Louis Marie LE ROY
est né le 22 juillet 1920 à Plouaret (Côtes-d'Armor (22))
Louis est le fils d'Arsène LE ROY, et de Marie Joséphine JACOB, son épouse, respectivement, cultivateur et ménagère, tous deux domiciliés au lieu-dit Saint-Jean à Plouaret. Ses parents quittent Plouaret pour s'installer sur la commune du Vieux-Marché (Côte d'Armor), où ils sont alors domiciliés, au lieu-dit Per ar Hoat. Louis y fait sa scolarité à l'école primaire de la commune.
Après sa scolarité, il apprend le métier de cultivateur avec ses parents et ses frères et sœurs, mais il ne voit pas d'avenir pour lui dans cette situation.
Le 21 octobre 1937, alors âgé de 17 ans, Louis signe un engagement dans la Marine nationale pour une durée de cinq ans, au bureau de recrutement de Brest. Il est incorporé le jour même au "2e Dépôt des équipages de la flotte" de Brest, comme matelot de 2e classe, sans spécialité, sous le matricule n° 3479 B 37. Il y suit une formation maritime durant environ deux semaines.
Le 1er novembre 1937, Louis embarque sur le cuirassé "Provence" au port de Brest pour suivre le cours de spécialité chauffeur. A l'issue du cours le 5 mai 1938, il est nommé matelot de 2e classe, breveté chauffeur.
Après quelques jours passés en famille, Ronan embarque le 1er juillet 1937 sur le cuirassé "Bretagne" de la "1re Escadre" basée au port de Brest.
Dès le début de la guerre contre l'Allemagne en septembre 1939, une "Force de Raid" est créée, elle est basée à Brest ; elle comprend les cuirassés modernes "Dunkerque", et "Strasbourg", les deux cuirassés "Bretagne" et "Provence", le porte-hydravions "Commandant Teste", les destroyers rapides "Mogador" et "Volta" et de nombreux autres bâtiments, des contre-torpilleurs, des sous-marins et une dizaine de bâtiments plus légers. Elle opère dans l'océan Atlantique contre la Marine de guerre allemande.
Sa zone de responsabilité est la zone à l'est de la ligne Ouessant-Açores et Cap-Vert. En avril 1940, la "Force de Raid "rallie la Base navale de Mers el-Kébir située en Algérie, à quelques kilomètres du port d'Oran où est stationnée la "1re Escadre de la Méditerranée". Elle vient renforcer les Forces navales françaises en Méditerranée en prévision de l'entrée en guerre de l'Italie.
L'amiral Commandant la Royal Navy a reçu du Gouvernement britannique, l'ordre de faire appareiller une "Force navale britannique" en Atlantique, afin de mettre hors d'état de nuire la Flotte française basée à Mers el-Kébir. Arrivé à l'aube du 3 juillet 1940 devant la base navale, l’amiral adresse au Vice-Amiral Commandant des "Forces navales françaises" un télégramme imposant un ultimatum dont le terme échoue six heures plus tard. Il fait trois propositions :
- Soit la flotte française rejoint la flotte britannique dans sa lutte contre l'Allemagne nazie ;
- Soit elle se saborde ;
- Soit elle gagne les ports britanniques, américains ou français des Antilles afin d'être désarmée.
Cet ultimatum revenait à exiger de la France qu'elle honore ses engagements vis-à-vis du Royaume-Uni, contractés le 28 mars 1940, ce qui aurait rompu l'armistice qui venait d'être signé pour suspendre les combats entre la France et l'Allemagne.
Dans le courant de l'après-midi, apprenant que les escadres de Toulon et d'Alger ont appareillé en direction d'Oran, le gouvernement britannique ordonne d'ouvrir le feu. Les cuirassés sont bombardés, le "Dunkerque" est touché et doit être échoué, le "Bretagne" reçoit des obus qui détruisent les soutes à munitions de l'arrière et provoquent des voies d'eau. Le bâtiment s'enflamme, il s'enfonce rapidement et se retourne sans que les membres de l'équipage aient le temps de quitter le navire. Cette attaque a entraîné la mort d'environ 1000 personnes, dont 900 marins disparus dans l'épave coulée dans le port de Mers El-Kébir, parmi lesquels se trouvait Louis LE ROY.
Le corps de Louis LE ROY ne sera jamais retrouvé. La Marine nationale a alors déclaré sa disparition lors de la perte du cuirassé. Un jugement déclaratif de décès est rendu le 29 décembre 1941 par le Tribunal civil de Toulon déclarant constant le décès des marins disparus de l'équipage du cuirassé "Bretagne", coulé dans le port de Mers el-Kébir le 3 juillet 1940, dont LE ROY Louis Marie, matelot célibataire.
Un extrait de ce jugement relatif au décès de LE ROY Louis Marie, a été transcrit le sept février 1942 sur les registres de décès de la commune de Vieux-Marché (Côte d'Armor).
Le matelot LE ROY Louis Marie a été cité à l'ordre du corps d'armée à titre posthume, par Ordre du 4 février 1952, en ces termes "Tombé glorieusement pour la France à son poste de combat". Cette citation comporte la Croix de guerre 39-45, avec étoile de vermeil. La Médaille militaire a été concédée à titre posthume, au matelot LE ROY Louis Marie par décret ministériel du 19 février 1952, publié au Journal officiel du 23 février 1952.
Le nom de Le ROY Louis Marie est inscrit sur le monument aux morts de la commune du Vieux-Marché (Côte d'Armor), où il était domicilié, ainsi que sur le monument aux morts de la commune de Plougonvelin, située près de Brest, où l'on peut penser qu'il avait entretenu une liaison avec une personne de cette commune.
L'association recherche la famille ou toute personne susceptible de fournir des informations (lettres, photos...) concernant ce marin.
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 39-45 avec étoile (s)
- Médaille commémorative de la guerre 39/45
Bretagne (cuirassé)
Bretagne : cuirassé construit à Brest en 1916. Après la capitulation signée par le maréchal Pétain, pour éviter qu'elle ne tombe entre les mains des Allemands, Churchill décide de détruire la flotte française qui stationne à Mers-el-kébir (6 km d'Oran) : opération Catapult. Les négociations entre les amiraux Somerville (anglais) et Gensoul (Français) échouent...