Albert MERLEN
est né le 22 septembre 1898 à La Chaume (Vendée (85))
Albert, fils de Noémi André Eugène (28 ans, marin) et de Désirée Lucile BUDAIL (21 ans, sans profession) naît à La Chaume, quartier de la commune des Sables-d’Olonne.
Ainé d’une fratrie de trois, il passe son enfance et sa scolarité à La Chaume en compagnie de son frère Noémi et sa sœur Yvonne (épouse Mocquet).
Suivant l’exemple de son père, il est inscrit maritime le 22 septembre 1916 au quartier des Sables-d’Olonne sous le N° 2282 classe 1918 comme matelot de 3è classe sans spécialité. Il embarque successivement, en fonction des vacances sur les bateaux suivants : le “Marie Fernand“, le “Carpe Diem“, puis le “ Saint Yves“. Mais le 1erjanvier 1917 sa vie prend un tournant, il rallie à Lorient le “3è dépôt des équipages de la flotte“ où il reçoit une formation de fusilier marin et dès lors est considéré : à terre en temps de guerre. Il passe par l’AMBC (Armement Militaire des Bâtiments de Commerce) de Lorient puis l’AMBC de Nantes.
De là, il embarque le 4 mai 1917 sur le cargo vapeur AMBC “Longwy“ qui effectue du cabotage international. Comme l’écrit JF Le Provost dans son article d’Ouest France, intitulé L’histoire du marin Albert Merlen sortie de l’oubli : “Mais les faits remontent à la Grande Guerre. En 1917, l’Allemagne accentue la pression sur la France et ses alliés en mobilisant ses sous-marins dans les eaux européennes“.
Ils sont 23 inscrits maritimes embarqués à bord pour “assurer la défense contre une attaque de surface“. Le “Longwy“ transporte du minerai entre le port espagnol de Bilbao et celui de Glasgow en Ecosse. Tout est calme à bord, dans cette nuit du 4 au 5 novembre 1917, quand sort funeste, le bateau est torpillé par le sous-marin allemand “U 75“ dans le canal Saint Georges. Des 31 membres d’équipage, seul le capitaine Huet, le matelot Harré et un troisième, non identifié, sont retrouvés et enterrés à Girvan (Ecosse).
Dans son journal, son oncle Paul-Emile Pajot écrit à la date du 24 novembre 1917, soit vingt jours après les faits, la rubrique nécrologique de son neveu :
“Nous sommes bien peinés, car un grand malheur vient d’arriver dans la famille. Mon neveu Albert, le fils de mon beau-frère Noémi est perdu avec tout son équipage et le navire qui le transportait en Angleterre…. On était sans nouvelles de mon neveu depuis 23 jours, quand, tout à coup, un gendarme vint annoncer la fatale nouvelle. Le vapeur a sauté sur une mine ou bien a été torpillé, car une explosion formidable a été entendue sur la côte anglaise…. Mon neveu n’a pas été retrouvé.
Voilà la première victime proche de la famille, rapport à cette horrible guerre. Pauvre petit Albert. Il n’avait que 18 ans. On l’aimait bien. La douleur de ses parents est navrante, ainsi que la nôtre, aussi ai-je le cœur bien gros en écrivant aujourd’hui ces lignes, à la mémoire du cher petit disparu“.
Cet extrait, paru dans la revue OLONA en 2014, signé Jean-Yves Mocquet, neveu d’Albert Merlen, lui “rend hommage à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre“. Il y mentionne également que : “ les parents d’Albert ont disparu la même semaine que leur fils. Ils auraient dû fêter leurs vingt ans de mariage“. Quelle détresse pour toute cette famille.
Albert, célibataire, est déclaré officiellement “ Mort pour la France“ le 4 septembre 1918, décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze et inscrit au tableau spécial de la médaille militaire le 4 janvier 1922. Avec la citation suivante : “Glorieusement disparu avec son bâtiment, lors de la perte du vapeur “Longwy“, coulé le 4 novembre 1917“. Il a 19 ans, l’âge où on a tout l’avenir devant soi.
Son décès est déclaré par jugement du tribunal civil de La Rochelle du 4 septembre 1918 et transcrit le 14 octobre 1918 sur les registres de l’état civil de La Rochelle.
“Grâce à la ténacité des écossais Ritchie et Lorna Conaghan (de Girvan) et le soutien d’associations comme le Souvenir Français du Finistère, l’association mémorielle franco-britannique, la Royal British légion Scotland et le Girvan and district great war project, une stèle rendra prochainement hommage aux 31 marins français du “Longwy“, dans le petit cimetière de Girvan“.
Son nom figure sur le monument aux morts des Sables d’Olonne et sur le monument aux morts du cimetière de La Chaume (85).
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre 14-18 avec étoile (s)
Ouest France
Archives municipales Les Sables d’Olonne
Bulletin de la société OLONA groupe d’études historiques, archéologiques et maritimes des Sables d’Olonne
Journal de Paul-Emile Pajot
Etats de service
Longwy
Le « Longwy » était un cargo à coque acier et propulsion vapeur construit en 1902 pour le compte de la Société des Chargeurs de l’Ouest dont le siège social était à Nantes.
Il avait été lancé le 19 octobre 1903 à Chantenay sur Loire, par la société anonyme des Chantiers Nantais de Constructions Maritimes. Immatriculé à Nantes, le 31 octobre 1903, sous le N° 64...