Commando Hubert -
Le commando Hubert est l’un des héritiers du glorieux 1er Bataillon de Fusiliers Marins Commandos fondé par le lieutenant de vaisseau Kieffer en Angleterre, au printemps 1942, et ayant participé au débarquement en Normandie. Les commandos marine sont au nombre de sept au sein de la marine nationale (Jaubert – Trepel – de Monfort - de Penfentenyo – Kieffer – Ponchardier et Hubert ). Ce sont des unités d’élite spécialisées, au sein desquelles le personnel qui a subi des tests de sélection très rigoureux, est soumis à un entraînement intensif et continu où la défaillance n’est pas permise.
Le commando Hubert représente l’élite de cette élite en ce sens que ses hommes sont des spécialistes des trois milieux : terre, air et mer. Ils sont chuteurs opérationnels et nageurs de combat. C’est l’une des rares unités de nageurs de combat de l’armée française et qui forme également des nageurs pour les autres unités militaires ou services de l’Etat comme les candidats au service action de la DGSE (armée de terre). Le commando Hubert est l’homologue de la SEAL Team 6 américaine et du Special Boat Service britannique, il est aguerri aux missions de contre-terrorisme, de libération d’otages, et aux interventions sous-marines en tous genres. Le commando Hubert a été créé en 1947, à l’origine unité parachutiste, il devient en 1953 une unité de nageurs de combat en gardant sa spécificité de chuteur opérationnel. Il porte le nom du lieutenant de vaisseau Hubert, officier du 1er BFMC, tué au combat à Ouistreham (Normandie) le 6 juin 1944. Il est basé à Saint Mandrier, dans le Var, son effectif est de 102 hommes – si la mixité est de plus en plus importante à bord des unités navigantes de la marine, ce n’est pas encore le cas au sein des commandos où pour le moment aucun personnel féminin n’a réussi les tests de sélection – Pour intégrer le commando Hubert, il faut d’abord avoir préalablement servi au sein de l’un des autres commandos durant cinq ans, et ensuite, bien sûr passer avec succès les différents tests, tant sur le plan mental que physique. Il faut savoir que seulement 10 % des prétendants parviennent à passer les tests avec succès.
La formation, encore appelée « Cours de Nageurs de Combat (CNC) » se déroule sur 27 semaines articulées autour de trois phases : - La 1ere phase débute par une initiation à la plongée avec oxygène pur durant onze semaines. Quatre semaines consacrées aux bases de la plongée avec oxygène, une semaine consacrée à la démolition terrestre, trois semaines suivantes aux exercices d’immersion discrète et aux bases du travail en binôme et les trois dernières semaines à la navigation sous-marine. - La seconde phase s’étale également sur onze semaines, elle a pour but de préparer les nageurs à une attaque. Durant les six premières semaines ils apprennent les techniques nécessaires à l’approche sous-marine, la pose d’une charge explosive et l’exfiltration. Suivent ensuite deux semaines d’épreuves basées sur les connaissances acquises au cours des six semaines initiales. Les trois dernières semaines sont le cadre d’un exercice de synthèse en Atlantique non loin de Brest. - La dernière phase de cette formation se déroule sur cinq semaines, elle est consacrée à la démolition sous-marine, au déblaiement d’un chenal d’assaut et au parachutage en mer avec oxygène. Les stagiaires effectuent aussi une série de plongées profondes et des exercices de travaux sous-marins. Les élèves ayant réussi ces examens obtiennent le « brevet de nageur de combat » et sont affectés au sein du commando Hubert ou à la section nautique de la DGSE selon leurs désidérata. Le commando Hubert, fort d’une centaine d’hommes est placé sous l’autorité d’un officier supérieur de la marine nationale. Il est articulé en deux compagnies : la 1ere compagnie composée de cinq groupes ou escouades opérationnelles. La 2eme compagnie sert d’unité d’appui et travaille comme une base arrière, où une majorité du personnel n’est pas breveté commando, et possède des spécialités liées aux transmissions, au commissariat, à l’énergie/propulsion, à la conduite des navires, à l’entretien.
Il serait long et fastidieux de lister toutes les opérations (connues) auxquelles a participé le commando Hubert depuis sa création tant elles sont nombreuses et héroïques ; néanmoins, on peut quand même citer la crise du canal de Suez en 1956, des opérations de protection rapprochée du général de Gaulle en 1962 et en 1968. En 1974 et 1975 le commando était encore sur le canal de Suez pour participer au déminage. Dans les années 80 on le retrouve plusieurs fois au Liban, aux Seychelles, aux Comores, en Nouvelle Calédonie, notamment lors de l’assaut de la grotte d’Ouvéa. Dans les années 90, les hommes de Hubert sont engagés au Koweit, en Somalie, dans le golfe Persique durant le conflit contre l’Irak, en Bosnie, Afghanistan, dans de nombreux pays d’Afrique. En 2000 à Pâle (Bosnie) il est aux 1eres loges pour la capture de Radavan Karadzic, sinistre criminel de guerre de l’ex Yougoslavie. En 2008 et 2009 les nageurs de combat interviennent par 3 fois pour libérer des otages sur des voiliers au large des côtes somaliennes. Citons encore la seconde bataille de tripoli en août 2011, l’opération Serval en 2013 au Mali, l’évacuation de ressortissants français et étrangers à Tripoli en 2014 avec le GIGN. Enfin, en 2019, glorieux mais tragique fait d’armes, le combat de Gorom Gorom au Burkina Faso, où les maîtres Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont tomberont pour sauver la vie de 4 otages, ils étaient prêts à donner leur vie pour sauver celle des autres, c’était le sens de leur engagement, faisons en sorte que ces héros ne meurent jamais en gardant leur souvenir à jamais gravé en nos mémoires.
Le fanion du commando Hubert a été décoré de la Croix de la Valeur Militaire avec palme le 24 mai 2012. Le 18 juin 2014 il a reçu une seconde palme, portant attribution de la fourragère aux couleurs de la Croix de la Valeur Militaire.