Hervé naît le 23 octobre 1912 à Plouescat, petite commune du nord- Finistère bien connue pour ses plages de sables fins qui s’étendent sur environs 13 km. C’est une petite station balnéaire très animée les mois d’été.

Plouescat est également une commune rurale très dynamique. La proximité de la mer et la présence du Gulf Stream apportent à Plouescat et sa région d’excellentes conditions de culture. On a nommé ce terroir « la Ceinture Dorée » car on y pratique traditionnellement la culture des légumes primeurs et particulièrement les choux-fleurs, les artichauts, les oignons…

La commune bénéficie également d’un beau patrimoine historique, notamment ses halles en pans-de-bois qui remontent au 16^e siècle et qui servaient à la fois de marché couvert les jours de marché et de foires, mais aussi de tribunal. On remarque également le monument aux Morts de la ville, accolé au pignon de la chapelle du calvaire, véritable œuvre d’art, sculpté par Hortense Tanvet. L’artiste a utilisé ici trois pierres différentes locales : le granit gris de Quimper, le granit rose de l’Aber-Ildut et la pierre noire de Kersanton.῝

Il est le fils de Morvan Floch, cultivateur au lieu-dit Pen-ar-Prat dans la commune de Plouescat et de Jeanne Calvez qui s’occupe du foyer. Hervé fréquente l’école publique de la commune puis travaille avec ses parents sur l’exploitation familiale jusqu’à son entrée dans la Marine nationale.

Le février 1932, à l’âge de 20 ans, Hervé décide de s’engager pour une période de 3 ans. Il y est inscrit sous le matricule 2810 avec le grade de matelot de 2^e classe sans spécialité. Il rejoint, comme toutes les nouvelles recrues, le ῝2^e Dépôt῝ à Brest, afin de recevoir une brève formation pour aborder sa nouvelle vie de marin. Un mois plus tard, Hervé quitte le ῝2^e Dépôt῝ pour embarquer sur le cuirassé ῝Jean-Bart῝ le 4 mars 1932. Le 1^er octobre 1932, il est promu matelot de 2^e classe, titulaire du brevet élémentaire (B.E.) de chauffeur. Il quitte ce navire le 14 octobre 1932 pour intégrer une seconde fois le ῝2^e Dépôt῝ à Brest en attente d’une nouvelle affectation. Le 1^er novembre 1932 il rallie le torpilleur ῝Bourrasque῝. La mission de ce bâtiment relève de l’escorte de convois et de la protection des côtes. Le 1^er juillet 1934, Hervé est promu quartier-maître de 2^e classe chauffeur et un mois plus tard, le 1^er août 1934, il intègre le torpilleur ῝Ouragan῝. Le 27 février 1935 il s’engage à nouveau dans la Marine pour une période de 3 ans. Peu avant la fin de son embarquement, Hervé se marie. Il épouse le 7 septembre 1937, Marie-Jeanne Le Gall, cultivatrice à Plouescat. Le couple aura deux enfants : Herveline et Maurice. Le 24 septembre 1937, Hervé signe un nouvel engagement pour 3 ans immatriculé à Brest sous le n° 403 B 32. Environ un mois après son mariage, Hervé intègre ῝l’E.M.C.῝ (l’Ecole des Mécaniciens et Chauffeurs) à Toulon où il poursuit sa formation jusqu’au 1^er avril 1938. Il rejoint une nouvelle fois le ῝2^e Dépôt῝ avant d’embarquer sur le navire-école ῝Armorique῝ le 1^er juillet 1938. Il quitte ce bâtiment le 12 avril 1939 pour le retrouver à nouveau le 10 mai 1939. Le 3 septembre 1939, la guerre est déclarée et le 25 octobre 1940 Hervé rejoint la Marine Maroc.

Il embarque sur le ῝Yoma῝, un paquebot mixte, transport de troupes où il y a un détachement de la Marine française composé de 570 officiers, officiers mariniers et marins destinés à la force X à Alexandrie. Après une escale à Tripoli, le paquebot est torpillé par l’῝U81῝ près de Derna. Le bâtiment coule très rapidement et 200 français périront lors de cette attaque dont Hervé ; il avait 31 ans et le grade de quartier-maître de 1^ère classe lui a été attribué à titre posthume.