Frédéric Le Mouillour Mémorial national des marins morts pour la France
 
 
 
 

Le nom du marin commence par :

Pierre Marie Charles Guérin

est né le 15 août 1904 à Cognac (Charente (16))

Son père Paul est décorateur fleuriste à Paris, et sa mère, Madeleine Junin, s’occupe du foyer familial tout en secondant son époux dans le magasin de fleurs.

Pierre passe son enfance à Paris avec sa jeune sœur Bernadette, née en 1912 et décédée en 1957. Il fréquente l’école primaire, puis le lycée. A partir de mars 1918, la capitale est prise sous le feu des bombardements allemands, canons à longue portée et avions bombardiers, et nombre de petits Parisiens sont évacués en province. C’est ainsi que Pierre adresse depuis La Rochelle, de mars à août 1918, 16 lettres à ses parents, véritable chronique sensible, documentée et humoristique de cette période.

Après son baccalauréat, il travaille avec son père et devient à son tour décorateur fleuriste. Au décès de ce dernier en 1927, il prend sa succession au magasin dont il a la responsabilité avec son épouse Inès jusqu’en 1932. A la naissance de leur troisième enfant, Tristan, ils s’installent en province et Pierre devient représentant de commerce.

Le 24 juillet 1928, Pierre épouse à Paris Inès Rubat du Mérac, originaire de Saône et Loire (47).

En août 1939, Pierre et Inès ont déjà trois enfants : Christiane 10 ans, Rolande 8 ans et Tristan 7 ans. Ils ont laissé leur domicile de Chartres pour passer les vacances d’été sur l’île de Batz.

Or le 3 septembre 1939, la France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne qui vient d’envahir la Pologne. Un ordre de mobilisation est alors placardé dans toutes les mairies et Pierre rejoint son affectation à Paris, en tant que sergent d’infanterie. Le couple a jugé prudent qu’Inès et les enfants restent sur l’île de Batz, loin de Chartres et de la région parisienne.

C’est ainsi que le 7 mai 1940, leur quatrième enfant Hubert nait à Morlaix, sur le continent juste en face de l’île. Qui pourrait imaginer que celle-ci soit un jour occupée par plusieurs centaines de soldats allemands ? Et pourtant, l’armée allemande attend son heure, car trois jours plus tard, le 10 mai 1940, elle envahit la Hollande et la Belgique.

En juin 1940, les évènements s’accélèrent, la défaite de l’armée française est consommée. Le 14 juin, les Allemands entrent dans Paris, puis envahissent tout le pays. Ils arrivent à Rennes le 16, à Saint Brieux le 17. Ce même jour le Maréchal Pétain annonce à la radio qu’il s’est mis en rapport avec l’ennemi pour demander les conditions d’un armistice.

L’île de Batz est dans sa pleine beauté, avec ses dunes et ses champs de blé dorés.

Beaucoup d’hommes sont absents, les femmes et les vieux ont pris le relais. En quelques jours tout bascule. Des avions allemands survolent Batz, sinistres avec leur croix noire. Après le discours de Pétain, quelques jeunes gens cherchent à rejoindre l’Angleterre mais sans succès.

Le 19 juin, Pierre embarque depuis le port de Roscoff, sur un vieux voilier lituanien de quatorze mètres, le "Baltoji Lelija" (cygne de la Baltique), une semi-épave en cours de réarmement à l’initiative de Théo Gilet, jeune marin-pêcheur de 19 ans (celui-ci poursuivra la guerre dans les Forces Françaises Libres). Les voiles sont déchirées, la coque prend l’eau, mais qu’importe. Il pourra encore naviguer quelques heures ou quelques jours et mener en Angleterre la cinquantaine de personnes déjà montées à bord.

Le voilier arrive au port de Falmouth, en Angleterre, le 20 juin au matin.

Le 3 juillet, après l’opération "Catapult", les marins français sont regroupés par les Anglais dans des camps d’internement.

Pierre, n’ayant pas pu trouver un engagement correspondant à son souhait, se sent inutile. Il est très affecté par l’appel du Maréchal Pétain invitant les Français à rentrer sans délai en France, car dans le cas contraire, ils seraient déchus de leur nationalité. Pierre pense à sa femme et à ses quatre enfants, il considère que son devoir est désormais de revenir en France.

Le rapatriement vers la France de tous les soldats, marins, aviateurs, doit être entrepris en vue de leur démobilisation. C'est ainsi que le mercredi 24 juillet, 1179 officiers et marins embarquent à Southampton sur le paquebot français "Meknès" pour rallier Toulon. Vers 23h 00 ce même jour, au large de l’ile de Portland, le "Meknès" est torpillé par une vedette allemande. Plus de 400 hommes disparaissent lors de cette attaque, dont Pierre Guérin, 36 ans, affecté spécial à l’arsenal de Brest. La mer rejette durant les semaines suivantes sur les côtes normandes plus de 200 corps.

Celui de Pierre est retrouvé le 1er septembre 1940 sur la plage d’Eletot, près de Dieppe. Il est identifié grâce à son livret militaire et sa carte d’identité britannique. Son dernier enfant Hubert a quatre mois. Il laisse quatre orphelins, et une épouse inconsolable qui s’en est allée rejoindre son mari l’année suivante, le 7 juillet 1941.

Madeleine Guérin, mère de Pierre Guérin, sera nommée tutrice de trois d’entre eux : Christiane, Rolande et Hubert qu’elle élèvera avec Bernadette Guérin, sa fille. Elles résident à Paris, 113 avenue Victor-Hugo 16ème.

Valentine Rubat du Mérac, mère d’Inès Guérin, sera nommée tutrice de Tristan et l’emmènera au Maroc où étaient installés ses quatre fils et frères d’Inès.

Pierre Guérin est inhumé à Saint Valérie en Caux (76), dans le carré militaire français.

Son nom figure :

  • Sur le monument aux morts de Chartres (28)
  • Sur la stèle commémorative du torpillage du Meknès de Saint-Martin-en-Campagne et Berneval-le-Grand.
Il était Sergent.
Son unité : Meknès
Il est décédé le 24 juillet 1940.
Son corps repose au cimetière de Saint-Valéry-en-Caux (76)
Document portant la mention MPLF : Fiche mémoire des hommes

Meknès

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Le Meknès était un ancien paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique construit par les Chantiers de Normandie du Grand-Quevilly, de 132 mètres de long et jaugeant 6127 tonneaux, mis en service en 1914 sur la ligne le Havre-Haïti sous le nom de Poerto Rico. Renommé Meknès, il est placé sur la ligne Bordeaux-Casablanca en 1929, puis le Havre-La Baltique en 1936. Suite aux événements de la guerre mondiale, il est transformé en transport de...

Meknès
184191
Guérin
Cognac
Charente (16)
15 août 1904
HE
NULL
Il a été décoré : Aucune médaille
transcription décès 1942
G 11x11
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