Georges Louis Emile Grappe

est né le 11 avril 1916 à Sirod (Jura (39))

Georges Louis Emile, fils d'Emile Grappe et de Léonie Pistolet naît à Sirod (Jura 39) le 11 avril 1916.

Aîné d'une fratrie de 8 enfants, Georges s'épanouit dans cette famille qui n'est pas épargnée par les malheurs car 3 enfants décéderont en enfance ainsi que leur maman disparue beaucoup trop tôt.

Scolarisé dans cette commune, "bon élève, mais déjà fougueux, emporté, n'ayant peur de rien." (1). Georges obtient le certificat d'études (mention bien) et pendant deux années, il aide son père à tenir son petit commerce à Sirod, et faire les foires et marchés de la région, deux ou trois fois par semaine.

Cependant il rêve de grands espaces et c'est pourquoi, il s'engage pour 5 ans, dans la Marine nationale à Lons-Le-Saunier le 9 janvier 1934.

Dès lors, il effectue ses classes au "5e dépôt des équipages de Toulon" et en sort brillamment matelot de 2e classe breveté infirmier le 1er juillet 1934.

C'est dans cette unité qu'il fait ses armes et que ses services et sa générosité unanimement appréciés sont récompensés par une promotion au grade de matelot de 1ère classe le 1er janvier 1935.

Après un embarquement de presque un an aux Salins d'Hyères sur le cuirassé école "Condorcet " le 1er mars 1936 il transite par le "5e dépôt des équipages de Toulon".

Georges prend un nouveau galon de quartier-maître le 1er avril 1936, avant de rallier la " 3ème escadrille de sous-marins  "le 15 décembre 1936. Là il embarque ponctuellement sur le sous - marin "Phénix", qui disparaîtra corps et bien le 15 juin 1939 sur les côtes d'Indochine.

Après une nouvelle mise pour emploi au "5e dépôt  des équipages de la flotte", le voici affecté le 1er août 1937 au "Centre d'études de Toulon ". Il y prête son concours là aussi tant en mer qu'à terre. Ses services remarquables sont très appréciés par ses supérieurs et il y reste deux ans. Ainsi bien adapté à son statut de marin infirmier il rengage pour trois ans à compter du 1er janvier 1939.

Puis affecté au "2e dépôt des équipages de Brest" à dater du 17 février 1939, il reçoit une promotion au grade de quartier-maître de 1ère classe le 1er avril 1939 et se fait affecter sur le contre torpilleur "Jaguar"avec le grade de second maître obtenu le 1er janvier 1940 "alors que s'annonce la drôle de guerre". (1)

Entre temps, le 30 avril 1940 à Brest, Georges épouse Renée Marie-Françoise Floch qui lui donnera des jumeaux, qu'il n'aura donc pas eu l'occasion de connaître.

Le 23 mai 1940 par une nuit lunaire, le "Jaguar "est mitraillé par un bombardier.

Son chef, le médecin major Cras ne dira-t-il pas de lui alors dans son livre: "Grappe est magnifique de sang-froid et de présence d'esprit". Consciencieux et méthodique après le mitraillage du "Jaguar" qui a coûté la vie à deux marins et fait sept blessés, il dit encore de lui : "Grappe range, nettoie. Mon infirmerie est propre comme un sou neuf". (2)

Mais sort funeste, quelques heures plus tard le "Jaguar" est torpillé par des vedettes allemandes.

Lors de cet engagement Georges est gravement blessé et le médecin relate ses paroles: "je suis ici, dans l'eau, mais je ne puis bouger, j'ai les jambes cassées ; il faudrait venir ...vite, je n'en puis plus !"…..

Le médecin major Cras relate la tentative de sauvetage de Georges par ses camarades :

"Mais ces braves types qui ont compris,… sont entrés dans ce gouffre d'où ils ressortent bientôt, ayant arraché le pauvre Grappe à son affreuse position. Hélas ! Une heure après, avant même l'arrivée au quai de Dunkerque, il devait rendre le dernier soupir.".

 Georges reçoit deux citations signées de l'amiral Abrial, commandant des forces navales françaises du Nord :

-"Le Second Maître Grappe Georges, matricule 945T34, gradé magnifique de courage et d'allant, qui après le bombardement du Jaguar a été par son sang-froid et son adresse un précieux collaborateur du Médecin-Major".

-" Mortellement blessé aux jambes au moment du torpillage du Jaguar, est mort peu après, en donnant à tous, le plus bel exemple de sacrifice. Déjà cité, cette deuxième citation, lui vaut à titre posthume la médaille militaire". (3)

Sa femme perd ainsi: son époux et quelques temps plus tard, ses deux enfants. Elle demeurera à Brest mais elle gardera des contacts avec sa belle-mère jusqu'en 2002.

Second maître, marié, Georges totalise 6 ans et 5 mois de service effectif dont 1 an et 7 mois embarqué.

Il est décoré de la médaille militaire à titre posthume pour fait de guerre par décret n° 2187 du 11 août 1943 (JO du 13 août 1948) et croix de guerre avec étoile.

Son acte de décès a été transcrit à la mairie de Sirod le 1er juin 1949.

Son nom figure sur le monument aux morts de cette ville.

La famille Grappe perdra encore douloureusement Albert, frère de Georges, lui aussi " Mort Pour La France " des suites de blessures le 19 novembre 1944 à Thiefosse (Vosges).

Il était Second maître.
Son unité : Jaguar
  • Médaille Militaire
  • Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
  • Citation à l'Ordre de l'Armée
Il est décédé le 22 mai 1940.
Son décès est inscrit à la commune de Sirod (39)
Document portant la mention MPLF : Etat signalétique et des services

(1) : Histoires drôles d'une drôle de guerre de Guy Fumey.

(2) : Jaguar-Chacal-Léopard La 2e division de contre-torpilleurs à Dunkerque d'Hervé Cras.

(3) : lettre du discours du maire de Sirod en 1952 en hommage aux deux frères Georges et Albert Grappe, Morts Pour La France.

Jaguar

150

Le Jaguar était un contre-torpilleur de 2400 tonnes construit par l’Arsenal maritime de Lorient et mis en service en novembre 1926. En 1940, il fait partie de la Deuxième Division de contre-torpilleurs, en compagnie des contre-torpilleurs de même classe Chacal et Léopard.

En mai 1940, les Allemands ont envahi les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg. Depuis le 20 mai, ils sont à Abbeville. Le 22 mai, ces trois...

Jaguar
184209
Grappe
Sirod
Jura (39)
11 avril 1916
HE
NULL
Il a été décoré : Citation à l'Ordre de l'Armée,Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s),Médaille Militaire
ranscription acte de décès 2/1942
E 10x13