Léon Joseph Trichaud
est né le 17 avril 1893 à La Garde (Var (83))
C'est le quatrième enfant vivant d'Alexandre Joseph et de Rosa Augustine Guien, son épouse. Nés l'un et l'autre dans la petite commune rurale de Baudinard-sur-Verdon, arrondissement de Draguignan, dans le haut Var, ils habitent Régusse, un peu plus au sud, à la naissance de Hoche Marius, leur premier enfant, et Alexandre Joseph y est cordonnier. Hoche Marius est suivi de Clébert Joachim, en 1886, puis, en 1889 d'Angèle Marthe, qu'ils auront la douleur de perdre à l'âge de 9 mois.
C'est à cette époque qu'ils viennent s'installer à La Garde, arrondissement de Toulon, où naîtra Marceau Julien, en 1890.
Alexandre Joseph devient facteur des postes, profession qu'il exerce encore à la naissance du petit Léon.
Il a toutefois repris son métier de cordonnier lorsque, en 1895, naît Emilie Julie, et n'en changera plus.
A l'instar de Jean Giono qui en fait le récit dans "Jean le bleu", le petit Léon grandira près de l'échoppe paternelle. Après lui, naîtront André Jean, avec le nouveau siècle, Marie Ernestine (1903) et le petit dernier, Jules Fernand.
Léon n'a pas connu Angèle, il ne verra grandir ni Emilie ni Marie Ernestine : ses trois sœurs sont en effet décédées en bas âge.
La commune natale de Léon Trichaud tient son nom du fameux rocher volcanique, qui, au moyen-âge, a servi de poste de guet. C'était en effet la vigie de Toulon, ce qui lui a valu de nombreuses invasions. A la naissance de l'enfant, La Garde est un centre agricole prospère qui comprend 3418 habitants.
Léon y mènera une existence heureuse, au sein d'une nature riche et accueillante, où il pourra s'épanouir en toute liberté, en compagnie de ses frères et amis, compagnons d'études de l'école communale.
Après ses années d'instruction primaire, on peut penser que, comme un certain nombre de Gardéens, il est entré comme apprenti à l'arsenal de Toulon. L'acte d'engagement volontaire qu'il signe le 25 janvier 1912 à la mairie de Toulon indique en effet qu'il exerce la profession d'armurier. A cette époque, la condition des ouvriers civils de l'arsenal est encore précaire, et un engagement dans la Marine nationale peut apporter une plus grande sécurité d'emploi, ainsi que de meilleures perspectives de carrière, voire la découverte d'horizons lointains.
C'est un professionnel de valeur, qui, d'après les tests effectués lors de son incorporation, maîtrise parfaitement lecture et écriture, et est aussitôt incorporé aux armuriers de la marine comme matelot de 2e classe breveté armurier, statut ouvrier militaire. Après deux mois de formation théorique à la direction de l'artillerie à Toulon, il embarque le 1er avril à bord du navire école "Tourville" pour une formation pratique de 4 mois, à l'issue de laquelle il sera promu quartier-maître armurier le 10 octobre 1912.
Le 16 avril 1913, il embarque à bord du croiseur cuirassé "Léon-Gambetta", qui vient de regagner Toulon, de retour de Constantinople où il assurait la présence française lors des guerres turco-balkaniques, et repart sillonner la Méditerranée. En juillet 1914, il participe aux manœuvres associées et mène la seconde division légère.
Mais en Europe, l'ambiance s'est tendue, de plus en plus.
Le 3 août 1914, l'armée navale "en ordre de marche" quitte Toulon pour Bizerte, avant de gagner l'Adriatique : c'est la guerre.
Dans la nuit du 26 au 27 avril 1915, le sous-marin autrichien U5 tire deux torpilles en immersion, qui atteindront le croiseur cuirassé en pleine cible.
Léon était de quart, dans cette nuit maudite, à cet instant précis, nous dit son camarade survivant le musicien Baptiste Autran, lui aussi gardéen.
Son corps ne sera pas retrouvé
Il venait juste d'avoir 22 ans.
NB : biographie établie en collaboration avec madame Frédérique Vivant, école Pont du Suve à Toulon, également gardéenne, et les élèves de sa classe de CM2
- Citation à l'Ordre de L'Armée Navale
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 14-18 avec étoile (s)
Léon Gambetta
Le "Léon Gambetta", construit à l'arsenal de Brest (29), était un navire d’une longueur de 146,50m, une largeur de 21,40 m au maître-bau, un tirant d’eau de 8,20 m, il avait un déplacement de 12600 tonnes. La propulsion était assurée par 3 machines à vapeur regroupant 28 chaudières qui assuraient une puissance de 28500 cv.
Le "Léon Gambetta" pou...