Jean-Yves Campion
est né le 23 janvier 1900 à Saint-Pierre-Quilbignon (Finistère (29))
Jean-Yves naît à Saint Pierre Quilbignon dans le Finistère nord le 23 janvier 1900.
Cette commune possède une façade maritime sur la rade de Brest. Cependant, à cette époque elle demeurait une commune rurale tournant le dos à la mer car elle est freinée dans son développement par l'extension du port militaire de Brest. Elle possède des petites plages comme les "Quatre pompes", la "Maison blanche "et "Sainte Anne du Portzic" très appréciées des Brestois. La commune jouissait également d'infrastructures militaires liées à la Marine nationale comme le fort Montbarrey et le fort du Questel ainsi que le prestigieux bâtiment de l'Ecole navale aujourd'hui occupé par le Lycée Naval.
Son père Pierre, Marie Campion et sa mère Jeanne, Philomène Gourmelon sont des cultivateurs et exploitent des terres à Kervaoter, Kervillerm et Kérangoff en Saint Pierre.
Jean-Yves est le troisième enfant d'une fratrie de sept (Pierre 1896, Yvonne 1897, Jean-Yves 1900, Anna 1901, Louis 1902, Rosalie 1904, François René 1907). Il passe son enfance dans la commune et y poursuit sa scolarité. Plus tard et pendant quelques années, il aide ses parents pour les travaux de la ferme.
Il a 18 ans lorsqu'il s'engage dans la Marine nationale le 27 août 1918 sous le matricule 117 946-2 pour une période de 3 ans. Il est apprenti marin. A l'issue de cette formation, le 1er octobre 1919, il est promu matelot de 2 e classe avec la spécialité de chauffeur. A cette date, il embarque sur le croiseur cuirassé "Gueydon" pour une très courte période. Ce bâtiment opère à cette époque sur la côte atlantique et à Gibraltar. Le 12 octobre 1919, il est nommé sur le croiseur cuirassé "Marseillaise". Ce navire escorte le paquebot "Georges Washington" lors du retour du Président Woodrow Wilson aux U.S.A. A partir de 1920, il opère au sein de l'Atlantique. Le 1er avril 1920 Jean-Yves est promu quartier-maître chauffeur et le 23 juin 1920 il quitte ce bâtiment pour intégrer le "2e Dépôt" de Brest en attente d'une nouvelle affectation. Il est nommé à la "Flottille tunisienne" et participe, après les évènements violents en Crimée, à l'évacuation de la "Flotte russe de la Mer noire" comprenant 33 navires avec leurs équipages et de nombreux réfugiés civils russes, vers la destination finale en Tunisie dans le port de Bizerte. Le 10 février 1921, il rejoint à nouveau le "2e Dépôt" de Brest avant d'être affecté à la "Flottille d'arrondissement" le 4 mars 1921 jusqu'au 27 août 1921. Il intègre alors la "Flottille Manche et Mer du Nord" jusqu'au 18 janvier 1923. Il embarque pour trois mois sur l'aviso "Ailette" et le 18 mars 1923 rejoint à nouveau la "Flottille Manche et Mer du Nord" qu'il quitte quelques mois plus tard le 18 août 1923. Après un bref passage au "2eDépôt", il embarque sur le pétrolier "Garonne" le 13 novembre 1923 jusqu'au 10 août 1924. Ce navire est chargé des importations de pétrole du Texas et effectue de nombreuses rotations sur l'Amérique. Le 18 août 1924, il est muté sur le pétrolier "Rhône" où il poursuit sa carrière jusqu'au 12 juin 1927. Il est alors admis au cadre de maistrance. Il intègre le "2e Dépôt" de Brest où il passe une année avant de rejoindre la "Flottille de la 1ereRégion" le 1er juin 1928 qu'il quitte le 23 avril 1929.
Jean-Yves enchaîne par la suite une série d'affectations et en premier lieu sur le contre torpilleur "Lion" jusqu'au 1er avril 1932. A son admission au service actif, le "Lion" est affecté à la "2eescadre" dite aussi "Escadre du Ponant" car basée à Brest. Il forme la "4eDivision légère" (4e DL) avec le torpilleur "Guépard" et le "Lynx". C'est sur ce dernier que Jean-Yves embarque ensuite jusqu'au 23 novembre 1935 . Le contre torpilleur sert de navire d'entraînement pour l'école des torpilleurs de Toulon. Après un bref passage au "2e Dépôt", il est nommé à la "Direction du Port" de Brest jusqu'au 11 février 1936, date à laquelle il embarque sur le cuirassé "Dunkerque". Il participe aux essais en mer de ce nouveau bâtiment. En mai 1937, pour sa première sortie, le cuirassé représente la France lors d'une revue navale britannique en l'honneur du couronnement du nouveau roi d'Angleterre Georges VI. C'est à ce moment là que Jean-Yves se marie le 5 juin 1937 à Lambézellec avec Marie-Louise Salou, couturière et veuve de Goulven Marie Bouguen.
En janvier 1938 le "Dunkerque" appareille pour une traversée qui le mène aux Antilles et à Dakar. Il est admis au service actif le 1er septembre 1938 et incorporé à "l'Escadre de l'Atlantique" comme navire amiral. C'est à cette même date que Jean-Yves quitte ce navire pour rejoindre, dans un premier temps, le "2eDépôt" suivi d'une affectation très courte sur le croiseur "Suffren" avant d'embarquer sur le mouilleur de mines "Pluton" le 24 octobre 1938 jusqu'au 13 septembre 1939, date à laquelle le mouilleur de mines explose accidentellement dans le port de Casablanca lors de la manipulation de mines. Il y a 196 victimes dont 171 qualifiées de "présumés disparus" et inhumés au cimetière de Ben M' Sick de Casablanca. Jean-Yves Campion périt dans cette tragédie et repose dans ce cimetière. Son frère, François, René , qui était embarqué avec lui sur ce bateau comme Second Maître charpentier, est miraculeusement sorti indemne de ce drame. Tous les marins du "Pluton" sont cités à l'Ordre du Corps d'Armée en ces termes : " Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat".
- Légion d'Honneur (chev.)
- Médaille Militaire
Pluton
Construit à Lorient en 1931. Le Pluton devant être appelé à servir de transport de troupes, il convenait de débarquer les mines stockées à bord dans des camions attendant le long du quai de Casablanca. Au rapport du cpt de frégate Benac, second du navire, c'est au cours de son désamorçage, qu'une mine a explosé, faisant sauter en chaîne d'autres mines et diverses munitions, éventrant le navire qui a coulé par l'arrière, et dévastant les quais...