Clémenceau - Porte-avions

Clemenceau_02
1953
Arsenal de Brest (29)

Lors de la discussion du projet naval, le 22 août 1949, le conseil supérieur de la marine demande la construction de six porte-avions d’escadre. Finalement, dès 1953, de restrictions  en restrictions de budgets, la marine devra se contenter de deux porte-avions : le Clémenceau et le Foch.

Le Clémenceau, inscrit au budget de 1953 est mis sur cale en novembre 1955 à l’arsenal de Brest. La mise en eau du bassin n°9 a permis au Clémenceau de flotter pour la première fois le 21 décembre 1954. Après avoir effectué ses premiers essais à la mer le 23 novembre 1959, la marine verra l’admission au service actif du premier porte-avions construit par la France le 22 novembre 1961, six ans après la pose de la première tôle par la DCAN de Brest.

Le porte-avions Clémenceau mesurait 265 mètres de long, pour une largeur de 51,20 m au maître-bau. D’un tirant d’eau de 8,60 m il avait un déplacement de 24200 t (32800 t en pleine charge). La propulsion était assurée par 6 chaudières à mazout, 2 turbines Parsons et 2 hélices qui lui assuraient une puissance de 126000 cv (92640 Kw) et une vitesse de 32 nœuds, paramètre très important dans la mise en œuvre des avions.

L’armement d’origine était composé de 4 tourelles doubles de 100 mm AA modèle 1953 et de 5 mitrailleuses browning. En 1985 les tourelles AA seront débarquées et remplacées par 2 systèmes Crotale EDIR avec 52 missiles, servant à la défense rapprochée du porte-avions.

L’armement principal d’un porte-avions est constitué de son groupe aérien qui comprenait 15 Super-Etendards (assaut),4 Etendards IVP (renseignement), 8 Crusaders F8P (interception), 2 hélicoptères Dauphin (rescue), 2 hélicoptères Super Frelon (lutte ASM et liaisons).
Tout au long de sa carrière le Clémenceau subira plusieurs modernisations : « capacité Crusader » en 1966, qualification nucléaire en 1978, installation système Crotale en 1985 notamment.
Dès sa mise en service, le Clémenceau ralliera Toulon où il participera à de nombreux exercices avec les forces de l’OTAN en Méditerranée. En 1968 il sera déployé dans le Pacifique avec la Force Alpha (essais nucléaires en Polynésie). Le Clémenceau assurera une présence à Djibouti dans le cadre des opérations Saphir I et Saphir  II lors de l’accession du pays à l’indépendance. Se succéderont ensuite diverses opérations lors des conflits Iran/Irak, lors de la guerre du golfe et  lors de la guerre civile en ex Yougoslavie.

Les deux porte-avions Clémenceau et Foch étaient alternativement armés en version porte-avions et porte-hélicoptères. Le Clémenceau a participé à quasiment toutes les opérations aéronavales françaises au cours de sa carrière, il a été affecté d’abord à Toulon, puis à Brest et retour à Toulon où il a été désarmé le 1er octobre 1997 après avoir parcouru plus d’un million de nautiques sur toutes les mers et océans du globe, soit 48 fois le tour du monde, il a passé 3125 jours à la mer et effectué 70000 catapultages.

A noter que « l’après Clémenceau » a connu quelques turbulences ; en remorque vers l’Inde pour y être déconstruit, il dû rebrousser chemin vers Toulon, puis après maintes tergiversations il fut conduit à Brest et amarré à son ancien poste de l’épi des porte-avions où il attendit encore jusqu’à fin 2009 avant d’être acheminé en Angleterre. Le Clémenceau a fini d’être déconstruit en 2010 soit 13 ans après son retrait du service actif.

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