campagne de Normandie.Au cours du débarquement à Flessingue, le 1er novembre 1944, coupé de son unité et isolé dans les lignes allemandes, a refusé de se rendre, a continué le combat seul, cherchant à rejoindre sa compagnie jusqu’à ce qu’il soit mortellement blessé. S’est enfermé à clé dans une chambre pour empêcher à l’ennemi de le découvrir. A été trouvé quelques heures après par nos troupes au cours d’une contre-attaque et est mort pendant qu’on l’évacuait."

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre 39-45 avec étoile de vermeil.

Ce n’est qu’en 1952 que lui sera concédée à titre posthume la médaille militaire.


Source / Ecole des fusiliers marins de Lorient

Il était Matelot de 2e classe.
Son unité : Commando Kieffer - 1942-1946
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Citation à l'Ordre de la Division
Il est décédé le 02 novembre 1944.
Son corps repose au cimetière de Diekirch( Luxembourg)
Son décès est inscrit à la commune de Diekirch( Luxembourg)
Document portant la mention MPLF : Fiche Mémoire des Hommes

Commando Kieffer - 1942-1946

Ecusson-commando-Kieffer-40

La décision  d’intégrer un commando français  dans les troupes britanniques  est prise en mars1941 par le général britannique Haydon sur proposition de l'amiral Muselier, commandant des "Forces Navales Françaises Libres".

Commando Kieffer - 1942-1946
9648
Neven
Diekirch( Luxembourg)
Grand Duché du Luxembourg
16 juin 1916
HF
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Il a été décoré : Citation à l'Ordre de la Division,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Médaille Militaire
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