Etienne Pierre René BRELIVET
est né le 28 juin 1918 à Plomodiern (Finistère (29))
Il est le fils d’Yves Brélivet, agriculteur au lieu-dit Kervigen à Plomodiern et de Marguerite Poudoulec qui l’aide sur l’exploitation et s’occupe de sa nombreuse famille. Etienne est le 4e d’une fratrie de 6 enfants : Yves né en 1907, Jean né en 1909, Marie-Jeanne née en 1912 puis René né en 1920 et enfin Pierre né en 1923.
La famille réside à Plomodiern, commune rurale du sud-Finistère. Elle fait partie du pays glazik et se situe au pied du Ménez-Hom. Du sommet de ce point culminant de Bretagne, on jouit d’une vue admirable sur la région : on distingue Brest au Nord, Châteaulin à l’est, Locronan et Quimper au sud et la magnifique baie de Douarnenez encadrée par la Pointe-du-Raz et la presqu’île de Crozon à l’ouest. A Kervigen existe également un marais considéré aujourd’hui comme un espace protégé.
Le blason de Plomodiern représente très bien les activités de la commune : le blé pour l’agriculture, le poisson pour la pêche et la mitre pour la représentation de l’Église et enfin les hermines pour la Bretagne. Plomodiern bénéficie également sur son territoire d’un beau patrimoine historique notamment par la présence de la chapelle Sainte-Marie du Menez-Hom datée des 16e et 17e siècles et classée au titre des Monuments historiques. Les trois retables baroques du maître-autel sont considérés comme remarquables, ainsi que ceux des deux autels latéraux sud et nord.
Etienne fréquente l’école Saint-Louis de Châteaulin. Cet établissement catholique associé par contrat au service public d’enseignement a été créé par les frères de Ploërmel au milieu du 19e siècle. Etienne adore la lecture et selon les témoignages de l’époque, il s’agit d’une véritable passion. Il aime profondément la nature ainsi que les animaux et plus particulièrement les chiens.
Le 3 octobre 1934, Etienne s’engage dans la Marine nationale pour une période de 5 ans sous le matricule n° 880.13.34. Il devient mousse et rejoint le navire-école "Armorique" pour y recevoir une formation pratique au métier de marin. Après quelques mois d’instruction, il intègre, le 1er juillet 1935 l’"Ecole des fusiliers marins" de Lorient avec le grade de matelot de 2e classe NB (non breveté). Le 1er décembre 1936, Etienne quitte cette école en tant que matelot de 2e classe BE (Brevet élémentaire) pour rejoindre le "3e Dépôt" de Lorient. Le 22 janvier 1936, il intègre la "Direction du Port" de Brest, puis, dans la foulée, le 1er février 1936, il embarque sur le cuirassé rapide le "Dunkerque".
Ce navire a été mis à flot le 2 octobre 1935 et armé pour essais le 1er février 1936. C’est à ce moment-là qu’Etienne embarque sur ce bâtiment. Sa première sortie est effectuée pour représenter la France lors d’une revue navale britannique à Portsmouth en l’honneur du couronnement du nouveau roi d’Angleterre Georges VI. Quelques jours plus tard, le navire participe à une autre revue navale avec les escadres de la Méditerranée et de l’Atlantique au large de l’île de Sein. Le bâtiment est ensuite immobilisé à l’arsenal de Brest pendant deux mois dans le cadre de visites de garantie. Il poursuit ensuite une nouvelle période d’essais jusqu’en janvier 1938. Dans l’intervalle, le 1er janvier 1937, Etienne est promu quartier-maître fusilier. Le 20 janvier 1938, le cuirassé appareille pour une transatlantique qui le mène aux Antilles et à Dakar.
Le 1er avril 1938, Etienne réintègre l’"Ecole des fusiliers marins" à Lorient pour parfaire sa formation. Le fusilier marin est un militaire dont le rôle est d’assurer la défense, la sécurité et la surveillance des sites sensibles de la Marine nationale partout dans le monde pour parer à toute tentative d’intrusion, de sabotage, de terrorisme ou d’espionnage. L’école assure aux élèves une formation physique et morale ainsi qu’un complément de connaissances techniques afin de les rendre aptes à servir dans les commandos. Le 25 août 1938, Etienne termine cette formation et embarque sur le mouilleur de mines "Pluton".
Ce navire est également désigné croiseur de 2e classe et il peut aussi servir de transport rapide de troupes capable d’embarquer un millier d’hommes. Il subit de nombreuses modifications structurelles de novembre 1938 à février 1939. Au début de la guerre il se trouve à Casablanca. Il a pour mission de poser un champ de mines défensif dans la nuit du 12 au 13 septembre 1939. Dans la nuit du 12 septembre, l’ordre est annulé par l’Amirauté, mais les mines ont déjà été amorcées et doivent être débarquées à terre pour être neutralisées dans le dépôt de la marine à Bouskoura. Cette opération débute le 13 septembre au matin. A 10 h 40, une première mine explose, puis une deuxième quelques secondes plus tard. Ces premières explosions entraînent la mise à feu des autres mines et provoquent la destruction du navire. Un incendie se propage alors aux 700 tonnes de mazout du bord. L’explosion est phénoménale et est entendue dans un rayon de 100 km. 200 marins trouvent la mort dans cet accident et une centaine d’hommes sont grièvement blessés. Etienne disparaît le 13 septembre 1939 à l’âge de 21 ans. Les marins du "Pluton" sont les premiers marins morts pour la France de la seconde guerre mondiale.
- Etienne est déclaré Mort pour la France
- Il est cité à l’ordre du Corps d’Armée (à titre posthume) "tombé glorieusement pour la France à son poste de combat"
- Croix de guerre 39-45 avec Etoile de Vermeil
- Médaille militaire
Etienne figure sur le Monument aux Morts de la commune de Plomodiern
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
Pluton
Construit à Lorient en 1931. Le Pluton devant être appelé à servir de transport de troupes, il convenait de débarquer les mines stockées à bord dans des camions attendant le long du quai de Casablanca. Au rapport du cpt de frégate Benac, second du navire, c'est au cours de son désamorçage, qu'une mine a explosé, faisant sauter en chaîne d'autres mines et diverses munitions, éventrant le navire qui a coulé par l'arrière, et dévastant les quais...