Jean PERREON
est né le 05 mai 1909 à Le Croisic (Loire-Atlantique (44))
Fils de Augustine Perréon, il passe son enfance au Croisic, petit port de la presqu’île guérandaise protégé des vents par la jetée du Tréhic et ouvert sur le Traict , zone où se mélangent eau et sable qui sépare les marais salants de l’Océan Atlantique. Au XIXe siècle, c’est une station balnéaire réputée qui a vu séjourner des célébrités telles que Alfred de Musset, Honoré de Balzac. Mais ce village voit bientôt s’installer des conserveries de poissons. Le port du Croisic va peu à peu rassembler les activités de la pêche traditionnelle.
Pupille de la nation depuis le 15 avril 1920 , Jean va devenir inscrit maritime provisoire dès le 5 mai 1925 comme novice. Il va pratiquer la petite pêche sur des bateaux, "Jeanne d’Arc", "la Noblesse", "Vade in pace"… dont le port d’attache est essentiellement Le Croisic. Il est inscrit maritime définitif le 30 mai 1925. Appartenant à la classe 29, il devance l’appel le 15 juin 1928 et intègre la Marine Nationale en tant que matelot non breveté au "2e dépôt "à Lorient le premier avril 1929, il embarque sur le cuirassé " Provence "où il est promu matelot breveté et dès janvier 1930 quartier-maître gabier. Après 28 mois de service, il est congédié le 15 octobre 1930 et placé en congé illimité.
Le 13 avril 1931, il épouse Thérèse Porcher qui lui donne un garçon, Claude, le 17 décembre 1931.
Il obtient le permis de conduire les bateaux de pêche dont le moteur a une puissance inférieure à 100CV le 23 janvier 1931, alors qu’il reprend la petite pêche tantôt en tant que matelot tantôt en tant que patron , et les bateaux se succèdent, "Joséphine"," Alberte", "Vierge d’Arvor", "Vagabond des mers "… et cela jusqu’au 24 janvier 1940.
La Seconde Guerre mondiale éclate, les hommes sont mobilisés, Jean Perréon n’y échappe pas, il doit gagner le" 5e dépôt "à Toulon. Le 1er février 1940, il se rend au Havre et embarque sur le "Meknès". Ce bâtiment qui appartenait à la Compagnie Générale Transatlantique était destiné à la ligne des Antilles. Dès le début du conflit, il est réquisitionné par la Marine Nationale pour assurer le transport de troupes. Le 24 juillet 1940, il embarque à son bord les marins français prisonniers en Angleterre, tout au moins ceux qui, après la prise de Dunkerque par les Allemands, arrivés en Angleterre n’ont pas souhaité rejoindre les FNFL. Dans la nuit, le navire est d’abord mitraillé puis torpillé par une vedette rapide allemande, le "Meknès" coule en une dizaine de minutes entraînant dans la mort 400 hommes dont Jean Perréon qui a trente et un ans. Son corps est retrouvé le 10 septembre 1940 à Saint Martin en Campagne. Il est inhumé au cimetière de ce village puis le 21 avril 1970 dans la Nécropole Nationale de Cambronne-les-Ribécourt (60) – (tombe 67 carré HBis)
Une plaque en bois a été apposée au fond de l’église de Saint Martin en Campagne, elle est inaugurée le 11 novembre 1968 et rappelle entre autres le torpillage du Meknès.
Le nom de Jean Perréon figure sur le monument aux morts du Croisic ainsi que sur la stèle dressée à Saint Martin en campagne en l’honneur des disparus du "Meknès".
Meknès
Le Meknès était un ancien paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique construit par les Chantiers de Normandie du Grand-Quevilly, de 132 mètres de long et jaugeant 6127 tonneaux, mis en service en 1914 sur la ligne le Havre-Haïti sous le nom de Poerto Rico. Renommé Meknès, il est placé sur la ligne Bordeaux-Casablanca en 1929, puis le Havre-La Baltique en 1936. Suite aux événements de la guerre mondiale, il est transformé en transport de...