François Cartigny

est né le 21 octobre 1890 à Viesly (Nord (59))

François Cartigny naît, le 21 octobre 1890 à Viesly (Nord).

Son père François Régis exerce le métier de tisseur à son mariage, en 1889 ; sa mère, Honorine Bricourt, s’occupe du foyer familial. François grandit avec son frère aîné Eloi Jean Baptiste dans sa commune de naissance, rue de Baillon (aujourd’hui rue André Havret). Il fréquente l’école primaire de son village ; après sa scolarité, il exerce le métier d’ajusteur.

Peu avant 1906 le couple s'installe à Caudry, 33 rue Pasteur (à 5km de Viesly et 20km environ de Cambrai).

Son père devient mécanicien. François perd sa mère en 1915.

François a sans doute écouté les souvenirs de mer de son grand-père François Régis (né en 1844). Toujours est-il que le 8 mars 1910, à 20 ans, François signe un engagement de 5 ans à la mairie de Cambrai et rejoint le "1er Dépôt des équipages de la flotte" à Cherbourg.

Désireux d’accroître ses compétences, il suit des cours de mécanicien. Le 1er juin 1912, il est nommé quartier-maître mécanicien. Il embarque sur le contre-torpilleur "Dunois".

Sa carrière dans l'aéronavale débute en 1916. De mars à juin 1916 il est observateur sur un bombardier biplan Voisin de l'escadrille de bombardement de la Marine basée sur le terrain de Saint-Pol-sur-Mer près de Dunkerque. Très motivé, il se destine au métier de pilote de l’aéronavale. Il suit la formation de pilote dans un centre-école de l'armée et acquiert son brevet de pilote militaire, n°4660, le 1er octobre 1916, et par équivalence celui de pilote de l'Aéroclub de France.

Admis au cours de pilote sur hydravion à Saint-Raphaël en octobre 1916, il est affecté en février 1917 au "Centre d'Aviation Maritime de Boulogne sur Mer" (62) puis celui de Dunkerque en avril 1917.

François Cartigny participe immédiatement aux combats émaillés de nombreux événements.

Après être venu au secours de son avion d'escorte, appareil de chasse Sopwith, il effectue, le 26 avril, le sauvetage de l'équipage d'un appareil de bombardement britannique de type Handley-Page en Mer du Nord près de Nieuport (Belgique).

Pour cet acte de courage François est cité à l’ordre de l’Armée navale, décoré de la croix de guerre avec palme, et de la médaille militaire en date du 12 mai 1917 :

"Pilote courageux et plein de sang-froid. Le 26 avril 1917, a amerri sous un feu violent de l'ennemi pour secourir des camarades en détresse, a pris l'un deux grièvement blessé, à bord de son appareil, a réussi à reprendre son vol et à rentrer dans nos lignes avec son appareil surchargé et très sérieusement avarié par le tir de l'ennemi".

Le gouvernement britannique lui décerne la Distinguished Service Medal quelques jours plus tard.

 Les missions de reconnaissance et de lutte contre les sous-marins se succèdent en Mer du Nord au cours du mois de mai 1917 (Extrait du livre ARDHAN n° 10) à bord d'hydravions, type FBA, produits par la société Franco-Britannique de l'Aviation.

Le 26 mai au petit matin, au Nord-Nord-Est de la bouée A de Dunkerque, trois hydravions de chasse allemands Rumpler attaquent tour à tour les quatre F.B.A. d’une même patrouille, non escortée par des Sopwith, qui venait de découvrir le mince sillage d’un périscope.

Ainsi disparaissent le D-8 (Enseigne de vaisseau Battet et matelot Farenc), le D-11 (Quartier-maître Cartigny et Enseigne de vaisseau Gourguen), le D-7 (Second maître Amiot et Enseigne de vaisseau Teste) et le D-10 (Enseigne de vaisseau Ardoin et matelot Milliancourt). Au bilan quatre F.B.A. au tableau de chasse des pilotes allemands. Il faut préciser ici que nos hydravions n’ont pas été abattus en vol. Les consignes étaient nettes : "Si vous êtes attaqués en vol, toutes les chances sont contre vous. Donc, amerrissez tout de suite, et battez-vous sur l’eau”. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Nos équipages amerrissent et engagent, avec leurs mitrailleuses Lewis qui tirent dans l’axe vers l’avant, le combat contre des hydravions volant autour d’eux. Le matelot Farenc est tué, les enseignes de vaisseau Teste, Battet, Ardoin et le second maître Amiot sont blessés à divers degrés, le quartier-maître Milliancourt est indemne, l'Enseigne de vaisseau Gourguen est gravement atteint. Le quartier-maître Cartigny, grièvement blessé, pose son appareil et meurt à son poste. (Messages Hydravions_CAM Dunkerque)

Les survivants sont récupérés par les Allemands et faits prisonniers. Un des quatre hydravions ennemis a été touché par l'Enseigne de vaisseau Battet, qui a pris la mitrailleuse des mains du matelot Farenc, et a pu rentrer à sa base. L'enseigne de vaisseau Teste et le second maître Amiot s’évaderont en 1918.

C’est la consternation à Dunkerque. Le contre-amiral Exelmans, commandant la "Division des flottilles de la Mer du Nord", décide de suspendre provisoirement les patrouilles anti-sous-marines de nos hydravions. Elles ne reprennent qu’en juillet avec une double escorte de quatre hydravions de chasse pour chaque patrouille de deux hydravions de reconnaissance.

Du 17 au 20 octobre 2015, une exposition intitulée "Histoire de l’aviation pendant la grande guerre" en hommage à François Cartigny a eu lieu à Viesly. L’exposition a permis ainsi à près de 600 enfants d'accompli leur devoir de mémoire.

A la veille des commémorations du 11 novembre 2015, un second hommage lui est rendu au cimetière de Caudry en présence de sa famille, par les anciens combattants :

"Nous nous recueillons sur la tombe de François Cartigny, engagé le 8 mars 1910.

Affecté à la première région maritime à Cherbourg où il est nommé quartier maître mécanicien, puis il intègre le centre d’aviation de Dunkerque où il devient alors pilote d’hydravion.

Le 26 mai 1917, il participe à un combat exemplaire, mais disparaît tragiquement à l’âge de 27 ans, il vient d’être abattu par des hydravions allemands.

Il est mort pour la France sur cette terre hostile, mais lui et ses compagnons continuent à vivre dans le cœur de ceux qui les aimaient, nous tous ici présents ont envers eux un devoir de mémoire qu’il faut transmettre au-delà des générations".

L’émotion était présente, ses trois nièces, l’aînée âgée de 94 ans et les deux jumelles de 92 ans, avaient fait le déplacement pour rendre hommage à leur oncle François.

 Paul Morvan, son mécanicien, rend lui aussi hommage à son camarade disparu alors qu'il était en permission (Extrait du livre ARDHAN n° 30).

Il était Quartier-maître de 2e classe.
Son unité : Centre d'Aviation Maritime de Dunkerque
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 14-18 avec palme(s)
  • Médaille commémorative de la Grande Guerre
  • Distinguished Service Medal
  • Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer
Il est décédé le 25 mai 1917.
Document portant la mention MPLF : Fiche mémoire des hommes

Centre d'Aviation Maritime de Dunkerque

Dunkerqueterrainstpol

Le principe de la création du "Centre d'Aviation Maritime" (CAM) de Dunkerque date de décembre 1914 et devient effectif en février 1915, après un bref passage à Boulogne.

Le centre est composé des escadrilles suivantes :

Escadrille d’hydravions de patrouille

Escadrille d’hydravions de chasse

Escadrille de bombardiers terrestres

Ces escadrilles sont équipées d’hydravions qui stationnent dans...

Centre d'Aviation Maritime de Dunkerque
184069
Cartigny
Viesly
Nord (59)
21 octobre 1890
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Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée de Mer,Croix de Guerre 14-18 avec palme(s),Distinguished Service Medal,Médaille commémorative de la Grande Guerre,Médaille Militaire
acte naissance 1890/75
D 11x15