Henri Jean-François Alphonse Delamare
est né le 15 janvier 1914 à Quillebeuf-Sur-Seine (Eure (27))
Henri Alphonse Jean-François Delamare est le fils de Jean-Baptiste, pilote de la Seine, et de Caroline Dugonjon.
Henri est issu d'une famille de marins et surtout de pilotes de la Seine depuis plusieurs générations, chargés de diriger les bateaux qui remontent (ou descendent) la Seine, de l'embouchure au large du Havre jusqu'à Quillebeuf-sur-Seine et Villequier.
La famille vit entre deux résidences, l'une au Havre, face à l'église Notre Dame, et l'autre à Quillebeuf-sur-Seine "Grande Vallée". Caroline et Jean-Baptiste ont 3 enfants : Jean (1906) qui au grand désespoir de son père n'a pas voulu continuer la tradition familiale d'être marin, Henri (1914) qui a repris le flambeau, et Christiane (1917). Au sein de sa fratrie, Henri est réputé être un peu blagueur, souvent puni envoyé se coucher dans sa chambre, mais sachant aussi se montrer très bon et très généreux.
Dans sa prime jeunesse, Henri suit les cours de l'école primaire de Quillebeuf-sur-Seine, puis ceux du lycée du Havre. A l'issue de ses études secondaires, il entre à l'école Hydro du Havre et il y obtient le diplôme de capitaine de la marine marchande, étape nécessaire après un certain nombre d'années de navigation pour devenir capitaine au long cours.
Après ses études, Henri fait son service militaire dans les sous-marins à Cherbourg.
Lors d'une escale en Angleterre, Henri s'engage dans la France Libre ; capitaine de la marine marchande, il est affecté aux transports maritimes. A compter de cette date, sa famille, en France, ne reçoit plus de nouvelles jusqu'à la date funeste de réception d'une lettre de la Croix Rouge de Genève qui tient elle-même ce renseignement de la Croix Rouge Britannique en 1943 annonçant sa disparition.
Au sein de la France Libre, Henri est affecté sur des navires réquisitionnés dans les ports anglais et assure diverses missions de transport pour les forces alliées. D'abord à Madagascar où il commande un cargo, puis il embarque sur le paquebot "Président Paul Doumer" qui opère alors dans l'océan Indien comme transport de troupes.
En octobre 1942, le paquebot regagne l'Angleterre pour être incorporé dans le convoi SL125 composé de 36 navires marchands et de leur escorte. Le convoi quitte Freetown le 16 octobre 1942.
Dans les nuits des 27 au 30 octobre, 8 sous-marins allemands attaquent le convoi entre les Canaries et Madère. Le 30 octobre en début de nuit, le paquebot est torpillé par le sous-marin U 604. La mer est alors très mauvaise et rend très difficiles les opérations de sauvetage. Henri Delamare, 2e lieutenant, disparait dans ce naufrage ainsi que de nombreuses autres personnes.
Le navire recevra une citation à l'ordre de l'Armée de Mer et sera cité à l'ordre du Corps d'Armée.
La famille apprend cette cruelle nouvelle 9 mois plus tard, en juillet 1943, par l'intermédiaire de la Croix Rouge. Très durement éprouvée, elle organise une cérémonie funèbre dans l'église Notre-Dame-de-Bon-Port à Quillebeuf-sur-Seine en août 1943. Dans le chœur Jean, le frère d'Henri, a tenu malgré les risques liés à l'occupation allemande, à recouvrir le cercueil vide du drapeau français.
- Médaille des services volontaires dans les FFL
Président Doumer
Le "Président Doumer" est un paquebot de type nautonaphte (néologisme voulant dire : navire à moteur par opposition à navire à vapeur) du même type que les paquebots "Jean Laborde" et "Maréchal Joffre". Jaugeant 11 898 tx, il a été mis en service en 1933 sur la ligne d'Extrême-Orient.
En 1940, le commandant du "Président Doumer", le second et le chef mécanicien décident de rejoindre les Forces Navales Françai...