Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Yves Daniel

est né le 07 septembre 1914 à Minihy-Tréguier (Côtes-d'Armor (22))

Il est le fils d'Yves Daniel et d'Anne-Marie Cabel.

Il suit les cours de l'Ecole Nationale des Arts et Métiers de Lille de 1931 à 1934. Reçu au concours de 1934 des élèves ingénieurs mécaniciens, il entre à l' "Ecole Navale", à Brest (quartier des Quatre-Pompes), le 1er octobre 1934, en tant qu'aspirant. Il quitte l' "Ecole navale" le 1er octobre 1937 en tant qu'ingénieur mécanicien de 3e classe après avoir effectué sur le croiseur "Jeanne d'Arc", l' "Ecole d'application des enseignes de vaisseau".

Yves Daniel est affecté sur le contre-torpilleur "Le Fantasque" le 1er octobre 1937 en tant qu'ingénieur mécanicien de 2e classe. Ce bâtiment, mis en service le 1er mai 1936, est affecté à l' "Escadre de l'Atlantique". Le 8 octobre 1939, il prend à l'abordage le cargo allemand "Santa Fe".

Yves Daniel se marie le 29 juillet 1939.

Il est ensuite affecté le 1er octobre 1939 sur le croiseur sous-marin "Surcouf " en tant qu'adjoint au service machines. Le "Surcouf ", mis en service le 3 mai 1934, est à l'époque le plus grand sous-marin du monde. D'une longueur de 110m pour un maître-bau de 9m, il est armé d'une tourelle double de 203mm et d'un armement anti-aérien constitué de canons de 37mm. Il est équipé de 12 tubes lance-torpilles, 8 de 550mm et 4 de 400mm. Pour le réglage de ses tirs et l'observation, le "Surcouf " embarque un hydravion Marcel Besson MB-411.

Le 20 septembre 1939, le sous-marin quitte Fort-de-France, où il était en petit carénage, pour rallier Brest, faisant partie de l’escorte du convoi KJ.2 (25 bâtiments). Le 29 septembre, au large de Kingston (Jamaïque), il doit abandonner le convoi pour problèmes de moteurs électriques. Il arrive à Brest le 18 octobre, accompagné par une escorte pour y entrer en grand carénage.

Le 18 juin 1940, les colonnes motorisées allemandes progressant vers Brest, l'amirauté décide d'évacuer le port et ordonne l'appareillage de tous les bâtiments en état de prendre la mer. Le "Surcouf " réussit à appareiller et à quitter Brest. Mais la vérification de ses moteurs n'ayant pas été achevée, sa vitesse est trop faible pour pouvoir se diriger vers Casablanca et il rallie sur un seul moteur, Devonport à Plymouth en Angleterre, comme le cuirassé "Paris" et le torpilleur "Ouragan".

Après la signature de l'armistice le 22 juin, de nombreux bâtiments français séjournent dans les ports de Grande-Bretagne. Le commandement britannique craint que ces navires appareillent afin de retourner en métropole pour y être immobilisés ou saisis par les Allemands ou encore qu'ils se sabordent sur place et encombrent les ports. Le 3 juillet à 4 heures du matin, dans la cadre de l'opération "Catapult " décidée par Winston Churchill, des commandos anglais investissent simultanément tous nos bâtiments où se produisent quelques échauffourées à l'exception du "Surcouf ".

A 4h20, une trentaine de marins britanniques, débarqués du sous-marin "H.M.S.Thames ", montent à bord du "Surcouf " pour s’en emparer. Quelques officiers, dont Yves Daniel, veulent fermement s'opposer à la saisie de leur bâtiment. Après avoir discrètement récupéré leurs armes de poing, ils se retrouvent au carré des officiers, cernés par les commandos anglais qui exigent leur départ immédiat du bord. Le commandant, le capitaine de frégate Martin, obtient la permission de se rendre à bord du cuirassé "Paris " pour recevoir les instructions du vice-amiral Cayol. Le capitaine de frégate Martin ne revient pas. L'attente se prolonge. Le chef du commando anglais, lassé d'attendre, réitère son ordre en pointant son arme vers le lieutenant de vaisseau Crescent. Devant cette menace, le lieutenant de vaisseau Bouillaut prend la décision d'ouvrir le feu et vide le chargeur de son revolver sur les assaillants tuant deux officiers anglais. Au même moment, un homme du commando anglais armé d'un mousqueton baïonnette au canon se jette sur l'ingénieur mécanicien Daniel et sur le médecin du bord Le Nistour qui décharge sur l'assaillant son revolver à bout portant. L'homme s'effondre, mais dans sa chute blesse mortellement l'I.M. Daniel de sa baïonnette.

Ainsi l'opération "Catapult" se solde en Grande-Bretagne pour les forces françaises par un seul mort, l'ingénieur mécanicien Daniel. Son acte de décès est enregistré par l'acte déclaratif de décès établi d'après le registre des actes de décès du consulat de France à Londres le 5 juillet 1945. Le sous-marin "Surcouf " rejoint les "Forces Navales de la France Libre" le 1er août 1940.

Le sous-marin disparaît corps et biens dans la nuit du 18 au 19 février 1942 au nord du canal de Panama, dans des circonstances non élucidées, entrainant avec lui l'ensemble de son équipage, soit 129 marins des "Forces Navales Françaises Libres" et 3 marins anglais.

EPILOGUE.

Par ordre n° 2958 du secrétariat d'Etat à la Marine du gouvernement de Vichy, en date du 12 septembre 1941, l'ingénieur mécanicien Yves Daniel est déclaré "mort pour la France" et reçoit la citation suivante à l'ordre de l'armée de Mer :

"A trouvé une mort glorieuse le 3 juillet 1940 en résistant à l'agression britannique menée contre son bâtiment".

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme. Par décret du 24 juillet 1944 (J.O. du 1er août 1944), il est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il repose dans la commune de Langoat dans le département des Côtes-d'Armor où une messe d'obsèques a été célébrée le 20 janvier 1949 après le rapatriement de son corps depuis l'Angleterre.

Il était Ingénieur mécanicien de 2è classe.
Son unité : Surcouf
  • Légion d'Honneur (chev.)
  • Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 03 juillet 1940.
Son corps repose au cimetière de Langoat (22)
Son décès est inscrit à la commune de Langoat (22)
Document portant la mention MPLF : Ordre n° 2958 F.M.F.3 du 12 septembre 1941

Surcouf

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Le croiseur sous-marin Surcouf, 4218 tonnes en plongée, fleuron de la flotte sous-marine française du moment, construit par l'arsenal maritime de Cherbourg, est mis en service le 16 avril 1934.

En 1940, pour éviter d'être capturé par les Allemands, il quitte Brest et rallie Plymouth en Angleterre, où il va être saisi par les Britanniques, à l'instar d'autres bâtiments français stationnés dans les ports anglais. Cette prise occ...

Surcouf
6890
Daniel
Minihy-Tréguier
Côtes-d'Armor (22)
07 septembre 1914
DG
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 39-45 avec palme (s),Légion d'Honneur (chev.)
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