Gabriel Henri Roland Pierre de Kergariou
est né le 23 octobre 1901 à Saint Martin des Champs (Finistère (29))
Gabriel, Henri, Roland, Pierre, Marie de Kergariou est né le 23 octobre 1901 au château familial de Lannuguy, à Saint-Martin-des-Champs, dans le Finistère (29 ).
Il épouse, le 17 août 1923, Hélène Bellec. De leur union naissent cinq enfants, dont le plus jeune après son arrestation par les Allemands, le 17 décembre 1941. Toute la famille habite à Henvic, au Pont-de-la-Corde, dans une maison dénommée "Le Gabion", située près de la grève, à quelques dizaines de mètres du pont. Possédant un bateau de 8,50 m, baptisé la "Loutre", doté d'une voilure et d'un moteur, Gabriel de Kergariou vit de la pêche et de la chasse. En outre, il transporte des touristes vers les îles à la belle saison et des chasseurs d'oiseaux marins.
Mi 1941, il est contacté par le réseau de renseignements franco-polonais "Famille-Interallié", créé et dirigé à partir de Paris par le capitaine polonais Roman Czerniawski, afin d'apporter de nuit, au large de Carantec, à un navire des Services secrets britanniques, le courrier du réseau destiné à l'état-major polonais à Londres. Gabriel de Kergariou accepte aussitôt cette mission et tente l'opération à quatre reprises, toujours en compagnie de son fils Yves, âgé de 16 ans.
La première tentative se déroule parfaitement et sans incident, dans la nuit du 10 au 11 septembre 1941. Gabriel et Yves de Kergariou descendent la rivière Penzé à bord de la "Loutre", sans être détectés par les guetteurs allemands, malgré la pleine lune qui brille. A la balise du Pot de Fer, ils remettent le courrier aux occupants de la "RAF 360", ex-tender d'hydravions, escortée par la Motor Launch "ML 107". Ces deux navires britanniques étaient partis de la base secrète d'Helford River, située en Cornouaille anglaise à 7 km au Sud de Falmouth. Aussitôt après la remise du courrier, chaque navire regagne son port, sans être repéré.
Trois autres tentatives sont conduites au cours des nuits du 29 au 30 septembre 1941 avec une vedette lance-torpille, du 13 au 14 octobre et du 15 au 16 octobre 1941 avec la canonnière (Motor Gun Boat) "MGB 325". Elles échouent cependant, les navires n'ayant pas réussi à se retrouver au large en raison du temps ou de l'action ennemie.
L'Abwehr (service de renseignements allemand) découvre à Cherbourg l'existence du réseau "Famille-Interallié", elle le démantèle en quelques mois, arrêtant de nombreuses personnes, notamment son chef ainsi que le responsable du secteur Bretagne et son adjoint. Les Allemands remontent jusqu'à Gabriel de Kergariou, qui est arrêté le 17 décembre après-midi sur le quai juste devant chez lui, en présence de sa famille, alors qu'il revient de mer. Son fils, Yves, échappe de justesse à l'arrestation, grâce à l'intervention d'une voisine.
Gabriel de Kergariou est conduit dans plusieurs centres de détention en France, en particulier à Fresnes et à Romainville puis déporté "Nacht und nebel" (Nuit et brouillard), en compagnie de 54 autres personnes, à Mauthausen en Autriche, par un train parti de la gare de l'Est le 27 mars 1943 et arrivé à destination le 29 mars 1943.
Après un mois de quarantaine à Mauthausen, du 29 mars au 28 avril 1943, il est transféré au camp Gusen, situé à quelques kilomètres de là. Après plus d'une année de souffrances, totalement exténué, il est transporté jusqu'au château d'Hartheim, près de Linz en Autriche, où il est exécuté, officiellement le 3 août 1944, mais plus probablement quelques semaines ou mois plus tôt, à l'âge de 43 ans. Son corps est aussitôt incinéré.
La Légion d'Honneur lui est attribuée à titre posthume le 9 mars 1956 ainsi que la Croix de guerre avec palme et la Médaille de la Résistance avec la citation : "Entré dans la Résistance en Juillet 1941 comme agent de S.R. du "réseau Famille" a assuré du 15 avril au 17 décembre 1941 avec son jeune fils et par son bateau personnel, la liaison avec la vedette anglaise au large de ROSCOFF. Volontaire pour toutes les missions dangereuses. Arrêté par la gestapo le 17 décembre 1941. Déporté en Allemagne le 27 mars 1943. Est mort pour la France le 3 août 1944."
La rue où il habitait porte son nom depuis le 7 mai 2000. Le musée maritime de Carantec lui rend hommage au travers d'une exposition permanente.
- Légion d'Honneur (chev.)
- Croix de Guerre 39-45 avec palme (s)
- Médaille de la Résistance
- Citation à l'Ordre de l'Armée