Vincent Guillaume Joseph LE PAPE
est né le 20 novembre 1916 à Penmarch (Finistère (29))
Vincent, fils de Vincent, cultivateur, et de Marie-Jeanne Stéphan, ménagère, naît à Costé Loch, en Penmarch (29 Finistère) canton de Pont L’Abbé.
Deuxième d’une fratrie de 9 enfants comprenant : Angèle-Marie (03/11/14), Vincent donc (1916, son père absent est à la guerre lors de sa naissance), Rémi (22/08/18), Marc (06/04/24), Joseph (07/11/25), Jean (16/08/27), André (14/04/29), Louise-Corentine (09/02/32) et Adèle (29/06/33). Vincent s’épanouit, avec bonheur, dans ce milieu familial. Il fait sa scolarité à Penmarch puis à l’école Saint Gabriel à Pont L’abbé.
Par jugement en date du 9 juillet 1919 rendu par le tribunal de Quimper, la nation adopte Vincent.
Comme dans toutes les familles nombreuses, les garçons doivent aider à subvenir aux besoins de la famille, c’est pourquoi avec la mer toute proche il est inscrit maritime au Guilvinec le 20 novembre 1934 sous le N°12246. Dès lors il rêve de grands espaces et s’engage dans la Marine Nationale le 20 novembre 1936. Passant par le “2 e Dépôt des équipages de la Flotte“ de Brest sous le matricule N° 1325, aussitôt ses classes effectuées, il rallie l’“Ecole des Fusiliers“ à Lorient et en sort brillamment le 1er décembre 1937, breveté élémentaire fusilier. Après une quinzaine de jours au “3 e Dépôt des équipages“ de Lorient où il est breveté Mitrailleur Contre Avions, il reçoit sa première affectation embarquée sur le croiseur “Gloire“ à compter du 22 août 1937 pendant plus de quatre ans. Sa vie devient trépidante avec tout de suite une croisière en Océan Indien et en Indochine. Cet horizon et sa promotion au grade de quartier-maître de 2e classe le 1er octobre 1938, lui conviennent tellement bien qu’il rengage dès le 20 mai 1939. En octobre 1939, le "Gloire“ transporte l’or de la banque de France à Halifax (Canada). En pleine guerre, il quitte Toulon pour Dakar entre le 9-17 septembre 1940. Le lendemain il appareille de Dakar mais intercepté par les Anglais, il rejoint Casablanca. Le 5 mars 1942, Vincent rallie le sous-marin de grande patrouille “Actéon“, basé justement à Casablanca.
Ce dernier, qui en 1941 vient d’être réarmé, effectue des patrouilles en Méditerranée (Bizerte, Beyrouth, Casablanca) mais le 08/11/1942 l’“opération Torch“ est déclenchée alors qu’il quitte le port d’Oran. L’“Actéon“, commandé par le Capitaine de Corvette Clavières, après avoir franchi une première ligne de défense britannique tente de se positionner pour attaquer 2 porte-avions mais est repéré par le destroyer “HMS Wescott“ qui le grenade à mort et le coule à 60 nautiques d’Oran, provocant 65 victimes.
Vincent devait se marier à sa fiancée Mathilde, à son retour. Il meurt à 25 ans, 11 mois et 18 jours avec tout l’avenir devant lui, après cinq ans d’embarquement et laissant une famille nombreuse éplorée.
Il est décoré de la médaille militaire par décret du 24/07/44 (JO du 8/8/44), de la croix de guerre 39-45 et est cité à l’ordre de l’armée de mer : “engagé à fond avec son bâtiment contre des forces adverses très supérieures, a fait preuve d’un total esprit de sacrifice. A glorieusement disparu en combattant“.
L’“Actéon“ quant à lui a reçu la citation suivante à l’ordre de l’armée de mer, par ordre N° 359 CAB/O du 17/12/1942 : “Glorieusement disparu sous les ordres du capitaine de corvette Clavières au cours de l’attaque anglo-américaine contre l’Afrique du Nord“
Son nom figure sur le monument aux morts du cimetière de Penmarch et sur le monument commémoratif des sous-mariniers à Toulon.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45
Actéon
Le sous-marin Actéon fait partie des trente-et-un sous-marins de « 1500 tonnes », à double coque, réalisés en application des plans de l’ingénieur général du Génie Maritime Roquebert, qui a été à la tête de la conception d’une centaine de sous-marins construits ou mis en chantier entre 1920 et 1940.