Jean-Louis Quéré

est né le 18 juillet 1871 à Brest (Finistère (29))

Jean-Louis est le fils de François Julien, Charpentier au port de Brest, et de Françoise Michelle Choquer, commerçante. La famille réside rue Arago à Brest.

Jean-Louis, qui exerce dans le civil la profession d'ajusteur, décide de s'engager dans la marine nationale le 2 janvier 1889 à Brest. Il est alors âgé de 17 ans.

Après sa formation militaire initiale comme apprenti-marin, il intègre l'"Ecole des mécaniciens de Brest" le 15 janvier 1889.

A l'issue de cette formation de 2ans, il est promu quartier-maître mécanicien de 2e classe Le 16 janvier 1891.

Du 16 janvier 1891 au 28 décembre 1891, il embarque  à Brest, successivement sur le croiseur "Forfait,  puis le torpilleur "Téméraire".

 Du 19 janvier 1892 au 22 février 1894, après un court séjour au "5e dépôt des Equipages" à Toulon, Jean-Louis est nommé sur le transport hôpital "Nive",  puis sur les "Bâtiments de Servitude" de Toulon,  puis sur le cuirassé "Magenta".

Au cours de cette période il est promu quartier-maître de 1re classe le 1er octobre 1892.

Le 22 février 1894 il revient à Brest au "2e Dépôt des Equipages"  pour 5 mois.  Par la suite, à  Brest,  il embarque successivement sur le garde-côte cuirassé "Fulminant"  puis sur le cuirassé "Jean-Bart".

Le 2 octobre 1894 il rejoint le "1er Dépôt des Equipages" à  Cherbourg puis il embarque sur le croiseur "Chasseloup-laubat".

Le 15 janvier 1895, Jean-Louis rejoint à nouveau l'"Ecole des mécaniciens" de Brest pour une période de 6 mois.

A l'issue de cette formation il est promu second maître de 2e classe le 31 juillet 1895.

Le 1er août 1895 Il est affecté sur le cuirassé "Brennus" (Cf gravure jointe) à Lorient  pour 17 mois.

 Au cours de cette affectation il est promu second maître de 1re classe le 1er avril 1896.

Après deux brefs passages par les "Dépôts des Equipages" de Toulon et Brest, il embarque sur le "Sémiramis" le 15 juillet 1897 à Brest pour une durée de 22mois.

Le 9 août 1897, Jean-Louis se marie avec Jeanne Paul à Brest. La famille s'agrandira bientôt avec la naissance d'Amédée en 1899 et de Paule en 1901. La famille réside rue de Paris à Brest.

Amédée fera plus tard une carrière de médecin militaire jusqu'au grade de médecin colonel.

Du 1er août 1889 au 5 février  1905, Jean-Louis est successivement  affecté à Brest sur les cuirassés "Gaulois"  pour 38 mois  et "Bretagne" pour 21 mois.

 Le 24 février1905 il embarque sur le croiseur cuirassé "Dupleix à Rochefort ", puis le 5 décembre 1905 sur le croiseur  "Desaix".

Après un nouveau  séjour au "2e Dépôt des Equipages" à Brest, il embarque  sur le cuirassé "Justice", à Toulon  le 4 mai 1907,  pour une période de 3 ans.  Au cours de cette affectation Jean-Louis participe avec ses camarades aux opérations de secours des  populations sinistrées de Messine (Italie) après le terrible tremblement de terre et le tsunami de décembre 1908. Jean-Louis et ses camarades ont ainsi l'occasion d'accomplir la plus belle des missions pour des marins : sauver des vies humaines. (Cf gravure jointe).

 Du 6 avril 1910 au 1er janvier 1911 il rejoint le "2e Dépôt des Equipages" à Brest.

Le 1er janvier 1911 il est affecté sur le cuirassé "Saint-Louis" à Toulon, cet ex-navire de l'"US Navy" sert de base d'entraînement et de formation pour les mécaniciens et chauffeurs.

Au cours de cette  affectation  Jean-Louis est promu maître mécanicien-torpilleur le 1er octobre 1912.

Le 1er décembre 1912 il rejoint l'aviso transport "Drôme" à Lorient. Au cours de cette affectation Jean-Louis est décoré de la médaille militaire par décret du 31 décembre 1913 pour l'excellence de ses états de service.

Le 9 octobre 1914 il embarque sur le croiseur "Dupetit-Thouars" à Brest pour 45 mois.

En 1918 le bâtiment a pour mission d'escorter les convois qui transitent entre l'Amérique du Nord et la France, il est commandé par le capitaine de frégate Paque.

Le 26 juin 1918, après une période de carénage à New-York (USA), le bâtiment appareille pour faire partie de l'escorte d'un convoi de 24 navires marchands partis d'Halifax au Canada à destination du Verdon en France.

Le 7 août 1918 à 20h51 le "Dupetit-Thouars" est torpillé par le sous-marin allemand U.62 à 400 nautiques de Brest. Le bâtiment est touché par deux torpilles à quelques secondes d'intervalle.

Le maître mécanicien Jean-Louis Quéré âgé de 47 ans  est tué par l'explosion de la  deuxième torpille, à son poste de quart dans la chaufferie 3,  ainsi que 2 autres de ses camarades, le chauffeur Jean Pierre Marie Chapalain et l'aide de chauffe André Albin Gustave Grenon.

Extrait du rapport officiel : source : Livre d'Or de la Marine-Guerre14-18 :

" Le Commandant PAQUE fait le tour du pont pour se rendre compte de l’état d’avancement de l’évacuation, il fait nuit à ce moment. Arrivé sur la plage AR, il trouve le Commandant WINTER et revient avec lui vers l’AV en s’arrêtant à tous les panneaux pour répéter l’ordre d’évacuation au mégaphone. Il n’y a plus personne, il n’entend que le bruit des cascades d’eau dans les entreponts. Toutes les dépositions d’officiers descendus dans les fonds ou sur le pont principal concordent, il n’y a plus aucun être vivant dans les fonds ni dans les batteries. D’ailleurs, sur les treize hommes disparus dans le sinistre, nous savons par la déposition du quartier-maître LEJEUNE que trois sont morts dans la chaufferie 3, le maître mécanicien QUERE, le chauffeur CHAPALAIN, l’aide de chauffe GRENON. Sur les dix autres, quatre n’étaient pas de quart et sont montés sur le pont après les explosions, l’aide fourrier MORISSET a été vu sur le pont quelques minutes avant le torpillage, les cinq restants ont été vu embarquant sur les radeaux, ils auront coulé quand les radeaux ont été entraînés dans le chavirement du croiseur".

Au total 13 marins trouvent la mort dans ce naufrage.

L'équipage du croiseur-Cuirassé "Dupetit-Thouars" est cité à l'ordre de l'Armée (Journal officiel du 25/10/1919) avec la mention:

"Le croiseur-cuirassé DUPETIT-THOUARS : pendant un service d’escorte, a été torpillé et coulé le 7 août 1918 par un sous-marin ennemi. Tout le personnel a fait preuve, dans cette circonstance, du plus grand calme, du plus grand sang-froid et du plus grand dévouement ".

Il était Maître.
Son unité : Dupetit-Thouars
  • Médaille Militaire
Il est décédé le 07 août 1918.
Porté disparu
Son décès est inscrit à la commune de Brest (29)
Document portant la mention MPLF : Fiche mémoire des hommes

 Rapport officiel  "Dupetit-Thouars " Livre d'Or de la Marine-Guerre 14-18 (SHD  Brest)

 Gravure "Tremblement de terre Messine" : Extraite du livre "Drôle de Marine Fière Marine" d'Etienne Devailly; Edition Ouest-France. (Le Petit-Journal 1909)

Dupetit-Thouars

Dupetit_Thouars_MN_1b

Croiseur-cuirassé de 9500t de la classe « Gueydon » - Mis sur cale en avril 1899, armé pour essais en 1905. D’une longueur de 140 m, une largeur de 19,5 m et un tirant d’eau de 7 m, doté d’une puissance de 20 000 cv  il pouvait atteindre une vitesse de 21 noeuds avec ses 3 machines « Creusot », 28 chaudières « Belleville ...

Dupetit-Thouars
184305
Quéré
Brest
Finistère (29)
18 juillet 1871
HE
NULL
Il a été décoré : Médaille Militaire
Transcription tribunal de Brest 15/04/1919
C 12x17