Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France

Fusiliers marins 1914-1918 - Bataille de Dixmude. - Unité

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Fusiliers marins 1914-1918 - Bataille de Dixmude

En 1914, à la déclaration de guerre, le département de la Marine met ses marins, qui ne sont pas indispensables à sa mission maritime, à disposition de la défense terrestre. Ainsi, pour les fusiliers, 2 régiments à 3 bataillons seront mis sur pied courant du mois d'août pour former une brigade sous les ordres de l'Amiral Ronarc'h. Initialement, cette "Brigade de fusiliers marins" avait été constituée pour renforcer les moyens de la police de Paris. Venant des dépôts de Lorient, Rochefort, Brest, Cherbourg et Toulon, ce sont des marins récemment mobilisés dans la Flotte. Parmi eux, 600 apprentis marins, très jeunes, qui vaudront aux fusiliers le surnom donné par les Parisiens de "demoiselles aux pompons rouges".

 

 

En octobre, les allemands menaçant d’anéantir les défenses belges, la brigade quitte Paris pour aider l’armée belge à se replier vers la France et défendre Dunkerque. Les 9, 10, et 11 octobre les fusiliers marins se battent à Melle, près de la ville de Gand, puis, après une marche forcée, arrivent à Dixmude (Belgique) le 15 octobre. Le lendemain vers 16 heures les combats pour la possession de Dixmude commencent et opposent 6 000 marins français et 5000 soldats belges à 30 000 combattants allemands. Le 24 octobre, les allemands sous les ordres du Prince de Wurtemberg déclenchent l’attaque générale. Le 26 octobre la brigade des fusiliers marins est renforcée par le "3e Bataillon de tirailleurs sénégalais"(BTS) du Maroc et le "1er Bataillon de tirailleurs sénégalais"(BTS) d’Algérie. Le 28 octobre, suite à une décision du roi Albert 1er de Belgique, pour sauver la situation sur le front de l’Yser, les belges ouvrent les vannes et inondent la rive gauche du fleuve Yser, faisant de Dixmude une presqu’île artificielle. Le 10 novembre, après d’âpres corps à corps qui se terminent souvent à la baïonnette et au couteau, les défenseurs quittent la ville en flamme et repassent sur la rive gauche de l’Yser. Les marins font de cette rive un bastion infranchissable. Pendant six jours et six nuits, les Allemands continuent de bombarder les positions des fusiliers marins. Ils tentent de percer à n'importe quel prix, lançant des assauts aussi meurtriers qu'inutiles contre le fleuve. Epuisés, les fusiliers marins sont enfin relevés le 16 novembre 1914 par une brigade d'infanterie. L’offensive allemande était définitivement stoppée depuis la veille.

 

Les fusiliers marins s’étaient engagés à tenir Dixmude pendant quatre jours, ils auront tenu trois semaines. Cette bataille aura coûté côté allemand 10 000 morts et 4 000 blessés. Les pertes au sein de la "Brigade de fusiliers marins" sont aussi terribles : plus de 3000 hommes morts, blessés ou disparus.

Le 11 janvier 1915 à Dunkerque, devant tous les rescapés, le président de la République Raymond Poincaré accompagné du ministre de la marine Victor Augagneur, remet solennellement à l’amiral Ronarc’h, le drapeau des fusiliers marins dont la garde est confiée au 1er régiment. Fin janvier 1915, la brigade s’installe à Nieuport où débute la bataille de l'Yser.

Lire : Fusiliers marins 1914-1918 de la "Grande guerre"

Sources :

Sources :

Site internet : Les fusiliers marins dans la "Grande Guerre"

                      Le livre "Les demoiselles aux pompons rouges" de Benjamin Massieu

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